« Bonjour, je voudrais votre avis sur l’ASSE, savoir si on va directement dans le mur »... A la question sur les réseaux sociaux de ce supporter des Verts « depuis 1976 », nous avions répondu : « Les résultats sont préoccupants, mais on va attendre la trêve hivernale et surtout le mercato de janvier pour redéfinir les objectifs. Aujourd’hui, on pense plutôt maintien ». La défaite à Brest a confirmé que, sans réels changements, le mur fera très mal. Reste à savoir dans quelle situation l’équipe stéphanoise abordera janvier, à quelle place et avec quels moyens. Si elle continue sa descente aux enfers, ce sont des risque-tout qu’il faudra dénicher et pire sera le classement plus ils coûteront cher. Cela ne vous rappelle rien ? Si bien sûr, l’opération sauvetage engagée par Jean-Louis Gasset il y a trois ans. Le club paie encore ce recrutement hors budget financé par les banques au prix fort.
Un manque cruel de qualités techniques et mentales
Julien Sablé qui avait succédé à Oscar Garcia n’avait rien pu faire. Les blessures n’avaient fait que mettre en évidence la faiblesse de l’effectif, en particulier de la défense, et Gasset n’aurait pas fait mieux sans les arrivées de M’Vila, Debuchy, Subotic voire le retour de Beric. Nous n’allons pas reprendre des expressions entendues sur les champs de course, mais les joueurs stéphanois manquent cruellement de qualités techniques et mentales ou, du moins, sont incapables de les exprimer à ce niveau à l’image de Charles Abi. Dans un entretien sans filtre accordé à un site proche du club, le jeune stéphanois a évoqué ses modèles Lewandowski et Haaland ajoutant pour ce dernier « C'est un attaquant qui a mon âge. Je vois ce qu'il est capable d'accomplir, sachant qu'il est très physique et qu'il a des qualités dans lesquelles je peux me retrouver». Haaland a inscrit quatre buts ce week-end. Abi toujours aucun en Ligue 1 !
« Il faut se réveiller, se bouger le cul »... Si vous le dites
Mais ne tirons pas sur un gamin quand ses aînés sont aussi défaillants que le sont Bouanga en attaque ou Kolodziejczak en défense. «Ça commence à faire beaucoup. Il faut se réveiller, se bouger le cul ». Rien à ajouter à cette réaction de Youssouf au coup de sifflet final à Brest. Mais il ne suffit pas de parler, pas même de battre le rappel des cadres, hier au placard, comme Khazri ou Boudebouz. Cet été, un proche de la direction du club s’interrogeait « C’est bien gentil d’écarter des joueurs parce qu’on veut les transférer, mais s’ils ne partent pas, comment les gérer ensuite? ». C’est maintenant qu’il faut répondre, Puel, bien sûr, mais aussi les intéressés. Nous revient à l’esprit des propos de Debuchy lors du transfert de Cabella « J’ai été un peu déçu de voir Remy partir parce qu’il faisait partie des cadres décisifs de l’équipe. Une équipe a toujours besoin de joueurs comme lui... Mais le club a bien réagi en faisant signer Boudebouz. Lui aussi est à l’aise techniquement et peut décanter un match ». Il est plus que temps pour ce dernier de le prouver.
Le manager général Puel, ne va pas remercier l’entraîneur Puel
Et bien sûr, il y a le cas Ruffier. C’est après avoir encaissé trois buts sur trois tirs cadrés en une mi-temps à Brest en février, qu’il avait été sorti de l’équipe. Neuf mois plus tard, Moulin a fait pire avec quatre ballons dans ses filets et une septième défaite consécutive. Une semaine avant de dégrader Ruffier, Puel lui avait exprimé son soutien « Stéphane nous maintient régulièrement dans le match avec deux voire trois arrêts décisifs par rencontre, il ne peut pas tout rattraper, notamment ce qui se passe défensivement devant lui ». Qu’est-ce qui a changé ? Et que peut désormais changer Puel qui s’est privé de tout recours amiable ? « On a développé trois gardiens et je suis très satisfait de la progression de mes trois gardiens. Et Stéphane Ruffier n’en fait pas partie. Il pourra peut-être rejouer le jour où je ne serai plus ici... » (Hier soir, on apprenait que Stéphane Ruffier avait encore été mis à pied récemment par l'ASSE pour avoir quitté un entraînement plus tôt que prévu).
On n’en est pas là parce que le manager général Puel, ne va pas remercier l’entraîneur Puel. Et parce les actionnaires ne peuvent pas se payer ce luxe au sens propre. Par contre il leur faudra bien trouver le moyen de renforcer l’équipe, d’une façon ou d’une autre, après avoir su si bien vendre et faire passer la pilule à tout l’encadrement et à tout l’environnement du club. Mais, au fait, où sont-ils nos deux présidents ? »
Didier BIGARD
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L'ASSE inquiète au point au point...