ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard :
par butfootballclub

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : "La coupe, le cœur et la raison"

Didier Bigard évoque cette semaine le finale de la Coupe de France entre l'ASSE et le PSG, que Noël Le Graët aimerait programmer à huis clos, en août.

« Il y a une semaine nous appelions l'ASSE à communiquer, quitte à déraper, à se contredire et à soulever de vains débats. Qu’importe, ce n’est que du football et on a besoin de cette légèretés qui fait que tout le monde peut se prendre en sérieux dès lors qu’on met un ballon au milieu de discussions.

On a tous le droit d’être dirigeants, présidents ou actionnaires, même sans jouer un euro en bourse. On a tous le droit le composer une équipe, surtout après la rencontre, même sans le diplôme d’entraîneur si cher à Guy Roux. On a tous le droit d’affirmer qu’un gardien aurait dû sortir, sans avoir besoin de prendre des gants. On a tous le droit de se moquer du manque de vitesse d’un défenseur, même si on est en surcharge pondérable. On a tous le droit de hurler « A la mine » sans quitter son col blanc, le droit de ne pas comprendre qu’un attaquant manque un penalty, tout en se souvenant que le dernier qu’on a frappé a fait rire le gardien du critérium qui était en face.

On a même le droit de clamer que le club, c’est nous. Tout ceci nous fait du bien, le samedi soir, le dimanche après-midi midi. Alors imaginer notre manque à tous, sans match, sans VAR, sans Clement Turpin. Tiens, on ne dirait même rien si on devait aller au stade à 21h05 un mardi soir...

"Dans ce concert de cacophonies réjouissantes, on attendait un accent gaga"

Alors imaginer combien on se gavait des bas calculs de Jean-Michel Aulas et de tous ses copains, des petites guerres entre syndicats patronaux, le sécessionniste Première Ligue de Bernard Caïazzo ou l’historique UCPF qu’avait animé André Laurent. On s’est même moqué de voir les deux dirigeants de la Ligue, Nathalie Boy de la Tour et Didier Quillot servir de balle de ping-pong entre les grands présidents de club, avant d’être envoyé loin de la table d’un smash.

On a débattu, mis notre grain de sable, expliqué doctement que tout ceci n’était pas très sérieux en ces heures difficiles pour tous les confinés du pays. Mais au moins, on parlait foot, coulisses à défaut de pelouses. C’est aussi affaire de tactique, de jeu offensif...

Dans ce concert de cacophonies réjouissantes, on attendait un accent gaga. On était en manque, les nombreuses interventions de Bernard Caïazzo étant plus celles d’un référent parisien que d’un président forézien. Et bien on a été servi. D’accord, Xavier Thuilot ne met pas encore de circonflexe sur le A, ne mange pas de barabans, ou alors sans le savoir, mais il a fait entendre la voix du club dans les colonnes du Progrès après la décision de mettre un terme à la saison.

« Les autorités ont pris une décision sage. Il faut la respecter... Il y en a qui se sentent lésés, d’autres qui se réjouissent. Il ne faut pas oublier que cette crise est la conséquence d’une situation sanitaire. On prend acte ».

Le discours est  légaliste, conforme à celui de Nathalie Boy de la Tour un brin revancharde « Je suis heureuse. Ces décisions étaient nécessaires après les annonces du Premier ministre. Nous avons mis fin aux élucubrations des derniers jours ». La présidente de la Ligue a même tenté l’autodérision «  A notre manière, nous avons continué à assurer le spectacle dans une période qui en était dépourvue ». Est-ce alors la fin de la récréation? Ce serait dommage.

L’ASSE peut-elle se permettre un forfait en finale, une porte sur l’Europe

Prolifique en tubes qui font flop, Jean-Michel Aulas a joué une nouvelle partition quand le classement a remis son équipe à sa place. Noël le Graët a pris de la hauteur sans avoir besoin de crampons, juste d’une fermeté qui a plu à Laurent Nicollin « A la FFF, le président s'est fait entendre et tout le monde l'a su. Chacun à son analyse, mais on ne peut pas que critiquer les autres ». Pan sur l’ami de la famille lyonnaise et peut-être bien aussi, par anticipation, sur les becs stéphanois.

Parce que, du côté du Furan, c’est la coupe qui déborde et que dans la foulée de toutes ces déclarations, Roland Romeyer a agité un fumi dans l’Equipe « Je ne peux pas imaginer une minute qu'on joue la finale sans nos supporters. Ça ne passera pas auprès des nôtres. Saint-Étienne, sans ses supporters, ce n'est plus Saint-Étienne. On marche sur la tête. J'en ai marre de cette histoire de Coupe de France ».

Sur papier ou sur le net, on entend la colère du patron stéphanois, mais elle a laissé froid celui du football français « On souhaite tous que la finale se dispute avec du public. Malheureusement, à cette heure, ce sera sans. Ce n’est pas nous qui décidons, pas même le gouvernement, mais le virus. On ne peut pas jouer, en l’état, avec du public avant septembre, donc début août ce sera sans. Après, si Saint-Etienne ne veut pas disputer la finale, ils connaissent la décision fédérale ».

Ouf, on avait peur de manquer de sujets de débat. Il existe au sein même du club, Bernard Caïazzo appelant, lui, au respect des décisions prises par les instances. Pas simple! Le club bataille contre l’application du quotient qui empêche son équipe féminine de monter, tout en défendant la même règle qui éloigne l’OL de l’Europe.

Pas simple, parce derrière la frustration des supporters dont Roland Romeyer brandit les banderoles en cas de finale à huis clos, il y a une ligne au palmarès. Il y a des joueurs qui ont bataillé pour être là. Il y a une réalité économique qui peut éviter aux actionnaires des sueurs très froide. Il y a une porte européenne, parce qu’une finale se joue pour être gagnée, PSG ou non. Pas simple, parce que la Ligue Europa ça fait réfléchir. Ou débattre. »

Didier BIGARD

 

 

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Didier Bigard évoque cette semaine le finale de la Coupe de France entre l'ASSE et le PSG, que Noël Le Graët aimerait programmer à huis clos, en août.

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