PSG : Dembélé, un Ballon d’Or compromis devant Yamal (FC Barcelone) ? 

Ousmane Dembélé au PSG
Bastien Aubert
3 juillet 2025

En France comme à l’international, Ousmane Dembélé (PSG) peine à obtenir la reconnaissance médiatique qu’il mérite, au contraire de Lamine Yamal (FC Barcelone). Inquiétant avant le Ballon d’Or ? 

Le Ballon d’Or peut-il échapper à Ousmane Dembélé ? Plus porté sur l’efficacité collective — pressing, replis, impact dans le jeu de transition — que sur les dribbles spectaculaires mais souvent stériles, l’attaquant du PSG souffre d’un déficit d’image qui pourrait lui être fatal. Leonel Damian, journaliste de Football Network TV au Mexique, souligne ce décalage dans L’Équipe : « Dembélé manque un peu de charisme. C’est un joueur plus centré sur le football que Lamine Yamal, qui est un gamin et attire naturellement l’attention avec ses crochets et gestes techniques. Dans les médias latinos, beaucoup pensent qu’il ira beaucoup plus haut. »

Dembélé peu médiatique, une bonne stratégie ?

Jocelyn Angloma, sélectionneur de la Guadeloupe et habitué des échanges avec les représentants de la zone Concacaf, confirme ce constat : « Dembélé mérite d’être mis en avant, mais on ne parle qu’en priorité de Lamine Yamal. C’est Barcelone, la Liga, son style de jeu… Je ne sens pas une vraie poussée derrière lui. Est-ce un phénomène propre à la France ? Nous devrions être fiers de lui, le valoriser comme les Espagnols savent le faire. » Lors de l’affiche de la Coupe du monde des clubs, Dembélé figurait par exemple dans les joueurs en vue, mais derrière les têtes d’affiche que sont Haaland et Mbappé.

Le PSG, conscient des qualités de son joueur et des enjeux, s’est mobilisé autour de sa campagne. Malgré une saison où le club a été fermé aux entretiens individuels, un effort a été fait avant la finale de la Ligue des Champions : Dembélé a participé au media day, puis il s’est longuement confié à France Football, apportant un éclairage rare sur sa personnalité discrète et ses ambitions. Le club a même préparé plusieurs opérations pour le valoriser, comme la présentation du trophée de la C1 à Roland-Garros ou le tirage au sort, mais il s’est heurté à des obstacles. La fatigue accumulée par un calendrier chargé — Ligue des nations, Coupe du monde — et surtout la discrétion revendiquée par Dembélé lui-même ont limité ces initiatives. À plusieurs reprises cette saison, il a décliné des propositions d’exposition, fidèle à sa nature réservée, ce que certains interprètent comme un signe d’authenticité.

L’éparpillement des voix pourrait lui être fatal

Alors que des clubs comme le Real Madrid excellent dans l’art du lobbying pour leurs joueurs, le PSG n’a pas vraiment défini de stratégie claire pour promouvoir Dembélé, même s’il pourrait s’adapter d’ici à la clôture du scrutin fin août ou début septembre. Malgré tout, il existe une unanimité en interne. Le président Nasser al-Khelaïfi a publiquement pris position, exprimant son soutien au Français dans une interview accordée à France Télévisions. Le directeur général Victoriano Melero et le conseiller sportif Luis Campos sont restés discrets, mais le vestiaire fait entendre sa voix : les coéquipiers de Dembélé le citent régulièrement comme le candidat naturel au Ballon d’Or.

Autre désavantage pour Dembélé dans la course au Saint-Graal : le processus de dispersion des voix, fatal à Vinicius Junior en 2024. Dans une année sans Coupe du monde, sans Euro, avec une Coupe du monde des clubs dont l’impact est difficile à mesurer, et après une Ligue des champions que Paris a survolée après la plus large victoire en finale de l’histoire, face à l’Inter Milan (5-0), il est bien possible que plus de six joueurs parisiens figurent parmi les 30 nommés. Le moment venu, cela posera, comme toujours, la question de la dispersion des voix entre les joueurs du PSG. En 2024, cela avait été l’une des raisons de la défaite de Vinicius Jr (1 129 points) face à Rodri (1 170) : les trois dauphins du milieu de Manchester City, champion d’Europe avec l’Espagne, avaient tous remporté la C1 avec le Real, Vinicius, Jude Bellingham (917) et Dani Carvajal (550).

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