Lubomir Moravcik
Lubomir MoravcikCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
IDOLE VERTE

ASSE – Exclu BUT! : Blanc, Larqué, ses regrets... Lubomir Moravcik s'est confié

A 55 ans, Lubomir Moravcik coule une retraite paisible chez lui, en Slovaquie, à Nitra, où il joue au golf et continue de suivre l'ASSE. Dans un français impeccable, il s'est confié à But « Sainté », pendant près d'une heure, avec beaucoup de gentillesse et une pointe de nostalgie. Premier extrait.

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But ! : Lubomir, que devenez-vous ?

Lubomir MORAVCIK : Je vais très bien. Je vis à Nitra. C'est ma ville. J'y suis né. J'ai mes proches ici. Ce sont mes racines.

Vous avez toujours des fonctions au FC Nitra ?

Non. Pas en ce moment. J'ai été dirigeant et responsable de la formation. Mais quand les nouveaux repreneurs sont arrivés, des Ukrainiens, ils m'ont viré. Là, ils sont repartis. Mais c'est difficile. Il y a des dettes. Quand c'est comme ça, dans ces conditions, c'est dur d'avoir un projet intéressant, de faire avancer le club. Je suis mieux chez moi, tranquille.

Vous arrive-t-il de jouer encore un peu au foot ?

Non. Ça fait longtemps. Je jouais au foot à cinq avec des copains mais ces derniers temps, j'avais mal au genou. J'ai un souci au ménisque alors j'ai préféré arrêter. Je me suis mis au golf il y a une quinzaine d'années et j'y joue beaucoup. J'adore ce sport. On se rejoint avec les copains, on joue et on boit un coup. C'est sympa. En plus, j'ai bien progressé. J'ai un bon niveau maintenant pour un amateur.

Vous avez laissé de très bons souvenirs à Saint-Etienne. Pour de nombreux supporters, vous êtes l'un des meilleurs joueurs de l'après Epopée des Verts, peut-être même le meilleur...

C'est gentil. Quand je reviens à Saint-Etienne, les gens me font comprendre qu'ils ne m'ont pas oublié est c'est très plaisant. J'ai été nommé Ambassadeur du club alors que l'on n'a pas gagné le moindre titre quand j'étais là. C'est un honneur pour moi. Une belle preuve de reconnaissance. Mais j'aurais préféré offrir un titre à l'ASSE, permettre au club d'ajouter une ligne ou deux à son palmarès. Ou au moins de retrouver la Coupe d'Europe.

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« La plus grosse erreur, selon moi, ça a été Sylvain Kastendeuch. C'était une erreur monumentale de le virer »

Qu'a-t-il manqué pour ça ?

Je pense qu'on a raté le coche la 3e année. Le club progressait petit à petit. André Laurent faisait du bon travail, sans trop de moyens. Mais Casino l'a viré pour le remplacer par Yves Guichard, avec Jean-Michel Larqué. Le projet se voulait ambitieux mais ça n'a pas marché.

Pour quelles raisons ?

La plus grosse erreur, selon moi, ça a été Sylvain Kastendeuch. C'était une erreur monumentale de le virer. On venait de faire une belle saison. On n'était pas loin de retrouver l'Europe. On avait raté de peu une qualification pour la finale de la Coupe de France et on avait la meilleure défense du championnat. Il y avait Kastendeuch, Cyprien. Ça fonctionnait bien. Mais le club a acheté Laurent Blanc et il a décidé de virer Kastendeuch pour le mettre à sa place. Même si Blanc était un super joueur, l'équipe a beaucoup souffert du départ de Sylvain. C'est lui qui tenait la défense. C'était le capitaine et il était très apprécié humainement. Je me souviens le jour où j'ai appris que le club l'avait écarté. Je rentrais de vacances. Il n'était pas là et j'ai demandé pourquoi il était absent. Quand on m'a dit qu'il s'entraînait en marge du groupe, j'ai eu du mal à le croire. Ce n'était pas logique et très injuste. Ça a cassé quelque chose dans le groupe. L'ambiance était différente après.

A cette époque, Laurent Blanc n'était pas encore vraiment défenseur central, il jouait plutôt au milieu...

Mais oui ! Il a commencé à jouer libéro avec nous et la suite de sa carrière lui a donné raison puisqu'il a été champion du monde en jouant en défense. Mais s'il avait joué au milieu avec nous, vous imaginez l'équipe qu'on aurait eue ? Avec Bell, Kastendeuch, Cyprien, Cuervo, Deguerville, Moreau, Gros en défense. Au milieu, Despeyroux, Passi, Blanc et moi. Piotr Swierczewski aussi. Et devant, Camara, Mendy, Wohlfarth. On aurait tout cassé !

Vous en voulez aux dirigeants de l'époque, à Jean-Michel Larqué peut-être ?

Non, non. Jean-Michel, je l'apprécie. Il est gentil. Il connait le foot par cœur. Il a été un grand joueur à la grande époque de Saint-Etienne et un grand journaliste. Il n'a pas réussi. C'est dommage. Mais je ne lui en veux pas, non. C'est comme ça !

PS : Retrouvez un 2e extrait de l'entretien avec Lubomir Moravcik demain vendredi à 6h sur notre site

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Pour résumer

Moravcik évoque ses souvenirs de l'ASSE, toujours très présents dans son coeur

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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