Sergei Lomakin
Sergei LomakinCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
ANALYSE

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « L’ASSE, Kiev, Dniepr et l’argent russe »

Cette semaine, Didier Bigard évoque les relations de l'ASSE avec l'Ukraine et la Russie, à l'heure où les Russes sont entrés en guerre avec leurs voisins...

Zapping But! Football Club TOP 10 des meilleurs buteurs de Ligue 2 BKT

Difficile de parler de groupe de la mort, de bataille, de déroute, d’agressivité, de combativité, de courage, de tirs canons, de scuds, de mines, de missiles qui perforent la défense, de snipers, de mur infranchissable, de guerriers, de fidèles soldats, de combats, de tueur dans la surface, d’assaut, d’ultime rempart, de guerre de tranchée, de résistance, de groupe qui fourbit ses armes, et même de victoire, de peuple uni, de solidarité, de meneur d’hommes, de mission, d’opération sauvetage, de courage, de combativité.

Difficile de parsemer ces mots, ces expressions qui sont égrenés pour donner de la couleur aux pages de sport, aux reportages, aux commentaires de match de foot. Et qui aujourd’hui noircissent au sens le plus propre, donc le plus sale, les flux d’actualité qui font que le soleil s’est couché à l’Est.

Les Verts et l’Ukraine, la légende et la violence

Le CIO « a condamné les agissements de la Russie et de la Biélorussie à l’égard de l’Ukraine en pleine trêve olympique », mais on a vite pris la mesure que, bien au delà du voile jeté sur Pékin, c’est une chape qui s’est abattue sur un pays, un continent, le monde. Le sport en est réduit aux symboles, mais au moins les brandit-il, avec bravoure, et le substantif est faible, quand le cri résonne depuis Moscou. Le foot français n’est pas resté sur la touche de la stupéfaction, de l’indignation et de la condamnation. Noël Le Graët s’est prononcé très vite pour l’exclusion de la Russie, à défaut de pointer le doigt du côté de Monaco où Dmitri Rybolovlev qui détient le club a quand même dû sentir le souffle du camouflet quand le président du Stade de Reims, Jean-Pierre Caillot, a fait retarder le coup d’envoi du match de son équipe au stade Louis II. Il a certes pris une distance diplomatique et économique en évoquant « tout son respect pour le club de Monaco et pour ses dirigeants », mais au moins a-t-il fait entendre sa voix « On devait symboliquement montrer que nous étions totalement en désaccord avec les actes de guerre faits par la Russie là-bas ».

En affaire avec la Russie pour Cabella et pour la vente du club

Michel Platini sans, hélas, le porte voix d’une instance internationale a lui, pris la plume pour dire à ses amis ukrainiens qu’il était  à leur côté dans ces heures de souffrances et d'horreur », tout en les qualifiant « d’exemple d'un combat universel pour la liberté ». Et du côté de l’ASSE qui a construit sa légende en entravant la route du Dynamo de Kiev en 1976? Un Roger Rocher aurait sans doute réagi tel un président de la République, quitte à être moqué, mais les temps et les hommes ont changé. Le club a malgré tout voulu montrer son cœur vert en mettant aux enchères les maillots de la rencontre avec Metz « afin de porter secours aux Ukrainiens dans le besoin, à la frontière polonaise ».

D’autres messages auraient-ils été mal perçus alors que l’Histoire récente a fait se croiser Stéphanois, Ukrainiens et Russes? En 2014, des ultras stéphanois avaient été violemment agressés à Kiev où l’ASSE avait affronté Dniepr (avant de le retrouver en 2015) et c’est dans le club russe de Krasnodar que Rémy Cabella avait été transféré en 2019. Enfin difficile d’ignorer les contacts établis pour la vente du club avec Roman Dubov et Sergeï Lomakin dont la fortune est mise à mal par les mesures économiques prises à l’encontre de la Russie. Mais on ne va quand même pas craindre de froisser des susceptibilités. Pas aujourd’hui. Pas à Saint-Étienne.

Didier BIGARD

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

"Difficile d’ignorer les contacts établis pour la vente du club avec Roman Dubov et Sergeï Lomakin dont la fortune est mise à mal par les mesures économiques prises à l’encontre de la Russie. Mais on ne va quand même pas craindre de froisser des susceptibilités. Pas aujourd’hui. Pas à Saint-Étienne", estime Bigard.

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.