Des droits TV en berne
Si l'ASSE a été diffusée comme personne d'autre avant elle en Ligue 2, il existe un gouffre immense entre les sommes perçues dans l'élite... et les sommes données au meilleurs clubs de deuxième division. A titre d'exemple, sur la saison 2021-22, sur sa dernière année en Ligue 1, Saint-Etienne avait perçu 32,3M€ de droits TV. Sur la saison dernière, malgré plus de 25 « premier ou second » choix beIN Sports, le club ligérien ne devrait pas dépasser les 10 M€ de revenus. Sur la saison précédente, Dijon – qui était le club le mieux rétribué de Ligue 2 sur les droits TV – n'a généré « que » 8,8 M€ grâce aux diffuseurs.
Manque à gagner à N-1 : -20 M€ au moins !
Les Verts ne profitent plus de la manne de CVC
Contrairement à ce qui a été écrit, l'ASSE n'avait pas touché la totalité de sa part prévue en juillet dernier sur la manne de CVC pour la vente d'une partie des droits commerciaux de la LFP (16,5 M€ de CVC). Mais le club ligérien n'était pas tombé avec rien en Ligue 2 puisqu'une demi-part de 8,25 M€ lui avait été octroyé au titre de « fond de soutien aux clubs relégués en Ligue 2 ». En restant en Ligue 2, les Verts ont non seulement perdu la deuxième partie du pactole initialement prévu (16,5 M€) s'ils étaient restés en Ligue 1 mais le fond de soutien est également divisé par deux, soit à peine plus de 4,125 M€. C'est toujours plus que la plupart des clubs de deuxième division qui toucheront 1,5 M€ cet été mais le manque à gagner est assez important. Au total, sur l'aide de CVC qui aurait dû être de 33 M€, l'ASSE ne touchera « que » 12,375 M€.
Manque à gagner à N-1 : -20 M€ !
Des rentrées en moins sur les transferts
Pas de grosses ventes à venir
A l'été 2022, entre les départs en fin de contrat qui ont permis de dégrossir la masse salariale et les ventes de joueurs, l'ASSE était quand même parvenus à rentrer près de 19 M€ en caisses : 13 M€ pour Lucas Gourna-Douath transféré au RB Salzbourg, 4,5 M€ pour Denis Bouanga sur son départ au Los Angeles FC et 1 M€ pour le départ de Zaydou Youssouf au Portugal. Sur cette intersaison, les perspectives ne sont pas spécialement réjouissantes.
Si la vente de Mahdi Camara à Brest sera comptabilisé sur cet exercice et rapportera entre 2 et 3 M€, il n'y a pas une pépite du club dont on peut espérer tirer 10 M€ ou plus. Jean-Philippe Krasso – qui ne coûtait pas grand chose en salaire (17 000€ par mois) – est parti gratuitement à l'Etoile Rouge de Belgrade. En valeur marchande, il reste essentiellement Niels Nkounkou (recruté définitivement à Everton pour 2 M€) et Benjamin Bouchouari mais les deux hommes ne rapporteront individuellement pas plus de 5 M€ chacun en sachant que les Toffees ont gardé un pourcentage sur la revente du piston gauche.
Manque à gagner à N-1 : -5 à -10 M€ !
Pas de retours sur des transferts providentiels
L'été dernier, grâce au transfert de Wesley Fofana de Leicester à Chelsea (82 M€), l'ASSE avait pu récupérer une manne tombée du ciel de 8,4 M€ en intéressement et indemnités de formation. Cet été, l'international tricolore ne quittera pas les Blues, William Saliba va poursuivre à Arsenal, Lucas Gourna-Douath n'est pas pressenti comme gros transfert de l'été. Pas plus qu'Arnaud Nordin, que Montpellier veut garder. Les espoirs des Verts reposent essentiellement sur le pourcentage (20%) conservé sur la vente de Franck Honorat mais difficile d'imaginer une énorme plus-value. Tout au plus, sur quelques mouvements périphériques générant le « mécanisme de solidarité » de la FIFA, c'est quelques centaines de milliers d'euros qui devraient rentrer dans les caisses vertes.
Manque à gagner à N-1 : -7 M€ au moins !
Pour résumer
L'été dernier, au moment de sa descente en Ligue 2, l'ASSE avait fait en sorte de constituer un trésor de guerre en baissant au maximum ses dépenses afin de disposer de fonds propres pour deux saisons de Ligue 2, en calibrant directement son budget (30 M€). Sur 2023-24, les Verts vont donc vivre sur leurs économies. D'où l'urgence de remonter rapidement ou de vite se doter de nouveaux et solides actionnaires...