PSG, OM, OL, ASSE, FC Nantes, RC Lens - Mercato : les gagnants et les perdants du Brexit
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par Alexandre Corboz
ENQUÊTE BREXIT

PSG, OM, OL, ASSE, FC Nantes, RC Lens - Mercato : les gagnants et les perdants du Brexit

S'il est encore un peu tôt pour définir qui seront les bénéficiaires et les principaux perdants français du Brexit, quelques tendances se dessinnent quand même. Analyse.

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Les clubs d'élite, principaux vainqueurs de la réforme

Non seulement, les centres de formation français seront mieux protégés par l'interdiction aux Anglais de se lancer dans le recrutement de joueurs de moins de 18 ans mais la Ligue 1 peut aussi voir sa position renforcée dans la géopolitique du Mercato. En effet, dans un marché d'offres et de demandes, "l'offre Ligue 1" jouit désormais d'une cote valorisée par rapport à certains marchés émergents  (Belgique, Suisse, etc.). « Pour les clubs moyens, ceux de Ligue 2, de Belgique ou des Pays-Bas, le Brexit peut créer une difficulté. Les points du permis de travail vont éliminer. En revanche, cela va augmenter l'attrait vers les plus grands joueurs qui auront les points. C'est évident que cela va favoriser le haut du panier français », analyse Olivier Jarosz, Managing Partner au sein de la société de conseils Club Affairs et spécialiste de la question du Brexit.

Le nombre de clubs exportateurs vers l'Angleterre va se limiter aux quatre grands championnats et aux clubs de ligues secondaires ayant brillé en Coupe d'Europe. Même si ça ne veut dire que les clubs de Premier League iront mécaniquement vers la Ligue 1 pour recruter...

La Ligue 2 lesée par le GBE

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La Ligue 2 BKT, la grande perdante.Credit Photo - Icon Sport

Les règlements du Brexit tels qu'ils ont été ratifiée par la Premier League et de la FA peuvent apporter un coup dur à la deuxième division française. S'il se refuse pour l'instant à « parler de catastrophe » pour les clubs français, Bruno Belgodère, le délégué général adjoint du syndicat Première Ligue, n'exclut pas « que certains clubs, notamment en Ligue 2, soient touchés ». En cause, ce fameux permis de travail qu'il sera quasiment impossible d'obtenir pour un joueur de deuxième division, âgé de 22 ans ou plus, n'ayant pas participé à la Coupe d'Europe la saison précédente et non international dans un pays du Top 50 au classement FIFA.

« Le fait que les clubs anglais ne puissent plus investir sur des joueurs de moins de 18 ans n'est pas une bonne nouvelle non plus. Avant, il n'était pas rare de voir des jeunes de 16-17 ans partir pour 1-2 M€. Cela contribuait à la survie de certains clubs de Ligue 2. C'était une économie du football qui existait et qu'il va désormais falloir oublier », note l'agent de joueur Christophe Mongai, gérant du groupe USM et auteur de plus de 12 000 transactions sur ces 22 dernières années (dont certaines vers l'Angleterre).

Non seulement la Ligue 2 va perdre une source de revenus possibles mais la mise à l'écart des Anglais va mécaniquement pousser les dirigeants à revoir leurs exigences à la baisse concernant leurs meilleurs joueurs. Quand on sait que les clubs de L2 sont déjà touchés durement par la crise sanitaire et le fiasco Mediapro, le Brexit peut être perçu comme un vrai coup de grâce à leur modèle économique...

La double peine pour les rélégués

Vu la différence de traitement entre la Ligue 1 (1er panier de championnats pour le GBE) et la Ligue 2 (4e panier de championnats pour le GBE), il est bien évident que les effets d'une relégation seront dévastateurs... Et s'ajouteront au crash de toutes leurs autres sources de revenus après une descente. Bien sûr, pour un relégué, l'effet ne sera pas immédiat. Sur l'année suivant la relégation, les agents de joueurs pourront toujours jouer sur les chiffres de la saison précédente en Ligue 1 (fort % de minutes joués en L1) pour obtenir les 15 points du sésame vers l'Angleterre mais, en cas de non-remontée, c'est à année+1 que l'effet Brexit se fera ressentir... Et ce même si le joueur réalise une saison extraordinaire en deuxième division.

Les « joueurs de club » principales victimes

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La mort du "petit Frenchie" expatrié.Credit Photo - Icon Sport

La politique de recrutement d'élite imposé par le Brexit fait surtout mal aux petits. C'est en substance le message de l'agent Christophe Mongai : «  L'Angleterre, ce n'est pas seulement une terre pour les joueurs de haut niveau. Il y a beaucoup de joueurs français de Ligue 2 ou de National qui partent tenter leur chance en Championship ou en League One. Les conditions vont se durcir et, de manière mécanique, ce sont ces joueurs-là qui seront victimes de la réglementation ».

Il n'est en effet pas rare que des joueurs dit « de club » tentent avec leur agent une aventure dans les divisions inférieures et professionnelles anglaises. Les effectifs britanniques fourmillent de ces joueurs anonymes, passés par les centres de formation français sans avoir vraiment eu leur chance et qui gagnent confortablement leur vie en réalisant cinq à dix ans en League One ou League Two (3e et 4e divisions). Des plans de carrière, loin des caméras, qui vont devenir impossibles à cause du permis de travail. « Aujourd'hui, on prive ces joueurs de leur Eldorado », conclut Christophe Mongai.

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Pour résumer

L'entrée en vigueur du Brexit a rebattu les cartes du Mercato du foot. Certains en France en ressortent gagnants, d'autres très perdants. Décryptage.

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