par Benjamin Danet

LOSC, Girondins - Que sont-ils devenus : A la rencontre de Nordine Kourichi

Chaque vendredi, désormais, et à 19 heures, vous retrouverez une nouvelle rubrique : que sont-ils devenus ? L'occasion, pour vous comme pour nous, de retrouver les anciens de la Ligue 1, retirés de certains terrains.

L’ancien international algérien, âgé de 64 ans, s’est montré un défenseur central intraitable pendant une dizaine de saisons en Ligue 1 du milieu des années 70 jusqu’à la fin des années 80. A son parcours remarqué à Valenciennes, Bordeaux et Lille, il faut ajouter la trace laissée avec l’équipe nationale d’Algérie. Joueur en 1982 et 86, puis entraîneur-adjoint en 2014, il a vécu l’aventure au plus haut niveau.

Que faites vous aujourd’hui ?

Nordine Kourichi. Je suis officiellement à la retraite depuis un an. J’ai un peu décroché mais si on me propose un projet intéressant pour entraîner, pourquoi pas. J’habite Enghien (Val d’Oise), je pense à moi, je vais faire du sport tous les jours, je ne me plains pas.

Vous étiez devenu entraîneur après votre carrière de joueur. Quelle était votre dernière équipe ?

J’étais à Poissy en CFA, l’équivalent du N2 aujourd’hui. En 2015, j’ai signé un contrat de 2 ans et j’ai pris l’équipe qui montait de CFA2. La première année, on finit 3ème, avec la meilleure attaque de tout le CFA. Mais j’ai arrêté au bout d’une seule saison car je travaillais avec des gens qui ne me plaisaient pas. Ca c’est terminé en queue de poisson, dommage.

Vous avez aussi passé quelques saisons dans le staff de la sélection algérienne.

En 2011, j’ai commencé à travailler comme adjoint de Vahid Halilhodzic pendant 3 ans. J’ai participé à deux CAN (Coupe d’Afrique des Nations 2012 et 2013) puis à la Coupe du monde au Brésil en 2014. Nous sommes sortis par l’Allemagne, futur vainqueur, en prolongation (1-2) en 8èmes de finale. C’est un beau bilan.

L’Allemagne et la sélection, ça nous replonge dans cette Coupe du monde 1982 et la victoire historique sur cette Allemagne qui allait jouer la finale de la compétition...

Ah ce match de 1982 ! L’Algérie avait seulement 20 ans d’existence depuis l’indépendance. On participait à notre première Coupe du monde, il y avait tout pour prendre une valise face à l’Allemagne. D’ailleurs, ils ne s’étaient pas privés pour nous chambrer. L’entraîneur Jupp Derwall avait déclaré que si son équipe perdait contre nous, il rentrerait à pied d’Espagne en Allemagne. Et nous gagnons 2-1. On a joué l’offensive tout le temps avec des gars comme Dahleb, Assad, Belloumi, Madjer, Zidane. Quel plaisir !

C’est l’un des plus beaux souvenirs de votre carrière ?

En sélection, il y aussi une demi-finale de la CAN à Bouaké (Côte d’Ivoire) en1984 contre le Cameroun. On n’avait pas pris un seul but avant de les jouer et on perd aux tirs au but sans en encaisser. Dans ce match, j’avais comme adversaire mon ami Roger Milla avec qui j’avais joué à Valenciennes. Je savais qu’il portait toujours des gri-gris autour du cou dans le match. Sur le premier corner, je lui ai arraché son collier. Il était comme un fou. Il n’a pas marqué du match.

Roger Milla, Valenciennes, ce sont les débuts de votre carrière professionnelle. Qu’en pensez-vous après toutes ces années ?

Valenciennes, j’y ai passé un an comme stagiaire et quatre comme pro, on nous appelait les «smicards» mais c’était une belle époque. C’est là que j’ai rencontré Roger (Milla). Un midi, à la fin de l’entraînement, le président Arthur Pouille, qui venait de nous offrir l’apéritif, m’a demandé d’aller chercher Roger à la gare. Il venait de signer et avait été élu Ballon d’or africain. On était en octobre ou novembre, il faisait froid et Roger a démarqué en boubou et babouches. C’était un super joueur qui est devenu un grand ami.

 

"Pierre-Mauroy ? C’est un très beau stade qui va avec le standing du club aujourd’hui. Dans les années 80, Grimonprez-Jooris était aussi un super stade mais le club ne disposait pas d’un complexe d’entraînement comme Luchin où travaillent les pros maintenant."

Après Valenciennes, il y a eu Bordeaux…

J’aurais pu signer à Metz ou au Chievo Vérone mais Aimé Jacquet me voulait pour mon jeu de tête. Il mettait en place en groupe qui a ensuite dominé le championnat de France.

Pourquoi être parti ensuite à Lille après une seule saison ?

Je voulais revenir dans le Nord, là où je suis né, parce qu’il y avait aussi un projet de bâtir une grande équipe. Ca n’a pas été ce qu’on souhaitait mais nous avons réussi de jolis coups. On est devenu une équipe de Coupe (demi finales en 1983 et 85).

Quand vous voyez le stade Pierre-Mauroy aujourd’hui, vous vous dites que le LOSC a franchi un palier ?

C’est un très beau stade qui va avec le standing du club aujourd’hui. Dans les années 80, Grimonprez-Jooris était aussi un super stade mais le club ne disposait pas d’un complexe d’entraînement comme Luchin où travaillent les pros maintenant. J’y vais avec l’association des anciens Dogues où on tient notre AG annuelle. Nous, à notre époque, on s’entraînait sur le stade annexe et parfois sur un terrain en terre battue rouge. (En riant) Et à Valenciennes, je n’ai jamais vu une salle de musculation, c’était abdos et pompes sur le terrain. On s’en est bien sortis.

Propos recueillis par Etienne Bonamy

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

Chaque vendredi, désormais, et à 19 heures, vous retrouverez une nouvelle rubrique : que sont-ils devenus ? L'occasion, pour vous comme pour nous, de retrouver les anciens de la Ligue 1, retirés de certains terrains.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.