L'instant OM : ce qu'il faut retenir de la polémique Aulas - Eyraud
par Raphaël Nouet

L'instant OM : ce qu'il faut retenir de la polémique Aulas - Eyraud

Supporter de l'OM devant l'éternel (qui, pour lui, s'appelle Raymond Goethals), Raphaël Nouet revient chaque mercredi soir sur l'actualité chaude de son club de cœur.

En ces temps difficiles, où la situation est à ce point dramatique qu'il a fallu priver le peuple de son opium (le football, évidemment), les chicaneries Aulas-Eyraud ont quelque peu égayé le quotidien. Cela se terminera devant les tribunaux, si l'on en croit le président de l'OL, qui estime que son homologue marseillais a tenu des propos diffamatoires. Mais cela n'empêche pas d'analyser cette passe d'armes et d'en tirer quelques conclusions.

La première, c'est que l'ami Aulas, si brillant par le passé dans l'art de la manipulation, peine à s'adapter à son époque. Les ficelles qu'il tirait auparavant sont beaucoup trop grosses aujourd'hui. Faire croire que ses idées n'avaient d'autres intérêts que de résoudre la problématique du maintien, c'est prendre les gens pour des jambons. Transformer son plan de saison blanche en calcul de la position moyenne sur 3 ou 5 ans, ce qui ferait toujours le jeu de l'OL mais inclurait l'OM en C1, idem.

Au vrai, Jean-Michel Aulas semble arrivé au bout de sa route de dirigeant. Le plus grand de l'histoire du football français, je l'ai déjà dit, je persiste et je signe. Mais comme pour les joueurs, il devrait réfléchir à ne pas faire la saison de trop. Introniser un directeur sportif pour reprendre les choses en main quand ça va mal, lécher les bottes du QSG après avoir voulu le torpiller, tenter d'arracher un billet pour la Champions League sur tapis vert, voilà autant de preuves que le dirigeant a perdu sa boussole.

Peut-être aussi que son empressement à vouloir retrouver la C1 dès la saison prochaine cache des difficultés financières… J'ai en tout cas bien aimé la sortie médiatique de Jacques-Henri Eyraud. J'aurais préféré que notre président continue de pilonner son rival lyonnais quand celui-ci a répondu via Twitter mais on peut aussi imaginer qu'une escalade de punch lines aurait fait du tort à l'OM.

"Il est temps qu'Aulas et tout le football français nous entendent à nouveau !"

Quoi qu'il en soit, depuis le début de la saison, je trouve qu'Eyraud est plutôt pas mal dans son rôle de président. Il laisse toute la lumière du sportif à Villas-Boas et aux joueurs, noue des partenariats, tisse des liens avec le continent africain et tire à vue dans les médias quand les intérêts de l'OM sont en danger. C'est tout ce qu'on lui demande. Ne lui reste plus qu'à éliminer les manœuvres dans le dos de ses employés et à éviter les tweets depuis le stade de Tottenham alors qu'il ne suit plus son équipe en déplacement et on sera bon !

De cette triste histoire de saison blanche, je retiens donc que l'OM a su montrer les crocs, faire preuve d'un caractère rebelle qui est la marque de fabrique de la ville. Frank McCourt, Jacques-Henri Eyraud et leur Champions Project sont davantage dans la communication lisse. Mais, à Marseille, ça ne se passe pas comme ça. Ici, on ne baisse pas les yeux en attendant que ça passe, on ne murmure pas quand les autres aboient. Ici, on hurle plus fort, on menace, on montre les muscles. C'est ça, l'OM, c'est ça, Marseille. Il est temps qu'Aulas et tout le football français nous entendent à nouveau !

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

La sortie médiatique du président de l'OM, Jacques-Henri Eyraud, la semaine passée contre Jean-Michel Aulas et l'OL était attendue. Il n'a pas déçu.

Raphaël Nouet
Rédacteur
Raphaël Nouet

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.