par Laurent HESS

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Les jeunes aussi prennent le train des sénateurs »

Didier Bigard met en avant la piètre prestation de l'ASSE à Metz (1-3) et n'épargne pas les jeunes, qui se sont mis au diapason de leurs cadres, selon lui. 

« On commence à prendre conscience de nos forces, on est investi dans le fait de ne pas prendre de buts d’être solides et on sait qu’on a la force, devant, de pouvoir marquer à tout moment ». Ce n’est bien sûr pas un Stéphanois qui a prononcé ces mots en zone mixte, dimanche au stade Saint-Symphorien, mais un ex, Vincent Pajot. Si lui s’est dit content d’avoir revu ses anciens coéquipiers, sûr que ces derniers auraient préféré ne pas croiser son chemin. Ni celui de N’Guette et Diallo...

Y aurait-il eu un excès de confiance ?

On aurait aimé tenir un autre discours, se projeter avec envie et non peur, sur la venue de l’OM en salivant à l’idée d’un chaudron bouillant et plein d’espoirs derrière une équipe qui aurait basculé dans la première moitié du classement, à une petite longueur des amis lyonnais dont tout le monde avait loué le retour en forme. On avait cru aux promesses monégasques, à ce qu’on avait vu à l’entraînement avec le retour des cadres, le mieux technique le plus d’engagement. Mais à Metz, on a juste failli entrevoir cet espoir de renouveau avant un grand voile d’incompréhension.

 

De l’envie, du rythme, de la combativité et des corners face à des messins peinant à passer le milieu de terrain: c’était bien parti avec quelques corners à la clé. Mais que s’est-il passé ensuite? On admettra difficilement qu’on nous parle de fatigue, de répétition des matches, même si Metz n’avait pas joué en coupe dans la semaine. On entend trop souvent les mêmes joueurs affirmer, péremptoires, qu’ils préfèrent les matches aux entraînements. Est-ce un excès de confiance alors, instillé par cette bonne entame? Claude Puel avait pourtant relevé qu’il ne fallait pas fanfaronner face à une équipe pas si loin derrière. Il avait raison, comme lorsqu’il  avait souri au fait que Saliba était invaincu cette saison. Avec le peu de rencontres jouées par le gamin Gunner ce n’était ni un exploit ni une garantie. La preuve par l’absurde. Il a été défaillant quand à l’autre bout du terrain, Abi était, lui, transparent.

 C’est par l’intérieur que les jeunes ont été contaminés

Puel avait encore raison deux jours avant en relevant « Il faut rester humbles, faire attention à tous les à-côtés, ne pas se laisser disperser par d’éventuels commentaires positifs ou négatifs, ça peut arriver. C’est  difficile à gérer. Il ne faut pas se laisser polluer par l’extérieur ». Mais en même temps, il avait tort. C’est par l’intérieur que les jeunes ont été contaminés, par le faux rythme, le faux jeu même de ceux qui les entourent. De ceux un peu moins jeunes comme Honorat, Trauco ou Bouanga supposés amener de la vitesse, de ceux qui doivent montrer la voie et n’ont indiqué que celle d’un train de sénateurs. Un train-train même dans lequel l’équipe a sombré au fil de la deuxième période après un but lorrain auquel personne ne semblait croire du côté de la défense stéphanoise si légère qu’on la qualifierait d’arrogante dans sa passivité. Allait-elle au moins être ramenée à la réalité du professionnalisme vers lequel Puel disait avant le match vouloir amener les jeunes? Et bien non.

Des Verts sans idées et parfois sans pieds

Ceux qui semblaient trop sûrs d’eux jusqu’à l’ouverture du score ont laissé dans les filets de Stéphane Ruffier cette confiance dont Vincent Hognon  a ensuite souligné toute l’importance. Ils ont perdu les pédales et leur semblant de football, sans idée, sans pieds parfois. A quatre derrière ou à trois, ils ont fait la circulation, le milieu a bu la tasse, fantomatique dans tous les secteurs du jeu, et l’attaque (mais quelle attaque?), n’a rien compris de la leçon de l’adversaire du jour faisant regretter à Puel « On a pris une leçon d’efficacité. Metz a ouvert le score sur sa première situation ». Combien d’occasions aurait-il fallu à son équipe pour en mettre une au fond?

Lors du point presse, vendredi, Mathieu Debuchy avait insisté dans la foulée de son coach, au sujet des jeunes « Ils ont déjà prouvé leur maturité, ont du talent et sont bien partis, mais quand on est jeune, il y plein de choses à travailler ». Ah oui, il avait aussi ajouté « Même quand on est plus âgé, on a toujours quelque chose à apprendre »..."

Didier BIGARD

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Pour résumer

Didier Bigard met en avant la piètre prestation de l'ASSE à Metz (1-3) et n'épargne pas les jeunes, qui se sont mis au diapason de leurs cadres, selon lui. 

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Rédacteur
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