ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Abonnés et amateurs, victimes collatérales »
par butfootballclub

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Abonnés et amateurs, victimes collatérales »

Spécialiste de l'ASSE, l'ancien responsable des sports au Progrès Didier Bigard évoque les conséquences de la crise sanitaire pour les clubs.

« Les footballeurs professionnels français, comme leurs homologues des autres pays européens sont appelés à accepter des baisses de salaires significatives. Ou peut-être simplement d’un décalage, jusqu’à la fin de la saison, des sommes qui sont inscrites dans leurs contrats ce qui n’est pas la même chose. Cela fait d’ailleurs tiquer ceux qui, aujourd’hui, constatent des pertes qui resteront sèches, sur leur fiche de paie, conséquence du chômage partiel et de l'absence de primes qui l’accompagne. Mais on ne va pas tomber dans le populisme et la lutte des classes. Trop facile et le monde du football montre un peu partout qu’il sait être solidaire en cette période de crise; les clubs comme l’ASSE, avec son opération destinée à remplir virtuellement le stade de France; les joueurs comme Khazri ou Boudebouz et tous ceux dont on ne sait pas qu’ils donnent; les groupes de supporters, enfin, comme les Magic et les Green habitués à se mobiliser pour de bonnes causes.

Tour ceci découle d’une démarche volontaire et on aimerait qu’il en aille de même lorsque prendra fin le confinement et l’heure des comptes, du côté des droits télé et de la billetterie. Personne ne sait si on rejouera et, si oui, dans quelles conditions. Mais on planche en haut lieu avec en cas de matches à huis clos une ordonnance pour permettre aux clubs d’accorder des avoirs aux abonnés valables sur deux saisons. Cela éviterait des remboursements qui accentueraient leurs difficultés de trésorerie et une fuite de ces fidèles qui a Saint-Etienne ont déjà été bien pénalisés par les huis clos disciplinaires. Cette démarche économique oublie que les comptes en banque des abonnés, eux aussi souffrent. Qu’on les laisse donc choisir et qu’on fasse confiance à leur esprit de supporter.

Le sport amateur pris en otage

Le choix, les amateurs qui courent ou tapent dans le ballon chaque week-end ne l’auront peut-être pas eux si la taxe Buffet est amputée à la suite du non versement des droits télés par Canal et BeIN ( 5% sont reversée au Centre national pour le développement du sport). Si la menace est destinée à mettre la pression sur les diffuseurs, ce sont les petits qui sont pris en otage. Pas très joli, mais tout ceci n’est que la suite logique de ce que nous avons relevé dans ces mêmes colonnes ces deux dernières semaines. La crise met en évidence le chacun pour soi, à coup de commissions restreintes, parfois auto désignées, d’intrigues, de propositions qui visent l’intérêt particulier, d’opportunisme et de tentative d’étouffement du pouvoir de la Ligue, un coup contre Nathalie Boy de la Tour, un autre sur la tête de son directeur général Didier Quillot. « Il y a une expérience plus grande chez les dirigeants de club qu’à la Ligue » a expliqué Bernard Caiazzo dans Le Monde.  Alors le football professionnel français a-t-il encore un patron? La nature ayant horreur du vide, Noël Le Graet est monté au créneau. Il a taclé ceux qui comme le Lillois Lopez et le Lorientais Féry draguent des fonds d’investissements, ceux qui jouent un match corporatiste entre l’UCPF et Première Ligue de Bernard Caïazzo.

Bernard Caïazzo « Gagner de l’argent par le Mercato. Ce n’est pas cela, le sport »

Le président du Conseil de surveillance de l’ASSE est plus actif que jamais dans les médias... parfois changeant comme l’ont révélé ses pairs dans un portrait réalisé par l’Equipe. La crise sanitaire lui donne l’occasion de belles déclarations «Il y aura un avant et un après, le football ne pourra plus être dans la même démarche » estime t-il dans Le Monde avant de surprendre ceux qui suivent Saint-Etienne qu’on croyait condamné au trading joueurs (vente de Saliba). « Tout ce business est de trop. Trop de visions purement capitalistiques, de profits, de plus-values. Il y a des clubs en milieu de tableau qui n’ont qu’une idée en tête : gagner de l’argent par le Mercato. Ce n’est pas cela, le sport ». On rêve d’un meilleur, même si le président de l’ASSE prévient aussi « On va avoir quinze mois difficiles ». Il le promet « On repartira plus fort, plus équilibré ». Qui veut y croire ? »

Didier BIGARD

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Spécialiste de l'ASSE, l'ancien responsable des sports au Progrès Didier Bigard évoque les conséquences de la crise sanitaire pour les clubs.

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