PSG : une révolution tactique est en marche

Accusé, sous prétexte que son CV n’est pas celui d’un Mourinho, de ne jouer qu’un rôle mineur dans les performances de son équipe, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France a pourtant eu le mérite, dès son arrivée, d’imposer une philosophie de jeu ambitieuse : souvent passifs sous les ordres de Carlo Ancelotti, Thiago Silva et sa bande se sont dès lors accaparé le ballon dans la moitié de terrain adverse. Une recette qui a parfaitement fonctionné la saison dernière, le PSG combinant résultats et qualité de jeu.

Le PSG, bientôt une équipe de contre ?

Mais depuis quelques semaines, la formation Bleu et Rouge se découvre une nouvelle identité, abandonnant la balle à son adversaire pour mieux le piéger en contre-attaque. Certes, ce fut rarement le cas face aux ‘petits’ (encore qu’à Metz…), mais les succès contre le FC Barcelone (3-2) et l’Ajax Amsterdam (3-1) en Ligue des Champions, ainsi que face à l’OM (2-0) en championnat, traduisent cette capacité nouvelle du club de la capitale à gagner un match malgré une possession de balle inférieure à 50%, à ne mettre un coup d’accélérateur qu’à condition que les circonstances de la partie l’exigent.

Cette évolution n’a pas été décidée par Blanc, ce sont les difficultés du PSG qui l’ont imposée : moins brillant qu’il y a un an, le collectif parisien ne paraà®t plus en mesure d’étouffer son adversaire comme par le passé. Les blessure de Thiago Silva, l’un des meilleurs relanceurs courts du monde, et Zlatan Ibrahimovic, aux courses si rares que son équipe s’en trouve condamnée à jouer haut, y sont également pour quelque chose. Reste qu’après le succès contre l’Ajax mardi, Laurent Blanc a pour la première fois validé ce changement de style : ‘Si à§a continue, on va devenir une équipe de contre.’

Un risque pour la défense

Un PSG efficace mais moins dominateur, voilà qui risque de fâcher les apôtres du beau jeu. Il faut d’ailleurs bien reconnaà®tre que le double champion de France n’a pas montré grand-chose face aux Néerlandais où à l’OM en première période. Certains supporters ont màªme peut-àªtre cru revoir l’équipe parfois terriblement ennuyeuse d’Ancelotti il y a deux ans. Autre problème, accepter la domination adverse impose à la défense une solidité à toute épreuve. Or, Paris concède encore régulièrement un, voire deux buts (comme à Metz, victoire 3-2), et David Luiz n’est pas joueur à cadenasser.

Un passage de témoin entre Ibrahimovic et Pastore

Mais voyons le bon côté des choses : ce style de jeu plus vertical, qui fait démarrer les offensives de la moitié de terrain parisienne, a profité à Lucas, dont les percées balle au pied réclament un maximum d’espace devant lui. De màªme, Javier Pastore, chargé de faire la transition entre la récupération et la phase offensive, peut désormais faire admirer sa conduite de balle et ses ouvertures vers l’avant. Dans cette configuration, c’est lui, et non plus Ibrahimovic, le patron du jeu. En somme, et sans vraiment l’avoir voulu, le PSG est peut-àªtre déjà en train de préparer l’après-Zlatan.

Julien Demets