Khazri et Bouanga
Khazri et BouangaCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
ANALYSE

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Tous beaux, tous gentils, mais pas tous bons »

Cette semaine, Didier Bigard déplore le petit match nul de l'ASSE face à Troyes (1-1). Et pose son regard sur le discours « tout est beau tout est rose » de Pascal Dupraz...

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«Qui vote pour penalty ? Il y a faute ? ». En interpellant les journalistes après le nul entre l’ASSE et l’ESTAC, Bruno Irles a renversé les rôles, comme s’il avait retrouvé son micro de consultant du Late Canal foot pour lancer le débat. Il ne manquait que l’éclairage de Tony Chapron arbitrant un échange entre Mickael Madar et Geoffrey Garétier, un œil qui, dans le cas présent, aurait départagé le coach troyen et son homologue stéphanois. Si le premier estime inexistante la faute de Brown sur Camara « J'ai parlé avec mon joueur qui m'a dit « il y a un American problem en France ? », Pascal Dupraz revendique, lui, trois penalties. Comme le public mais avec une petite dose de mauvaise foi, histoire de répondre au coach le plus ligérien de la L1, qui a balayé les doutes sur des fautes non sifflées sur Khazri « Il est allé dire à mon gardien qu’il obtiendrait un penalty… ». 

Passé cette joute confraternelle à fleurets aussi mouchetés que certaines actions du match, il convenait au premier dont un confrère dit qu’il intellectualise un peu trop son discours et au second qui surjoue l’empathie, de pousser plus loin l’analyse. Irles concède qu’en deuxième mi-temps « La possession a été stéphanoise » et Dupraz admet « On ne méritait pas mieux ». Les deux ajoutant un bémol à la critique, « On a concédé très peu d’occasions » pour Irles quand Dupraz retient « On s’est repris après la pause par à-coup ».

Les deux hommes embarqués presque en même temps dans le championnat adoptent  un style de management assez proche, sans doute induit par leur charge de sauveteur. Ils positivent. Peut-être trop. Le Troyen bien obligé de pointer les carences de ses joueurs après leur débâcle à Brest (5-1) «La défense a explosé, on est complètement passé à côté de notre match » avait ainsi mis en avant sa propre responsabilité «Je n'ai pas su aider les joueurs à réagir ». De même, le Stéphanois a évité d’enfoncer quiconque après le nul de vendredi, un rendez-vous auquel il avait «si hâte d’être, comme les joueurs» avec une ferme volonté « on n’entend pas se faire marcher dessus. On doit être souverain chez nous ». Raté, mais cet échec face à un adversaire direct ne le fait pas déroger à sa règle bienveillante. Il a même associé joueurs et public dans ses « néanmoins félicitations », dans un parcours très positif « Je n’ai absolument rien à reprocher aux joueurs depuis le 15 décembre parce qu’ils s'investissent. Nous comptions 12 points après 21 journées, depuis on joue à un rythme intéressant qui nous a permis de recoller au peloton des cancres mais surtout en développant un football bien meilleur ».

 

Geoffroy-Guichard pousse mais on attend Crivelli pour marquer

 

Personne ne discutera le bilan comptable, pas plus que les progrès défensifs que Dupraz n’entend pas voir relativisés par les quatre poteaux favorables depuis son arrivée alors que l’équipe détenait un record européen avec douze montants contraires jusqu’en décembre. Il préfère mettre en avant l’apport de Mangala, pas toujours évident, et de Sacko que personne ne peut remettre en cause, sauf cette fâcheuse blessure qui risque de faire ressortir les lacunes que la vista et la vivacité du Malien avaient comblées. On a quelques craintes comme sur le plan offensif avec l’absence d’Hamouma dont le retour avait provoqué un déclic.

Pascal Dupraz qui espère les débuts de Crivelli devra peut-être changer un peu sa méthode, le « papa » durcir son propos. Pour l’heure il a été sympa avec tout le monde, parfois dithyrambique en saluant par exemple les prestations de Bouanga, Thioub, Nordin et autres. Tous beaux joueurs, tous gentils mais pas tous bons tout le temps et pas toujours aussi concentrés, combatifs qu’il le faudrait. « Notre problème est technique, on a manqué de justesse » a estimé l’entraîneur stéphanois après Troyes.

Une raison de plus pour afficher un état d’esprit de battant, « condition majeure pour aller chercher d'autres points » a lancé Irles, rejoint par son ex-collègue de Canal, Madar citant en exemple Leeds renversant à Wolverhampton (2-3). Devant la prestation de l’ASSE, Il a dit n’avoir pas vu une équipe jouer le maintien. Sévère ? Peut-être, mais il vaut mieux l’être aujourd’hui que quand il sera trop tard sans oublier cette réflexion d’Oswaldo Piazza rappelée par Patrick Revelli dans l’Equipe. « Le public n’a jamais marqué un but, il te pousse seulement à marquer ». 

Didier BIGARD

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Pour résumer

Cette semaine, Didier Bigard déplore le petit match nul de l'ASSE face à Troyes (1-1). Et pose son regard sur le discours « tout est beau tout est rose » de Pascal Dupraz..."Tous beaux joueurs, tous gentils mais pas tous bons tout le temps et pas toujours aussi concentrés, combatifs qu’il le faudrait", estime Bigard, qui n'a pas aimé certaines attitudes chez les Verts.

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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