OM – 26 mai 1993 : les supporters se souviennent…
Présents en nombre à Munich en 1993, les supporters marseillais étaient encore plus nombreux à vibrer à travers toute la France.
‘But!’ est allé à la rencontre de ces inconditionnels qui évoquent leurs souvenirs”¦
Jacky (69 ans) : ‘Le plus beau moment de ma vie’‘Ce jour-là , je ne suis pas sorti de chez moi. J'ai eu la boule au ventre toute la journée et je n'ai pas dormi la nuit précédente. A mon avis, j'étais encore plus stressé que les joueurs eux-màªmes. Le soir venu, j'ai décidé de regarder le match chez moi, tranquillement devant la télévision avec de bonnes bières. Au coup de sifflet final, le soulagement était tel que je n'ai pas pu résister d'aller communier avec tous les supporters dans la ville. C'était un moment magique, le plus beau de ma vie.’
Franà§ois (55 ans) : ‘J'ai suivi le match de mon taxi’‘J'ai suivi le match de manière un peu différente de celle des autres supporters. Je n'avais pas de chance, à cette époque j'étais taxi et, pour des raisons financières, je ne pouvais pas me permettre de ne pas travailler pour suivre ce match. C'est donc à la radio que j'ai suivi la rencontre. Je me souviens avoir récupéré un couple d'Anglais près de l'aéroport et ils me demandaient ce qui passait à la radio car j'avais mis le son à fond. Quand je leur ai expliqué, ils m'ont ensuite demandé de les tenir informé de ce qui se disait. A la fin du trajet, ils m'ont remercié en lanà§ant : « Allez l'OM ». J'ai trouvé à§a énorme, j'avais converti deux étrangers à la culture marseillaise. A mon avis, vu les évènements qui ont suivi, ils n'ont pas été déà§u du voyage”¦ (rires)’
Charles (53 ans) : ‘Une journée horrible’‘C'était une journée horrible. Du moment où je me suis levé le matin, je n'ai fait que de penser à ce match. Le temps ne passait pas, j'avais presqu'envie d'aller me coucher et dormir toute la journée pour éviter d'y penser. Aujourd'hui encore, dans les repas de famille, on en parle. Mon fils, Thibault, n'a peut-àªtre pas un grand souvenir de ce jour mais on lui a tellement raconté l'histoire qu'il doit aujourd'hui la connaitre par cÅ“ur. Mais quand on vit à Marseille, on ne peut qu'àªtre fier de ce trophée et de l'équipe qui nous a procuré cette joie immense. Ils resteront à jamais dans nos cÅ“urs.’
Jeanine (71 ans) : ‘Je ne savais pas que le football rendait si heureux’‘Quand on ne regarde pas le football, comme c'est toujours mon cas, on a du mal à se rendre compte de la passion qui anime les gens. Mais ce 26 mai 1993, j'ai compris à quel point ce sport pouvait rendre les gens heureux. Màªme moi qui n'étais pas une fan absolue, je me suis laissée transporter par cette vague de bonheur qui a animé la ville. Je me souviens avoir fait la fàªte toute la nuit alors que je n'avais jamais mis les pieds dans un stade. Mais ce soir-là , il n'y avait plus de différence, tout le monde était en liesse.’
Claire (41 ans) : ‘J'ai rencontré mon mari ce soir de 93’‘Pour tout vous dire, je n'étais pas du tout fan de football. Mais ce soir-là , on sentait bien qu'il se passait quelque chose de spécial à Marseille, la ville s'est arràªtée de vivre. Des amis m'ont donc proposé d'aller regarder le match avec eux sur le Vieux-Port, ce que j'ai fait. Mais avec toute la fàªte qui a suivi, j'ai perdu mes amis dans la foule et la liesse environnante et, à cette époque, nous n'avions pas les portables comme aujourd'hui pour se retrouver. Je suis donc rentré à pied chez moi à l'aube. Sur le chemin, un jeune garà§on m'a invité à me raccompagné en voiture, ce que j'ai accepté. Cet homme-là est aujourd'hui mon mari. C'est fabuleux, non ?’
Recueillis par M.L., à Marseille.
Retrouvez l’intégralité des réactions des supporters dans le But! Marseille, actuellement en kiosques.