ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Communiquer, c’est exister »
par butfootballclub

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Communiquer, c’est exister »

Ancien responsable des sports au Progrès, Didier Bigard déplore la communication de l'ASSE et ses écarts, depuis l'arrêt de la Ligue 1.

"Communiquer,  c’est exister : ce ne sont pas les présidents de Ligue 1 qui prétendront le contraire. Depuis deux mois, ils font feu de tout bois pour expliquer leurs maux qui n’ont rien des symptômes du covid19, mais en sont une conséquence. C’est à celui qui aura la meilleure idée pour reprendre la compétition, ou mieux, pour les bons calculateurs, tout arrêter. Jean-Michel Aulas avait été le premier à dégainer avec ce qui aurait pu être une boutade dans une bouche moins gourmande. Saison blanche et on repart pour un tour en Ligue des champions pour l’OL. Raté bien sûr car les sabots étaient un peu gros.

Noël Le Graët avance sa coupe, Roland Romeyer s’étrangle

Il y a eu ensuite un comité de réflexion qui n’a pas eu le temps de réfléchir, une délégation pour une négociation cousue de fil blanc qatari avec Canal et beIN, des tractations avec le gouvernement pour atténuer les retombées de la crise et d’une gestion parfois aventureuse. Et toujours autant de distancions, de distanciation  entre les gros dispendieux et des petits plus sages comme Brest. Avec bien sûr un lot de coups bas, chacun misant sur son cheval. A ce jeu Nathalie Boy de la Tour et son directeur général, Didier Quillot ont été joliment désarçonnés en apprenant par hasard et un mail, la baisse de leurs salaires. Avec les joueurs, il faut plus d’un courriel...

Communiquer, c’est exister. Noël le Graet qui entend bien fêter ses 80 ans en 2021 à la tête de la FFF n’a pas besoin qu’on le lui rappelle pour pointer le bout de son nez et son doigt sur ceux qui oublient que la Ligue est sous la coupe de la Fédération. Chacun réfléchit à une reprise des championnats? Lui avance sa coupe et tant pis pour les supporters qui seraient privés de finale. Il aura sauvé les meubles en cas, redouté, de deuxième vague virale et de nouvelles mesures.

Communiquer, c’est exister. Bernard Caïazzo a fait sienne cette formule. Le confinement national lui a permis de sortir de son confinement local après l’arrivée de Xavier Thuillot. Il a multiplié les interviews pour expliquer l’économie du football et ses problèmes majeurs aux millions de chômeurs qui redoutent de ne plus être partiels dans quelques semaines.

Et oui, il y a forcément un risque de contradiction facile, un rien démago, quand on parle beaucoup.

Les observateurs se régalent quand le président du Conseil de surveillance de l’ASSE baisse pavillon devant Le Graet « On sera bien obligé de jouer selon les directives de la FFF » et que le président du Directoire s’étrangle et envoie en écho ses réserves «Il ne faudrait pas disputer cette finale n'importe quand et sans public, cela n'aurait pas de sens de la jouer à huis-clos ».

Communiquer, c’est donc aussi déraper. La tendance est alors de contrôler toute conduite risquée, hors présidents pas toujours gérables pour des attachés de... marketing (heureusement car on s’ennuierait). C’est sans doute ce qui explique l’interdiction signifiée à Bouanga de participer à un live Instagram avec l’Equipe. Pour éviter toute polémique telle celle ayant suivi une interview de M’Vila sur les mêmes réseaux. C’est peut-être également ce qui incite le club à faire de son site un média à part entière, exclusif, ce qui peut signifier excluant. Voilà comment on apprend par communiqué (non pas un copié-collé), qu’un joueur est content de prolonger, que son entraîneur est satisfait... Auto congratulations, autosatisfaction pas de fausse note dans un concert de louanges. Le confinement a renforcé le silence. Pas de télé travail pour la pêche à l’info. Les joueurs sont en repos médiatique, on ne saura pas comment ils vivent cette période, ou presque, Bouanga ayant réussi à lâcher « On ne sait pas quand la saison va reprendre et il faut continuer à se maintenir ».

Dommage, car communiquer c’est exister, tant pis si c’est aussi déraper. On a encore plus besoin aujourd’hui de la légèreté du foot, d’échanges, de réflexions, de passion, comme celle qui a toujours habité Robert Herbin. Les matches nous manquent, ses analyses nous manquent... »

Didier BIGARD

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Ancien responsable des sports au Progrès, Didier Bigard déplore la communication de l'ASSE et ses écarts, depuis l'arrêt de la Ligue 1.

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