OM : Barton montre (enfin) son vrai visage

Entre dérapages en conférences de presse et prestations en baisse sur le terrain, le tout associé à sa première expulsion en France, ou à ses gestes déplacés lors du Clasico, l'Anglais fait débat. Une fois de plus”¦

Son arrivée n'avait pas soulevé une vague d’optimisme incroyable. Il faut dire que la réputation de Joey Barton le précédait dans la cité phocéenne.

Outre-Manche, le milieu de terrain défensif n'est pas particulièrement aimé, et la presse britannique s'en donne à cÅ“ur joie pour alimenter le cliché du ‘bad boy’. Une pratique que Joey Barton critique à tout va depuis son arrivée en France. Cette nouvelle aventure, à Marseille, est donc sa chance de rédemption. Le joueur, intelligent, le sait bien. Il multiplie les opérations de communication, se montre proche des supporters que ce soit sur Twitter, dans leurs locaux ou encore en étant le seul à aller saluer les supporters à chaque fin de matches, comme au Parc des Princes.

Bon client pour la presse, il détonne dans un milieu trop souvent aseptisé. Et sur le terrain, il apporte un profil nouveau au groupe d'Elie Baup, qui en avait bien besoin : en clair, l'opération séduction est parfaitement réussie.

‘What the fuck ?’

Sauf que le bât blesse toujours quelque part. En l'occurrence, sur le terrain d'abord. En ce début d'année 2013, le milieu de terrain olympien n'est plus aussi indispensable qu'à l'accoutumée. Contre Nancy, il a màªme reà§u son premier carton rouge dans l'Hexagone. ‘Je n'ai toujours pas compris, en a rajouté Barton en conférence de presse la semaine dernière. Pour moi, il n'y a pas carton jaune, sur aucune des deux actions. Comme contre Valenciennes, où je me demande toujours pourquoi j'ai pris un jaune.’ Pour un coup de coude dans un duel aérien, en fait.

Et lorsqu'un journaliste lui fait remarquer qu'il est un peu moins bien en ce moment, Barton dégoupille. ‘Je ne veux pas vous manquer de respect, mais màªme si vous connaissez bien le football, vous n'àªtes pas des sportifs de haut niveau et à§a se voit chez certains d’entre vous, lance le joueur à l'assemblée de journalistes. Je ne juge pas de la qualité de vos articles, vous pouvez le faire. Donc je peux juger moi-màªme de la qualité de mon jeu. Qu'est-ce que vous en savez ?‘ En version originale, cela donne màªme ‘What the fuck do you know ?!‘ . Ambiance”¦

Chassez le naturel…

Surtout que quelques minutes plus tard, Joey Barton va s'en prendre violemment – mais heureusement seulement verbalement – à Kassim Abdallah pendant l'entraà®nement marseillais. Le latéral droit réplique simplement d'un ‘Tu ne me parles pas comme à§a devant tout le monde !’ Mais alors que l'Anglais semblait pouvoir àªtre considéré comme un cadre respecté dans le vestiaire olympien, cette impression tend à s'estomper petit à petit.

Ce qui reste n'est pas la facette la plus reluisante du personnage”¦ Face au PSG, il se distinguera une nouvelle fois en invectivant Zlatan Ibrahimovic, allant màªme jusqu’à mimer son grand nez et à le lui rappeler verbalement. Heureusement, le Suédois a pris cela avec le sourire, se contentant de répondre par un doublé.

Alors évidemment, un tel personnage fait toujours plaisir à voir dans un milieu où la langue de bois règne en maà®tre. Mais à trop vouloir en faire, Joey Barton a fini d'intéresser, et commence sérieusement à agacer. Alors que ses performances sur le terrain ne suivent pas forcément, le Britannique traverse sa première mauvaise passe en France. Malheureusement, son image se rapproche alors beaucoup plus de celle que les tabloà¯ds anglais se plaisent à dépeindre. Bien sûr, tout cela ne veut pas dire que l'Anglais est passé de tout blanc à tout noir en l'espace d'une semaine. Mais comme on dit, chassez le naturel et il revient au galop”¦

David Calais, avec Michaël Lescot.

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