ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Sainté est un club populaire, 17€, c’est trop cher ! »
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par Alexandre Corboz
OPINION

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Sainté est un club populaire, 17€, c’est trop cher ! »

Plume historique du Progrès et chroniqueur dans But! Saint-Etienne, Didier Bigard évoque cette semaine l'affluence de Geoffroy-Guichard et la différence de traitement avec le RC Lens.

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20673 spectateurs en comptant les abonnés absents (comme ailleurs), ce n’est pas extraordinaire pour Geoffroy-Guichard, encore moins quand le visiteur est le champion de France en titre, même s’il n’est plus emmené par Christophe Galtier qui a gardé ici une belle cote d’amour. Si le kop sud sonnait un peu moins creux que pour l’ouverture du championnat face à Lorient, il est peut-être temps de se poser quelques questions du côté de l’Etrat. Il y avait 35541 spectateurs pour voir les Verts... à Lens, alors que le voisin, Lille, avait accueilli Nice la veille devant aussi plus de 30000 personnes. On peut également citer d’autres stades où on a fait mieux, 23250 à la Meinau pour Strasbourg-Angers, 27569 à Rennes pour le derby dimanche. Et ne parlons pas de l’OL qui, même sans briller  a reçu Clermont avec près de 35000 gones. Bernard Caiazzo nous dirait, comme lorsqu’il évoque le manque d’attrait du Forez pour expliquer les difficultés à vendre le club, qu’on a affaire à une grande métropole à Lyon. Sauf qu’il y a quelque années on aurait rigolé au nez des Lyonnais, s’ils avaient prétendu exploser dans de telles proportions les chiffres de leur rival préféré.

35000 spectateurs à Bollaert-Delelis, 20000 à Geoffroy-Guichard... Depuis deux ans Lens recrute, Saint-Étienne vend

Le stade de Decines n’explique pas tout. Bollaert-Delelis résiste au Pierre-Mauroy lillois, peut-être parce que les nouveaux propriétaires des Sang et Or ne se contentent pas du matelas du passé. Depuis deux ans ils recrutent. À Saint-Étienne, on vend.

Fin juillet, le service communication de l’ASSE avait mis en avant le bon lancement de la campagne d’abonnements, mais trois semaines avant le lancement de la saison, ce boum était plus logique que révélateur. Jean-François Soucasse et ses services ont du pain sur la planche. Ils héritent d’erreurs qui ont entaché la culture du club, par exemple lorsque les abonnés des Snellla et Parent supérieures ont été déplacés. Aujourd’hui, le club va devoir beaucoup travailler pour convaincre les déserteurs des tribunes de revenir et pour cela méditer sur ce message du kop nord « Sainté est un club populaire, 17€, c’est trop cher ».

On dit que le monde attire le monde, les bateleurs des foires le savent, mais l’inverse est vrai aussi, et plus encore dans ce chaudron qui vit par ses gradins. On y vient autant pour le spectacle des tribunes que pour celui de la pelouse et, désormais, beaucoup doutent des deux... à tort pour ce qui est du public. On a vu face à Lille que même à moitié remplis, les kops assurent, ce qui n’a pas surpris Jocelyn Gourvennec « On sait que c’est toujours difficile ici, face à une équipe jeune et dynamique, poussée par le public ».

Les Stéphanois auraient-ils arraché un point sans ce soutien? Pour Mahdi Camara, c’est clair «Quand le public pousse comme ça, on est obligés d’y croire. On a mis tout ce qu’on pouvait pour obtenir ce nul» et Saïdou Sow s’est senti pousser des ailes « Grâce aux supporters, on avait la niaque, on ne voulait pas rester sur une défaite ».

On a déjà écrit que les huis clos imposés par la Covid ont beaucoup coûté aux Verts, plus qu’à d’autres, mais on a aussi alerté sur le risque de désaffection dû autant au virus, aux contraintes liées aux déplacement, l’ASSE rayonnant bien au delà du 42, au manque de lisibilité de la Ligue1 avec les incohérences de la Ligue sur les droits télés et bien sûr à une lassitude face aux résultats.

On ne peut pas reprocher aux joueurs de Puel de ne pas se battre mais le talent fait trop défaut pour l’heure ce que le coach traduit à sa façon « Il nous a manqué la petite étincelle pour ouvrir la marque ». Alors, aux deux actionnaires de trouver celui qui allumera le feu. Il y a urgence, mais ils le savent. Ils attendent toujours le dernier quart d’heure pour forcer le destin. Un peu comme sur le terrain, sauf qu’on n’est pas sûr que le public soit complètement derrière eux.

Didier BIGARD

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