Ancienne grande plume du Progrès, Didier Bigard revient sur la victoire de l'ASSE contre Quevilly-Rouen Métropole (4-2). Un match où les Verts n'ont pas tout maîtrisé, notamment en défense...
On ne s’est pas ennuyé samedi au stade Geoffroy-Guichard. On a vu du spectacle, c’est souvent le cas ces derniers temps, quand Quevilly-Rouen Métropole se déplace, ainsi que le rappela Olivier Echouafni devant un confrère qui tient lui aussi les comptes, « sept buts encaissés sur les deux derniers déplacements ». À Pau, cela avait tourné dans le bon sens avec une victoire 4-3 , cette fois, deux ballons dans les filets stéphanois n’ont pas suffi face à l’hémorragie défensive de QRM. « On n’a pas eu du tout d’équilibre. On a manqué de discipline ».
N’est-ce pas aussi le cas de l’ASSE ? Poser la question, c’est y répondre et cela n’enchante pas plus Laurent Batlles que son confrère, adversaire et ami de Normandie. S’il assume les failles inhérentes au système qu’il adopte et développe en relevant que les trois formations en tête en L1, jouent dans le même schéma, il attend plus de rigueur de cette défense à trois qui ne se transforme jamais vraiment en défense à cinq. Même quand, prévenu des qualités adverses, il demande à ses pistons de jouer plus bas. « Il était vraiment important de faire redescendre l’un des deux pour moins ouvrir d’espaces. J’avais aussi demandé aux axiaux de serrer l’axe. On l’a bien fait par moments, moins bien sur certaines actions. Et on donne encore deux buts, c’est embêtant ».
La mine un peu renfrognée de Loïc Perrin, devant le stylo d’un confrère du Progrès saluant plutôt le succès que les trous de la défense confirme que la direction sportive partage le même sentiment. « On est trop friable », et que ce sera un axe important de son travail sur le mercato. Parce que si du côté du kop Sud on se félicite d’« un groupe retrouvé depuis la trêve » tout en demandant « gardez le cap pour la saison prochaine », cela ne suffira pas à atteindre l’objectif, la montée rêvée par Thomas Monconduit devant la presse avant le match. Il n’y a d’alternative « Quand on est Saint-Étienne », mais la marche est plus haute et l’Histoire qui oblige à la gravir ne servira pas de marche-pied à ceux qui porteront le maillot 2024, révélé bien loin des fastes passés avec Noah en guest-star.
Les pages se tournent et le budget du club est inversement proportionnel à l’inflation qui fait plus tousser que les lacrymos. Sauf vente, sauf à ce que Bernard Caïazzo que les Green assimile à un « interdit de stade » et Roland Romeyer qui voulait mourir avec ses actions, ne trouvent un Américain, Chinois, prince Moyen-Oriental ou Français assez convaincant à leurs yeux, il va falloir recruter très malin. Et ne pas se tromper comme l’été dernier.
« Les recrues ont amené une certaine dynamique » a modestement commenté Dennis Appiah après la rencontre de samedi, mais personne n’est dupe. Il y a aussi eu un apport qualitatif, technique et tactique cet hiver. De quoi expliquer cette résurrection inespérée en janvier « Il était alors difficile d’imaginer se sauver avant la dernière journée » rappelle Batlles. Monconduit en a, d’ailleurs, du coup, des regrets « Quand je vois ce qu’on fait sur la deuxième partie de saison… Si on avait fait ça toute la saison, avec le public, on aurait pu vivre quelque chose de fou». Ce peut être partie remise mais sans tirer trop de conclusions du parallèle, la lourde défaite à Bordeaux (3-0) de Laval tombeur des Verts (2-1) montre la différence qui existe avec une équipe proche de la montée. Pour la combler «Il risque d’y avoir pas mal de changement » comme le dit Monconduit…
Didier Bigard est revenu sur la victoire de samedi des Verts contre Quevilly-Rouen Métropole (4-2). L'ancienne plume du Progrès est notamment revenu sur les difficultés défensives des Verts et a appuyé sur ce point sensible du Mercato.
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