par La rédaction

ASSE – EXCLU Moravcik : «Je n’ai presque rien fait pour le club»

Pour toute une génération de supporters stéphanois, Lubomir Moravcik (48 ans) est une idole.

Durant six ans de 1990 à 1996, le Slovaque a porté l’ASSE sur ses épaules. « But ! Saint-Etienne » l’a retrouvé. Extrait du mensuel de novembre.

But ! Saint-Etienne : Lubomir, que devenez-vous aujourd’hui ?

Lubomir Moravcik : Je vis désormais en Slovaquie, chez moi à Nitra, et je suis devenu agent de joueur agréé FIFA. Jouer au foot, pour moi, c’est fini ! De temps en temps, je fais des matchs entre anciens joueurs mais c’est de plus en plus rare.

Vous avez passé six ans dans le Forez. Quel souvenir gardez-vous de ces années ?

Il y a eu du bon et du moins bon. Au début, c’était une belle histoire puis, au fil des départs des meilleurs joueurs et des promesses non-tenues des dirigeants de l’époque, c’est devenu de moins en moins bien. On a d’abord failli descendre en 1995 puis c’est effectivement arrivé l’année suivante. Les deux années avant la descente, c’était un peu galère. La manière dont ça s’est fini m’a touché.

A titre personnel, vous avez aussi connu quelques soucis avec la direction. Notamment du fait de votre non-départ pour l’OM…

Aujourd’hui, de l’eau a coulé sous les ponts. J’ai oublié. Plus le temps passe, plus on ne se souvient que des choses positives. A un moment donné, on a eu l’équipe pour faire de bonnes choses. Mais les soucis financiers du club n’aidant pas, l’équipe s’est affaiblie d’année en année. A l’époque, les dirigeants nous disaient que tout allait bien. Ils nous mentaient. D’ailleurs, le club était dans une telle spirale dans ces années qu’après mon départ le club a même failli tomber en troisième division…

« La demi-finale face à Nantes ? Je l’ai encore en travers de la gorge »

Y a-t-il un match qui vous a marqué durant vos six années à l’AS Saint-Etienne ?

J’ai dû en jouer plus de 200 alors si je devais en choisir un … On va dire la demi-finale de Coupe de France perdue à la maison face à Nantes (0-1) en 1993. Je pense que ça a été un tournant pour notre équipe, pour notre club. Peut-être que si on n’avait pas perdu ce jour-là, la donne aurait changé les années suivantes… On aurait eu l’occasion d’aller en finale face à Paris, de jouer pour ramener un titre au peuple vert… J’ai encore ce match en travers de la gorge. Je m’en souviens plus que tous les matchs que j’ai gagné à l’ASSE.

Vous faites encore aujourd’hui parti de la dernière équipe à avoir battu l’OL dans un derby à Geoffroy-Guichard en avril 1993…

A vrai dire, je ne me souviens même plus de ce match ! (Rires) On a gagné 3-0, c’est ça ? Avoir gagné le derby, c’est une petite satisfaction mais, dans l’histoire du club, ce n’est rien d’important. Ce qui compte c’est que l’an passé, l’ASSE a gagné la finale de la Coupe de la Ligue, s’est qualifié pour l’Europe… Ça, c’est du concret ! Dans les statistiques, on parle encore aujourd’hui de ce derby face à Lyon mais cela reste une victoire de moindre importance. Oui, on a battu Lyon. Oui, c’était un derby. Mais ce n’était qu’une victoire en championnat. Pas une grande victoire.

En six ans, vous n’avez rien gagné avec les Verts. Mais vous avez laissé une image incroyable aux supporters. Qu’est-ce que cela vous fait d’être l’idole d’une génération ?

Le foot est un sport collectif. Après, si j’ai marqué les gens, tant mieux pour moi ! Je reconnais qu’ils ont admiré mon talent, aimé ma manière de jouer au football, ma manière de me battre pour le maillot... Mais, à mes yeux, ça ne suffisait pas ! Je n’ai rien gagné. A titre personnel, je considère que je n’ai presque rien fait pour le club.

Regardez-vous jouer les Verts d’aujourd’hui ?

Je ne les vois pas beaucoup jouer à vrai dire. Je suis leurs résultats. J’ai notamment pu voir que les Verts étaient parvenus à faire un bon nul face à Paris et auraient même pu faire mieux sans un but encaissé à la dernière minute. Le plus important aujourd’hui, c’est que le club aille bien et soit capable de lutter avec de grandes équipes. Il leur manque d’un peu de réussite pour que ça marche encore mieux.

« J’espère bientôt venir à Saint-Etienne pour proposer l’un de mes joueurs »

Depuis quand n’êtes-vous pas venu dans le Forez ?

La dernière fois que je suis venu, c’était pour la fête des 80 ans du club l’été dernier. J’étais aussi là pour la finale de Coupe de la Ligue face à Rennes. Quand est-ce que je vais y retourner ? Je ne sais pas encore. Je vis quand même à 1700 kilomètres de Saint-Etienne. Ce n’est pas la porte à côté ! Forcément, tu ne viens pas tous les week-ends. Mais j’ai bon espoir de venir bientôt ! Comme je suis agent de joueur et que j’ai quelqu’un à leur proposer, j’espère passer à Saint-Etienne très prochainement.

Que pensez-vous de ce que l’ASSE est en train de bâtir depuis trois saisons et l’arrivée de Christophe Galtier ?

Il n’y a que des choses positives ! Ils se sont installés dans la première moitié du classement, ils ont gagné la Coupe de la Ligue… La seule chose qui manque aujourd’hui, c’est de briller en Coupe d’Europe. Les Verts ont connu un accident face à Esbjerg après avoir mené 3-1 au Danemark… Mais c’est le football qui est ainsi ! Parfois, on est plus fort mais on manque de réussite. Malgré ce couac en Ligue Europa, la vie continue. Le club marche bien, gagne des matchs… Je suis confiant. J’espère qu’ils accrocheront encore l’Europe en fin de saison.

Propos recueillis par Alexandre CORBOZ

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Pour toute une génération de supporters stéphanois, Lubomir Moravcik (48 ans) est une idole.

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