ASSE - Exclu BUT! Jonathan Brison : « Cette finale est inoubliable »
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par Laurent HESS
SOUVENIRS, SOUVENIRS...

ASSE - Exclu BUT! Jonathan Brison : « Cette finale est inoubliable »

Titulaire lors de la finale au Stade de France contre Rennes (1-0) il y a 10 ans, Jonathan Brison garde un grand souvenir de ce 20 avril 2013, du parcours de l'ASSE en Coupe de la Ligue et des festivités du lendemain de la finale dans les rues de Saint-Etienne...

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But ! : Jonathan, que devenez-vous ?

Jonathan BRISON : Je suis installé à Reims, la ville où j'ai grandi. Mon frère y habite aussi et je connais pas mal de monde. Je suis coach sportif, je me déplace chez les gens, je les accompagne dans leur projet. J'avais envie de rester dans le monde du sport alors j'ai passé mes diplômes.

 

Vous ne vouliez pas rester dans le foot ?

Pas forcément. Ce que je voulais, c'était pouvoir profiter des week-ends. C'est quelque chose de nouveau pour moi ! Rester dans le foot, c'était un peu la facilité. Je voulais changer un peu de vie, avoir plus de temps libre. Je peux mieux profiter de la famille. Ça me va bien.

 

Vous ne jouez plus du tout au foot ?

Quasiment plus, non. Juste quelques soccers de temps en temps. Et les mardis soirs, je m'occupe de la préparation d'une équipe de quartier, à Reims. Quand il manque un joueur je dépanne.

 

Ça ne vous manque pas ?

Ce qui me manque c'est l'adrénaline de rester dans un stade de 20 000, 30 000, 40 000 spectateurs. Mais honnêtement, après avoir connu ça, ce ne serait pas la même motivation de jouer à un autre niveau, sans manquer de respect.

 

Vous rester un spectateur attentif ?

Je regarde très peu de matches mais je suis tout le temps les résultats. Du foot et du sport en général, j''adore ça. Le week-end de Pâques, on a fait une rando dans les Alpes et dès qu'on est arrivés j'ai cherché à savoir qui avait gagné Paris-Roubaix. Je suis un mordu !
 

Quelles équipes suivez-vous le plus ?

Nancy et l'ASSE, forcément. Ce sont mes deux clubs de cœur, ceux où j'ai passé l'essentiel de ma carrière de joueur. J'ai souffert l'an dernier : les deux sont descendus. Ce n'est pas simple non plus cette saison mais les Verts sont mieux, ils vont s'en sortir. Et je pense que ce sera aussi le cas de Nancy. Il y a un bon staff autout de Benoît Pedretti. Ça travaille bien. Comme à l'ASSE avec « Lolo » (Batlles).
 

Quel est votre regard sur la situation des Verts ?

C'était compliqué depuis plusieurs saisons et la descente est venue sanctionner tout ça. Il a fallu la digérer mais il y a eu un bon Mercato de fait cet hiver. Lolo a pu mettre son projet en place et ça tourne bien, il y a un collectif, il y a du talent. J'avais dit à Loïc (Perrin) que Gaëtan Charbonnier serait une super recrue. Je l'avais côtoyé à Clairefontaine lors de sa première opération des croisés quand il jouait à Reims. On était en rééducation en même temps et on avait sympathisé. C'est un gros bosseur, un gagneur, un super mec, très pro, avec beaucoup de caractère. Dans un collectif, c'est important d'avoir des gars comme lui. C'est un leader, il mouille le maillot et c'est un très bon joueur de ballon. Il s'est blessé mais je suis sûr qu'il va revenir très fort. Il est entre de bonnes mains et il aune gros mental.

 

« Emmener le peuple vert au Stade de France et lui offrir un titre, même si ce n'était pas un titre de champion de France, c'était magique »

 

Le club fête les 10 ans de la victoire en Coupe de la Ligue. Quelle place occupe ce titre dans vos souvenirs ?

Il est tout en haut. C'est inoubliable. Dans mes souvenirs marquants il y a le 3-0 du derby contre Lyon, les matches de Coupe d'Europe et la finale. Emmener le peuple vert au Stade de France et lui offrir un titre, même si ce n'était pas un titre de champion de France, c'était magique. On a un groupe Whats App avec les anciens de l'équipe et l'un d'entre nous a posté il y a quelques jours une vidéo du défilé dans les rues de « Sainté », je crois que c'est Jean-Pascal Mignot. C'était un moment incroyable. On s'attendait à ce qu'il y ait du monde mais quand même pas autant. Il y avait toute la ville pour nous accueillir ! Pourtant, il faisait froid ce jour là. Nous, on était fatigués, on n'avait pas beaucoup dormis, mais ce bain de foule, c'était énorme. On l'avait savouré.

 

Quel souvenir gardez-vous de la finale ?

Elle avait été intense. Il y avait eu peu d'occasions mais sur la fin il avait fallu résister. Rennes nous avait mis une grosse pression. Je crois que les deux équipes avaient été un peu prises par l'enjeu. Dans tout notre parcours, on n'avait pas eu de match facile, que ce soit à Sochaux, à Lorient, contre Paris, Lille ou la finale. Moi, je n'avais joué que la demi-finale de la finale, j'étais en concurrence avec Faouzi (Ghoulam). Sur le banc, contre Paris, et c'était un gros PSG en face, avec Zlatan (Ibrahimovic), j'étais en stress total. On était passés aux tirs au but aussi à Lorient, et contre Lille avec ce scénario incroyable. Si Balmont avait marqué, c'était fini.

