ASSE – Numéro Hommage : pourquoi une telle émotion au départ d'Herbin
par butfootballclub

ASSE – Numéro Hommage : pourquoi une telle émotion au départ d'Herbin

Pour But! Sainté, le conservateur du Musée des Verts Philippe Gastal, a accepté de revenir sur les années Robert Herbin à l'ASSE. Extrait.

BUT ASSE : Vous êtes non seulement la référence absolue sur l'histoire des Verts, mais également le conservateur du Musée de l'ASSE. Robert Herbin était-il heureux et fier de ce musée ? Venait-il de temps à autre le visiter ?

Philippe GASTAL : Sur Roby et le Musée, il y a pas mal de choses à dire. Tout d'abord, il était bien entendu venu pour l'inauguration, ainsi que pour certains vernissages et pour l'anniversaire des 40 ans de la finale perdue de Glasgow. Mais c'est au cours d'une visite privée, que j'avais faite en sa compagnie, que j'avais appris le plus de choses avec lui.

C'est à dire ?

P.G. Nous avons une photo de lui, lors d'un match contre Sochaux, où Roby est suspendu dans les airs en train de faire une tête. Ce n'était un secret pour personne, en tous cas pas pour les supporters acharnés des Verts qui se rendaient à l'entraînement dans les années 70, il faisait faire à ses joueurs des exercices de la tête afin qu'ils soient imbattables dans ce domaine. Des exercices qui se terminaient parfois avec des arcades sourcilières ouvertes.

Roby m'avait alors expliqué pourquoi il était devenu aussi bon dans le domaine aérien, donné les petits secrets de sa détente verticale. Cela datait de ses années au Cavigal de Nice, un club omnisports, au cours desquelles il avait excellé dans de nombreux domaines, dont le saut en hauteur. Comme lui arrivait facilement à décoller, il s'était fait un principe que ses joueurs y parviennent également.

 

Vous a-t-il donné certaines pièces de sa collection personnelle pour le Musée ? Des maillots, des médailles ?

P.G. Non, rien du tout. Mais pour une raison simple : Roby avait déjà tout distribué autour de lui et aimait faire plaisir aux autres. Avec le temps, il n'avait rien conservé de toutes ces années fastes. La seule chose qu'on ait de lui, c'est un maillot qu'il a porté lors d'un match entente ASSE-Olympique de Marseille contre l'équipe du Brésilien Pelé. Une rencontre qui date de la saison 1971-1972. C'est un collectionneur qui nous l'a remis.

 Lorsque la France du football a appris qu'il était à l'hôpital, vous attendiez-vous à l'irrémédiable ?

P.G. Ne comptez pas sur moi pour évoquer ces heures-là. Disons que nous étions nombreux à savoir que c'était grave.

Vous pouviez imaginer une telle émotion à l'annonce de son décès ? A Saint-Etienne, bien entendu, mais également dans tout le pays ?

P.G. (La voix chargée d'émotion) Mais comment pouvait-il en être autrement ? Roby était le foot, il le représentait, l'incarnait. Comme Saint-Etienne et l'ASSE d'ailleurs. 15 des 17 titres du club, c'est avec lui, vous vous rendez compte ! Personne, je dis bien personne, ne symbolise plus la réussite de l'ASSE que lui. C'était le plus grand, tout simplement. Une légende. Et il est donc normal que son départ provoque un immense vide pour de très nombreux supporters.

Il n'était tout de même pas très proche des gens, non plus ?

P.G. Le dépeindre comme un Monsieur acariâtre, renfermé chez lui tout le temps, c'est n'importe quoi. Lorsque Roby, par exemple, allait faire ses courses à l'Etrat, et que des gens, qui le reconnaissaient, parlaient avec lui, il échangeait très facilement et très simplement.

On peut imaginer une exposition Robert Herbin dans quelques temps au Musée des Verts ?

On est encore sous le coup de l'émotion liée à son départ. Et vous savez bien que le Musée ne va pas pouvoir réouvrir tout de suite en raison de l'épidémie du coronavirus. Bien entendu, nous honorerons le personnage incroyable qu'il était. D'ailleurs, notre dernière exposition, au sein du Musée, était sur la formation des jeunes. On ne peut pas dire que c'était un sujet qu'il ignorait...

Il y aura même une statue de Robert Herbin devant le stade ?

Oui, et j'en suis très heureux. Au même titre que d'avoir donné le nom du centre d'entraînement de l'Etrat celui de Robert Herbin. Les futures générations de joueurs pourront ainsi savoir qui était ce grand, très grand personnage. Ne l'oublions pas, et au risque de me répéter, Roby, c'était le plus grand.

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Pour But! Sainté, le conservateur du Musée des Verts Philippe Gastal, a accepté de revenir sur les années Robert Herbin à l'ASSE. Extrait.

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