par julien.demets

Ligue 1, Ligue 2 : tout ce qu'il faut savoir sur la grève des présidents

Comme l'a confirmé Jean-Michel Aulas mercredi soir, les présidents de clubs professionnels français envisagent fortement de déclencher une grève si la "taxe Hollande à 75%" venait à être appliquée.

"Un acte de survie" , aux dires du président lyonnais, qui serait une première en France.

Pourquoi une grève ?

Pour le bien de leur club, les présidents de Ligue 1 et Ligue 2 sont de farouches opposants à la taxe à 75% des revenus supérieurs au million d’euros à hauteur de 5% du chiffre d’affaire. Si l'Etat a quelque peu allégé sa proposition de loi, elle ne convient toujours pas au plus grand nombre. Surtout pour les petits clubs, plus durement touchés. D'ailleurs, Michel Seydoux annonce même qu'il déposera le bilan du LOSC si cela était appliqué.  A Saint-Etienne, Bernard Caïazzo a appelé au rassemblement : "Les clubs subissent déjà, depuis trois ans, une augmentation de leurs charges qui pèsent désormais pour 10 % de leur chiffre d’affaires. Et à Saint-Étienne, nous menons une politique de bas prix sur les places. La billetterie ne représente que 10 % de notre CA, c’est 30 % en Allemagne, et un seul match à Arsenal équivaut à la recette annuelle de la billetterie de l’ASSE. Personne ne parle du rôle social du club et n’en tient compte. On va se battre jusqu’au bout. On ne peut pas accepter cette injustice. On ira devant le Conseil constitutionnel s’il le faut, voire ne pas jouer sur un week-end." Et il semble avoir été entendu.

Une situation unique en son genre !

En novembre 1972, les joueurs lyonnais, emmenés par Raymond Domenech alors au syndicat des joueurs, s'étaient rendus au Congrès de Versailles pour discuter de la proposition du contrat à temps. Sanctionné par leur club, un fort mouvement des joueurs avait alors suivi en Ligue 1 (hormis ceux de Metz, Nantes et Nice), ce qui avait valu une journée de championnat à seulement cinq matchs dont trois joués avec les équipes réserves. Une journée qui avait ensuite été annulée pour être rejouée.En 2009, les clubs avaient également fortement menacés de faire grève suite à l'annulation du DIC (Droit à l'Image Collective) mais une solution avait été trouvée avant que le point de non-retour soit déclenché. Jamais donc, dans l'historie du football français, une grève n'a opposé les dirigeants de clubs à l'Etat.

Des exemples en Europe

La France ne serait pas le premier pays où le football se mettrait en grève. En effet, en 2011, les joueurs de la Liga espagnole avaient boycottés la première journée de championnat pour cause de salaires impayés suite à la crise financière.La même année, c'est le Calcio en Italie qui se rebellait contre l'article 7 de la convention collective, les joueur hors de l'effectif réclamant le "contrat collectif" après plusieurs mois de bras de fer avec leur fédération. Mais là encore, c'étaient les joueurs qui étaient initiateurs et acteurs principaux de ce soulèvement contre leur club.

Quelles répercussions ?

Si les présidents français venaient donc à mettre leur plan à exécution, cela engendrerait un boycott de la 11e journée de Ligue 1 et la 12e journée de Ligue 2. La Ligue de Football Professionnelle, qui soutient l'action des dirigeants français, ne tentera donc aucune négociation pour les en dissuader.Et le préjudice financier pourrait être conséquent, notamment chez les diffuseurs. En effet, dimanche 27 octobre au soir, c'est le choc entre l'ASSE et le PSG qui est programmé sur la chaîne cryptée. Un match dont l'audience est certaine d'attirée plusieurs millions de téléspectateurs et qui, si elle est jouée en milieu de semaine, n'aura sans doute pas le même impact.Enfin, l'Etat tentera certainement de s'éviter une nouvelle fois de se mettre le peuple français à dos en ces temps délicats. Nul doute que le mécontentement de tous les supporters de football qui ne pourront voir leur équipe jouer cette semaine là refléterait un nouveau malaise envers le gouvernement en place...A moins que cette "grève des milliardaires" poussent les Français à un désamour encore plus grand envers le ballon rond.

M.L. (avec A.C.)

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Pour résumer

Comme l'a confirmé Jean-Michel Aulas mercredi soir, les présidents de clubs professionnels français envisagent fortement de déclencher une grève si la "taxe Hollande à 75%" venait à être appliquée.

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