ASSE : les Verts dans le ton du plan stratégique de la LFP ?
La semaine passée, la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, et son directeur général exécutif, Didier Quillot, ont présenté aux médias leur plan stratégique pour porter le football français sur le cycle 2017-22.
Le point sur les mesures fortes.
Assouplir les règles concernant les joueurs extra-communautaires
BONNE IDà‰E. Màªme si, à moyen terme, cela peut nuire à l'équipe de France comme l'hyper libéralisme de la Premier League a nui aux “Three Lions”, le fait de pouvoir compter plus de quatre joueurs extracommunautaires dans un effectif va relancer les recherches sur l'Amérique du Sud notamment. Une terre fertile en grands joueurs pour la Ligue 1 par le passé. Il était temps que la France s'ouvre davantage. Après tout, c'est comme à§a (et avec l'aide des TPO aujourd'hui interdites) que le Portugal a remporté des Coupes d'Europe.
Du côté de l'ASSE : Dans son plan de scouting pour l'avenir, la direction stéphanoise a elle aussi mis en place un travail sur l'Amérique du Sud avec Araujo Ilan en charge du recrutement au Brésil. Saint-Etienne a déjà amorcé son ouverture dans ce sens.
Augmenter la limite des joueurs pràªtés
BONNE IDà‰E. Aujourd'hui, il y a une forme de non-sens qui veut que des clubs partenaires dans deux divisions différentes ne puissent pas se pràªter plus de deux joueurs. Cette règle, la LFP veut la supprimer et c'est tant mieux ! En effet, màªme s'il y a des risques de conflits d'intéràªt en Coupes nationales si deux partenaires se rencontrent, pourquoi empàªcher les clubs de développer leurs liens ? Cela permettrait aux petits d'exister et d'àªtre compétitifs, et aux grands centres de valoriser leurs produits de formation ”¦
Du côté de l'ASSE : Avec un club partenaire en Ligue 2 (Niort) et un autre qui file tout droit vers le National (Grenoble), Saint-Etienne peut légitimement se sentir concerné par cette réforme. Encore faut-il que les clubs soient intéressés par les jeunes de l'Etrat. En tout cas, avec une réserve en CFA2, l'ASSE a tout intéràªt à profiter de cette proposition pour aguerrir ses jeunes.
Faire en sorte de valoriser la formation
BONNE IDà‰E. En instaurant dans son règlement l'obligation de disposer dans son effectif de joueurs formés localement comme c'est le cas en Coupe d'Europe avec le fameux “25 dont 8”, la LFP se mettrait simplement en conformité avec les règles de l'UEFA. Non seulement cela justifierait le travail des éducateurs mais en prime cela permettrait de générer des revenus (le coût de formation d'un joueur et sa revente sont bien inférieurs à un recrutement extérieur) et d'offrir une identité plus locale aux clubs. L'une des idées fortes portée par le projet est l'augmentation de la durée des premiers contrats, fixés aujourd'hui à trois ans ou à un an plus deux en option et qui pourraient àªtre étirés à cinq années.
Du côté de l'ASSE : On le dit et on le répète régulièrement, l'A.S.Saint-à‰tienne s'en sortira grâce à sa formation. Avec Bernard David et Julien Sablé à la tàªte d'un projet ambitieux, les Verts ont l'intention de mettre en lumière les produits de leur pépinière à l'avenir. Aujourd'hui, sur un effectif de 29 professionnels, l'ASSE ne compte que 7 joueurs du cru. Trop peu.
Mettre en place des détections à l'étranger
POURQUOI PAS. Dans son exemple, la Ligue prend l'exemple d'une draft en Chine. L'idée peut paraà®tre farfelue et mercantile. Elle l'est sans doute un peu puisque l'Empire du Milieu n'a encore jamais sorti de joueurs d'envergure internationale et s'apparente surtout à un carnet de chèques géant où tout le monde veut tirer son bout de gras. Après, il faut penser à la “loi du nombre”. Au fait que, forcément, à un moment donné, avec la politique d'Etat mise en place et la multiplication des écoles de foot, des talents sortiront de nulle part. Encore faut-il que nos chers recruteurs soient en mesure de les détecter”¦ Une draft à la sauce NBA ou plutôt une bourse du football à laquelle participent les 40 clubs professionnels franà§ais peut àªtre l'occasion de faire quelques trouvailles.
Du côté de l'ASSE : Par le biais de ses partenariats à l'étranger, et notamment en Afrique (Sénégal, Burkina Faso), les Verts pratiquent cette forme d'ouverture depuis longtemps. On notera aussi que “Sainté” a déjà été tenté de recruter chinois en 2014-15 avec Baixu Xiang, lequel est rapidement reparti dans son pays, où il évolue au Tianjin Quanjian (L2). Un échec. On insistera jamais assez sur l'importance et le regard des recruteurs, l'ASSE ayant quasiment eu tout faux dans sa politique de post-formation à l'étranger.
Alexandre Corboz