 

Brandao a inscrit le but victorieux en finale. Quel souvenir gardez-vous de lui ?

Brandao, c'était un compétiteur né. J'avais joué contre lui avec Nancy, quand il était à Donetsk, il m'avait fait grosse impression. Même à l'entraînement il voulait gagner, dans les petits jeux, tu pouvais ressortir avec des griffures ou des bleus. Il nous a énormément apporté. C'était un gagneur, le premier à presser, à défendre. Il connaissait le haut niveau, il soulageait la défense sur les coups de pied arrêtés. Il était décisif dans les deux surfaces. En plus, c'est un super mec. Je l'adorais. Sur le terrain, je le cherchais souvent, avec son jeu de tête.

 

C'est la meilleure équipe dans laquelle vous avez joué ?

Oui, même si on avait fini 4e de L1 avec Nancy. Il y avait beaucoup de talent devant avec Brandao, Aubame, Gradel, Hamouma, Mollo. Défensivement, c'était costaud avec François Clerc, Kurt Zouma, Loïc, Moustapha Bayal. On avait un milieu avec des joueurs aguerris à la L1 et l'apport de Josuha (Guilavogui) qui a fait une grosse carrière, comme Faouzi. On avait pas mal d'internationaux, sans oublier « Ruff » dans les buts. On avait une grosse équipe. C'est la saison où j'ai pris le plus de plaisir.

 

« Avec Christophe Galtier, on parlait beaucoup, et pas que de foot. Avec lui, il n'y avait pas de non dits, les explications c'était entre quatre yeux. J'adorais son management, sa franchise »

 

Vous auriez même pu aller deux fois au Stade de France...

On s'est arrêtés en ¼ en Coupe de France. Le coach avait fait tourner contre Lorient, car c'était quelques jours avant la finale. Il fallait faire un choix et le scénario a donné raison au staff puisqu'on a ramené une coupe. En jouant sur les deux tableaux, on aurait pu en ramener deux mais peut-être qu'on aurait fait choux blanc !

 

Vous étiez proche de qui dans ce groupe ?

Je m'entendais vraiment bien avec tout le monde. J'étais proche de Loïc, Fabien Lemoine, Jérémy Clément, François Clerc, Renaud (Cohade), Romain (Hamouma), Jessy (Moulin). Mais je rigolais bien aussi avec les plus jeunes : Josuha, Kurt, Aubame. Il y avait une très bonne alchimie. Christophe Galtier était très fort pour ça.


 

Il fait partie des coachs que vous avez le plus apprécié ?

Oui, avec Pablo Correa. Pablo, j'étais plus jeune, j'étais un peu comme son fils, il était assez directif. Avec Christophe Galtier, on parlait beaucoup, et pas que de foot. Avec lui, il n'y avait pas de non dits, les explications c'était entre quatre yeux. J'adorais son management, sa franchise.

 

Sur votre côté gauche, vous vous entendiez bien avec Yohan Mollo...

Oui. Je l'avais eu peu connu à Nancy. Du coup, Christophe m'avait demandé ce que je pensais de lui. Yohan a fait six mois extraordinaires et c'est vrai qu'on était assez complémentaires. Il aimait bien repiquer sur son pied droit et ça m'ouvrait le couloir. Il avait une vraie relation avec Aubame et Brandao.

 

Vous vous attendiez à ce qu'Aubame fasse une telle carrière ?

Sa trajectoire ne m'a pas surpris. Il avait énormément progressé à l'ASSE et il était encore jeune quand il est parti. Il avait d'énormes qualités avec sa vitesse, sa capacité à répéter les efforts. Et en plus il ne faut pas croire : c'était un gros bosseur.

 

Et au tarot, qui était le meilleur ?

(rires) C'est vrai qu'on jouait beaucoup aux cartes, au tarot et à la coinche. Dans le bus, dans l'avion, à l'hôtel, au centre, après le déjeuner, après les balades. C'était de bons moments. Au début on devait être 6 ou 7 à jouer, mais à la fin c'était plutôt 12 ou 13. La paire Clerc-Clément se connaissait de Lyon, c'était rodé. Mais Cohade-Lemoine, c'était dangereux, ils tentaient des coups improbables et se connaissaient bien. Franchement, sur le terrain et en dehors, on s'est régalés.

 

Vous avez gardé le contact ?

On a toujours le groupe Whats App. On s'envoie des messages de temps en temps. La dernière fois qu'on s'est retrouvés c'était à Andrézieux pour un match contre l'équipe de France Militaires, il y a un an. C'était comme si on s'était vus la veille. Ça ne se perdra pas.

 

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Pour résumer

"Dans mes souvenirs marquants il y a le 3-0 du derby contre Lyon, les matches de Coupe d'Europe et la finale. Emmener le peuple vert au Stade de France et lui offrir un titre, même si ce n'était pas un titre de champion de France, c'était magique", confie Jonathan Brison.

Laurent HESS
Rédacteur
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