Circulez, il n'y a plus rien à voir. Les jeux sont faits, les matches disputés, et l'ASSE, c'est une certitude, va retrouver la Ligue 2 la saison prochaine en raison d'erreurs insurmontables. Oui, circulez chers supporters des Verts, votre entraîneur, Olivier Dall'Oglio, n'est pas au niveau, le recrutement de votre nouvel actionnaire, Kilmer Sports Ventures, est (in)digne de ce nom et les humiliations vécues à Brest, et surtout à Nice, ne sont en réalité que la cruelle conséquence de mauvais choix opérés lors du casting. Quant au jeu pratiqué, bien entendu, il manque de l'essentiel : le niveau Ligue 1. Peu importe, dès lors, d'émettre une opinion contraire. Elle ne sera que peu entendue. Peu importe de soulever d'immenses contradictions dans les critiques lues ou entendues depuis des semaines. Car elle peuvent, on le sait, se confronter aux résultats des deux ou trois prochains matches, contre Auxerre, Lens et Angers.
Et pourtant. Il y a à dire, redire, et arrêter enfin de raconter tout et n'importe quoi. Le recrutement, tout d'abord.
Du recul pour éviter de passer pour des girouettes
Intéressant d'avoir lu et entendu, depuis des semaines, que la seule bonne pioche de l'été était l'expérimenté Yunis Abdelhamid. L'ancien défenseur du Stade de Reims, était, à coup sûr, une excellente idée, un très bon choix, qui aurait du être répété par le président Gazidis. Mais qui a été placé sur le banc de touche lors du dernier match à Nantes ? Abdelhamid. Qui, comme d'autres, s'est troué à Nice ? Abdelhamid. Pour la recrue parfaite, comme on a pu le lire, on a connu mieux. Et surtout plus de justesse chez les grands analystes du mercato...
Autre exemple, celui de Ben Old, le milieu de terrain néo-zélandais rapatrié du championnat australien. L'incarnation du mauvais choix, des limites de la data. Une mauvaise idée sur le long terme, nécessairement. Mais qui réalise un bon début de saison à l'ASSE ? Ben Old. Zuriko Davitashvili, en provenance des Girondins de Bordeaux, était à l'époque de sa signature un gage de réussite, une bonne pioche. Avant d'être considéré comme un joueur inexpérimenté, pas prêt pour la Ligue 1 en raison, et c'est vrai, de matches pas très convaincants. Rédhibitoire ? Non. Lucas Stassin ? Trop cher, beaucoup trop cher, alors qu'il n'a disputé en Vert qu'un match et demi. Une énormité ? Non, non plus. On constate donc que la vérité du jour n'est pas celle du lendemain et que certains, ou beaucoup, feraient mieux de prendre plus de recul pour éviter d'être considérés comme des girouettes. Le mercato de l'ASSE est risqué, oui. Comportera certainement des loupés, une évidence, et manque, selon moi, d'un latéral. Mais est-il synonyme de retour en Ligue 2 ? Absolument pas. Sera-t-il corrigé cet hiver ? Probablement. Peut être, d'ailleurs, dans les mêmes proportions que celui effectué la saison dernière au même moment, lorsque personne, on dit bien personne, n'imaginait l'ASSE capable de remonter en L1.
Le renvoi du technicien passera aux oubliettes en cas de succès contre Auxerre et Angers
A l'époque, déjà, Olivier Dall'Oglio, était aux manettes. Fraîchement arrivé pour prendre la succession de Laurent Batlles. Un Dall'Oglio qu'on nous annonce sur le départ, licencié même dans les prochaines heures en cas de défaites contre Auxerre et/ou Lens. Quel scoop pour ceux qui l'écrivent...Quelle révélation pour les suiveurs du ballon rond qui ne savaient absolument pas qu'un entraîneur de Ligue 1, y compris à l'ASSE, pouvait être viré en raison de mauvais résultats...On vous rassure, les dirigeants stéphanois, à l'heure actuelle, ne prospectent absolument pas afin de trouver un successeur à Dall'Oglio. Telle est la vérité. Des revers dans les semaines à venir changeront la donne. Nécessairement. Parce que c'est le football. Parce que c'est le haut-niveau. Et n'oublions pas, non plus, que le renvoi du technicien stéphanois passera aux oubliettes en cas de succès contre Auxerre et Angers. Comme quoi là-encore, la vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain.
Autre évidence, enfin, celle qui concerne les points pris, le classement. L'ASSE condamnée à la descente après 6 journées de Ligue 1 ? Une 17e place, synonyme de descente, certes, avec 4 points pris. Soit trois de moins que l'actuel 10e, le Stade Rennais. Et 6 que l'actuel 5e, le LOSC. Embêtant ? Oui. Insurmontable ? Du tout. Contrairement à ce qu'assènent des consultants en mal de buzz, l'ASSE n'est pas là cette saison pour truster le haut du classement. Ni même son milieu. Mais pour assurer un maintien que le Peuple Vert espère le plus rapidement acquis. Les Verts 2024-2025 prétendent-ils rivaliser avec le PSG, l'OM ou même l'OL ? Jamais de la vie. Pas le même monde, ni les mêmes ambitions. Le championnat des joueurs de Dall'Oglio concerne Auxerre justement, Angers, Le Havre et d'autres formations. Même pas Lille d'ailleurs, pourtant battu dans le chaudron il y a quelques jours alors qu'était annoncée une sévère défaite aux Stéphanois. Il n'en a rien été. Les Verts ont gagné, ce soir-là, dans la douleur mais avec des valeurs bien connues dans le Forez.
Cela avait fait fermer quelques bouches. Et remis en cause les assertions de grands spécialistes. La vérité d'un jour, une fois encore, n'est pas celle du lendemain. Les Verts vont connaître une saison compliquée, bien entendu. C'était attendu, c'est avéré. Mais rien, vraiment rien, ne permet déjà d'affirmer qu'elle est synonyme d'échec et de descente. Les consultants aboient, la caravane verte passe. Elle avance à son rythme, voilà tout.
Benjamin Danet
Pour résumer
L'ASSE, promue en Ligue 1 cette saison, ne réalise pas un bon début de saison avec des défaites retentissantes, que ce soit à Brest (0-4) et surtout Nice (0-8). Le club du Forez serait, selon certains experts, déjà condamné à la Ligue 2. Ah bon ?