ASSE : plusieurs facteurs freinent le rachat du club, un projet Socios envisageable ?
Spécialiste de la vente et des rachats de clubs, Luc Dayan a évoqué le dossier ASSE. Un dossier qu'il juge très compliqué.
Spécialiste de la vente et des rachats de clubs, Luc Dayan a évoqué le dossier ASSE. Un dossier qu'il juge très compliqué.
Si l'ASSE est officiellement en vente depuis quelques semaines, il n'est pas sûr que Bernard Caïazzo ou Roland Romeyer ne trouvent rapidement un repreneur. Spécialiste en relance et cession de clubs, passé notamment par le LOSC, le RC Lens ou encore le FC Nantes, Luc Dayan a évoqué l'épineux dossier des Verts dans un entretien à Poteaux-Carrés.
L'homme à l'origine de la venue de Bernard Caïazzo à l'ASSE estime qu'il y a quand même beaucoup de problèmes pour l'ASSE. S'il note bien la chance des actionnaires des Verts de ne pas avoir besoin de remettre au pot pour éponger un déficit structuel chaque année, l'homme d'affaires estime quand même le contexte compliquée : « La valeur des joueurs est dure à fixer. Les ventes cet été vont être plus difficiles à faire à cause de la pandémie. En France, on ne connaît pas les montants des droits TV de l'an prochain. C'est difficile pour des acheteurs de se faire une opinion pour acheter les Verts ».
Luc Dayan voit des difficultés supplémentaires pour convaincre des fonds d'investissements étrangers : « En L2, des clubs ont été repris par des fonds comme Troyes ou Toulouse, c'est intéressant pour ces fonds de reprendre des clubs de cette taille et de les faire monter que de prendre un club comme Saint-Etienne qui va coûter de l'argent. Sachant que les places pour la Ligue des champions sont prises, c'est difficile d'augmenter les revenus de Saint-Etienne. C'est un risque pour un investisseur (…) Nice, Bordeaux, pour des acteurs étrangers, ça parle. Le vin, la Côte d'Azur ... ça a un côté attractif ».
Selon lui, Saint-Etienne peut néanmoins envisager une solution quasiment impossible ailleurs en France : le modèle Socios. « Saint-Etienne c'est un club unique, il y a une ferveur populaire, une histoire. C'est presque un club anglais où on pourrait avoir un actionnariat populaire à 100% car ce sont les supporters qui donnent son âme à ce club (…) Est-ce que 30 000 personnes peuvent mettre 1000€ chacune ? Ca ferait 30 millions d'euros ! Alors, 1000€ c'est beaucoup certes, mais ça fait des fonds propres solides. Vous avez des clubs en Espagne avec des centaines de milliers de supporters qui payent une cotisation chaque année. En France, on pourrait imaginer ça à Marseille, Saint-Etienne et Lens. Mais dans notre pays, on a un problème sur le modèle économique avec des salaires trop élevés », a-t-il conclu.
Pour Luc Dayan, le rachat de l'ASSE par un fond d'investissements n'est pas si évident. Pour lui, un modèle Socios est possible chez les Verts.
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