Loïc Perrin
Loïc PerrinCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
ANALYSE

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Plus de cohérence du côté du terrain que de la présidence »

Avant les trois coups de la saison à Dijon, samedi, Didier Bigard évoque le Mercato réalisé par l'ASSE jusqu'ici, cet été, qu'il trouve plus cohérent que l'interminable dossier de la vente du club...

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La cellule de recrutement de l’ASSE ne s’est pas laissée piéger par le discours lénifiant et trop confiant de Pascal Dupraz répétant à tour de conférences de presse que l’équipe allait se maintenir. Les premières signatures de joueurs dès le mois de juin prouvent qu’il y a eu préparation, pas improvisation. L’officialisation de l’arrivée de Laurent Batlles moins de vingt-quatre heures après le communiqué souhaitant bonne chance à son prédécesseur témoigne de la même anticipation, celle qui faisait déjà la force de Loïc Perrin sur les pelouses. Capitaine hier, il a gardé son sens de la méthode et de l’organisation. Sans bruit, avec une sérénité qui nous avait poussé à écrire en début d’année qu’il était certainement la meilleure recrue du mercato. La suite n’a fait que le démontrer par l’absurde avec un échec quasiment général de ceux qui ont été plus des hommes de vestiaire que des renforts alors que l’équipe avait besoin de vrais joueurs. Le constat est paradoxal alors qu’on met en avant l’emblématique défenseur des Verts puisqu’il assumait ce recrutement. Mais avait-il les moyens de faire mieux? Si Roland Romeyer avait clamé dans le Progrès le 9 janvier « On avait les moyens de recruter (l’été précédent avec Claude Puel)... C'était un choix du manager général (de ne pas le faire). Ce que l'on n'a pas dépensé, on va le dépenser maintenant », on n’a jamais vu cet argent supposé « prévu au budget »... Perrin et Dupraz ont fait avec les moyens du bord ou plutôt sans, colmatant les brèches psychologiques et non techniques d’un groupe ou de groupes claniques au bord de l’implosion. 

 

Enfin une vraie logique dans la construction et le rééquilibrage du groupe

 

Mais au moins le nouveau coordinateur technique du club avait-il fait la bonne analyse. Il fallait régénérer un effectif qui ne vivait pas aussi bien que voulaient le faire croire les rôles surjoués par Claude Puel puis Pascal Dupraz. La liste des partants, fins de contrat et transferts marquent un tournant tendant à rééquilibrer un effectif où les joueurs expérimentés n’assumaient pas toujours entre sélections et blessures, où les jeunes avaient plus besoin d’un patron que d’un papa. Faute d’être ronflants, les noms de Dylan Chambost, Jimmy Giraudon et Anthony Briançon entrent dans cette logique, comme ceux annoncés la semaine dernière de Mathieu Cafaro et Victor Lobry. Plus important, ces arrivées sont également cohérentes sur le plan tactique. Ce n’est pas un hasard si Laurent Batlles insiste sur cette donnée, base des remontées avec Kasperczack, Nouzaret, Antonetti, comme de la réussite de Galtier.

Pour l’heure, le nouveau coach des Verts est autorisé à garder le cap choisi. Cela n’avait pas été le cas pour Claude Puel au projet sabordé par le départ de Fofana, sommé de réduire la masse salariale avant de se faire accuser de tous les maux, d’être déstabilisé de l’intérieur et de sauter, fusible face à la surtension des ultras.

Qu’en sera-t-il de celui qui a pris les manettes de l’équipe sans plus d’assurance sur la conduite future du club? On lui souhaite d’être le nouvel homme fort d’un bateau, aujourd’hui échoué, qui cache une flotte sinon d’incompétences comme le suggèrent la troupe des désillusionnés, du moins un navire amiral qui navigue à vue sans longue-vue. « Volonté irrévocable de vendre » ou faux-fuyants dynastiques pour transmettre le flambeau à la descendance? Le discours de la présidence n’a qu’une constance, celle d’une dissonance. Vendre oui, à condition de garder un œil et des hommes protégés dans le club, d’en tirer plus que les 17 millions, évoqués ici il y a un an et qui ne sont aujourd’hui même plus proposés à des gourmands qui ont gâché une recette devenue pour beaucoup trop indigeste.

Didier Bigard 

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Pour résumer

Avant les trois coups de la saison à Dijon, samedi, Didier Bigard évoque le Mercato réalisé par l'ASSE jusqu'ici, cet été, qu'il trouve plus cohérent que l'interminable dossier de la vente du club... "Volonté irrévocable de vendre ou faux-fuyants dynastiques pour transmettre le flambeau à la descendance? Le discours de la présidence n’a qu’une constance, celle d’une dissonance", estime-t-il.

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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