RC Lens, ASSE : comment les Sang et Or ont supplanté les Verts sur le Mercato
par Alexandre Corboz

RC Lens, ASSE : comment les Sang et Or ont supplanté les Verts sur le Mercato

Pour Claude Puel, l'ASSE ne peut pas lutter avec des clubs comme le RC Lens, Lorient, Brest ou Metz au Mercato. Mais comment en est-on arrivé là ?

Hier, sur "RMC Sport", Claude Puel a évoqué le Mercato de l'AS Saint-Etienne. L'occasion pour le manager général des Verts de faire un constat qui fait mal concernant la puissance économique de son club : « Il faut savoir que des promus comme Lens ou Lorient, ou encore Brest et Metz, peuvent faire des transferts que nous, nous ne pouvons plus assumer désormais. C’est dire que les équilibres changent dans le championnat ». Mais comment un club de l'envergure de Sainté a pu se retrouver dans un tel état de délabrement économique au point d'être supplanté par le RC Lens ? La réponse est simple.

L'ASSE paie ses choix passés et son effectif chevronné

En bâtissant un projet sur le court terme avec Jean-Louis Gasset, l'ASSE s'est assurée de résultats immédiats. Mais il a surtout constitué un effectif très onéreux avec de nombreux joueurs mûrs aux contrats lourds à assumer (Debuchy, M'Vila, Cabella puis Boudebouz, Khazri...). Par ailleurs, Saint-Etienne n'a jamais vraiment préparé l'avenir en faisant mûrir les jeunes de son centre de formation. Les rares bijoux de la couronne comme William Saliba ? Vendus afin de financer les contrats des « sénateurs »...

En plus, avec le Covid-19, Sainté a perdu très gros au niveau des droits TV. Notamment sur la prime de notoriété qui devait être versée en avril par Canal+ et beIN Sports avant la résiliation commune de leurs contrats de diffusion. Si le prêt à la LFP et au club, garanti par l'Etat, a permis à Saint-Etienne de supporter l'arrêt des compétition, le coup a été particulièrement rude.

Avec un déficit estimé à 15 M€ sur la saison, peu de valeurs marchandes dans son effectif (sauf des joueurs comme Fofana ou Bouanga dont Puel ne compte pas se séparer) et des actionnaires loin de compter parmi les plus fortunés de L1, l'ASSE est obligée de réduire la voilure, baisser sa masse salariale et de mener un Mercato de paris sur la jeunesse. Un Mercato où il est même devenu quasiment impossible de payer immédiatement une indemnité de transferts.

Le RC Lens assaini par la L2, soutenu par Oughourlian

En face, le RC Lens est dans une dynamique totalement différente. Les Sang et Or ont mangé leur pain noir en Ligue 2, vécus les difficultés économiques sous les règnes du Crédit Agricole et d'Hafiz Mammadov. Le club artésien a connu des passages à la DNCG très compliqué, obligé de se serrer la ceinture pour assumer des frais de fonctionnement de la Gaillette trop élevés pour un club de deuxième division. Mais il a aujourd'hui trouvé en son nouvel actionnaire Joseph Oughourlian (Amber Capital), un mécène solide, capable de lui faire passer sereinement ses audits devant la LFP et même de remettre 20 M€ au pot avec le retour du club en Ligue 1.

Le budget du Racing étant moins tributaire des droits TV de L2 et ceux-ci ayant presque été versés en totalité avant le confinement en avril, Lens a beaucoup moins mal vécu la crise sanitaire. C'était d'autant plus le cas suite à l'annonce de la montée entérinée par la Ligue. Assuré de toucher davantage de droits TV en 2020-21, Lens a pu rebâtir un plan économique en conséquence, avec un budget largement revu à la hausse.

Comme sa masse salariale et ses amortissements de transferts passés demeurent très bas, le RCL dispose d'une enveloppe de recrutement plus importante, comprise entre 10 et 15 M€, permettant des investissements ciblés (et malins!) sur des joueurs. Certes, les Sang et Or n'ont pas l'effectif ni les talents dont disposent aujourd'hui l'ASSE mais Arnaud Pouille (directeur général) peut mener des négociations sereines sur ses cibles prioritaires. La différence se fait là.

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Pour Claude Puel, l'ASSE ne peut pas lutter avec des clubs comme le RC Lens, Lorient, Brest ou Metz au Mercato. Mais comment en est-on arrivé là ?

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