Encore battus à Metz (0-2), les Verts s'enlisent
Encore battus à Metz (0-2), les Verts s'enlisentCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
OPINION

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Sabordage chez les Verts et ça dure »

Didier Bigard évoque la chute de l'ASSE au classement, sans concessions, en pointant notamment sa gestion, son Mercato et même plus encore...

Zapping But! Football Club ASSE : le debrief du mercato des Verts

 « Dans un autre club, un autre pays, un autre monde, un tel titre aurait peut-être réveillé le zèle d’un directeur de la communication. Sabordage chez les Verts pour résumer une défaite, c’est un peu comme qualifier la fin du mercato d’insupportable parce que les arrivées de Saliba et Niang ont - ou auraient - été ratées pour quelques minutes et des tergiversations. Dans un univers où la liberté de la presse se défend à un bien autre niveau que celui du ras des pâquerettes d’une pelouse pas très verte, on ne risque pas de voir un pro de la com en perdre le sens parce qu’une critique serait plus gonflée qu’un ballon. Ailleurs, mais ce serait une autre planète, peut-être que le fâché exigerait de lire les questions d’une interview programmée avec un joueur. Voire de relire les réponses, avec l’espoir de rendre le discours du club plus cohérent ou plus contrôlé que le jeu de l’équipe.

A VOIR AUSSI : TOUTE L'ACTUALITE DE L'ASSE

Le groupe paie un mercato, inachevé dans le sens des arrivées comme de celui des départs

Dans le football, sport populaire, personne n’a attendu les réseaux sociaux pour donner son avis, le matin au boulot, à midi à la cantine ou le soir au coin d’un comptoir. Et les analystes les plus rigoureux n’ont pas l’outrecuidance de se prendre au sérieux. On a même le droit de dire tout et son contraire, avant puis après un but, voire avant et après un poteau s’il n’est pas carré pour arrondir tous les angles des grands débats.

A Saint-Étienne, les échanges dans les médias, récits romancés, envolées lyriques ou images troublées, ont fabriqué l’Histoire tout autant que ceux des joueurs sur le terrain. Bref aucun risque dans ce sport qui reste un jeu même avec ses enjeux, de voir un censeur scruter chaque ligne de papier pour suggérer d’en changer le sens. Et aucun danger pour lui de se voir notifier un souriant refus... On a le droit d’écrire que le groupe paie un mercato, inachevé dans le sens des arrivées comme des départs (n’est-ce pas Ryad Boudebouz ?). On a le devoir de rappeler que les précédents ont trop souvent été manqués, sauf bien sûr quand le club a fait sauter la banque pour payer recrues et reclus.

L’ex-directeur sportif, David Wantier défend le passé qu’il juge pas si négatif, le nouveau manager général, Claude Puel en mesure l’héritage qu’il estime pas si positif. 

Qu’importe le responsable, qui n’est que lampiste, le résultat est là, amplifié par des failles plus que par une malchance qui n’explique pas les absences. Celles pour des blessures qui se répètent et qui durent, celles de suspensions qui scellent des défaillances, celles plus subjectives de jeunes trop tendres... ou trop faibles. C’est la résultante d’une politique à vue sans longue-vue, de tâtonnements pour gérer l’après Galtier, d’une stabilité ébranlée, d’une succession d’entraîneurs qui n’a été que questions sans remise en question.

 

C’est seulement l’heure des calculs et ils sont faciles puisqu’on additionne des zéros

Puel a-t-il la bonne réponse ? Les observateurs deviennent sceptiques au fil des défaites mais on comprend mieux pourquoi il fixe ses objectifs à trois ans. Membre du Directoire il n’a besoin de personne pour faire passer, au technicien qu’il est, le message de ses actionnaires aux abois. La priorité, c’est éviter la faillite du club avant même la descente de l’équipe... qui serait aussi une faillite.

On exagère, on noircit le tableau, mais mieux vaut ouvrir les yeux avant un cinquième échec consécutif. « Ce sont des choses difficilement acceptables... On peut excuser certains manques, mais il faut faire beaucoup plus» a commenté le coach de l’ASSE dimanche après un match qui n’a été que désillusion. Les Verts se sont sabordés une nouvelle fois, inconséquents en défense, inopérants en attaque. Et on est gentil dans nos qualificatifs. Pas par crainte de fâcher mais parce que l’heure des comptes viendra plus tard sans attendre qu’il ne soit trop tard. Pour l’instant, c’est juste l’heure des calculs et ils sont faciles à faire puisqu’on additionne des zéros. »

Didier BIGARD

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

L'ASSE n'avance plus. Inquiétant, forcément...

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.