par Benjamin Danet

ASSE - L'instant Sainté : pas géniaux, mais exemplaires

Chaque jeudi soir, Benjamin Danet, directeur général de But! Editions et supporter acharné des Verts, revient sur l'actualité plus ou moins récente de l'ASSE.

Autant être clair, rien, vraiment rien, ne dit qu'on les reverra la saison prochaine avec le maillot vert. Le temps qui règne sur le Forez est celui de l'incertitude et bien malin qui peut deviner les plans de Claude Puel en vue de l'exercice 2020-2021. Trop de matches ratés, de prestations inabouties, également, pour se convaincre que Ryad Boudebouz et Loïs Diony ont (encore) un avenir à l'ASSE.

Leurs noms, qu'on le veuille ou non, sont même associés au grand gâchis actuel, synonyme de menace de rétrogradation en Ligue 2. Demeure toutefois une autre évidence, perçue, et de quelle manière, lors de la demie-finale de Coupe de France face au Stade Rennais dans le chaudron : les deux joueurs ont eu droit à une ovation. Le premier (Diony), lors de sortie, le second (Boudebouz) juste après son but libérateur dans les arrêts de jeu.

Geoffroy-Guichard serait-il à ce point déçu de la tournure des événements pour pardonner à ses éléments les plus discutables ? Non. L'attaquant des Verts, qui reste une immense déception au regard de ses performances depuis son arrivée, a une qualité qu'on ne peut remettre en cause : la ténacité. Conspué, écarte, laissé pour compte par différents entraîneurs, Diony, du moins dans sa tête, n'a jamais lâché. Et si la confiance tarde à revenir sur le pré, ce qui se voit assez clairement au vu de ses occasions ratées, nous devons lui reconnaître une abnégation de tous les instants. Cette envie de courir, et de peser sur les défenses adverses. Cette sensation qu'en dépit de son compteur but qui ne se débloque pas, l'ancien dijonnais n'arrêtera pas ses efforts.

"Ils ont eu le mérite de faire comprendre aux supporters qu'ils devaient encore compter sur eux. Et qu'ils ne trahiraient jamais le maillot qu'ils portent."

Ryad Boudebouz, lui, était également attendu très haut l'été dernier. Trop haut, sans doute, et trop vite, lui qui restait sur un échec en Espagne et qui avait, de surcroît, la lourde tache de devoir remplacer au pied levé un certain Rémy Cabella. Le manieur de ballons qu'il est se devait donc de fournir nos attaquants en ballons, de nous régaler par ses seuls gestes techniques et de contribuer aux efforts défensifs. Il n'en a rien été. Boudebouz, comme tant d'autres, n'a été qu'une pâle copie du milieu de terrain qu'il a été par le passé. Lui-aussi sifflé par le chaudron, lui-aussi critiqué. Lui-aussi encensé jeudi dernier, au terme d'une imparable frappe du pied gauche dans le petit filet du gardien rennais.

Il faut d'ailleurs bien retenir ses propos, face aux médias, à la sortie du match. Et si il peine, encore, à comprendre pourquoi il a autant été condamné, il mesure la déception des supporters et l'attente d'un maintien en Ligue 1. Boudebouz et Diony, depuis des mois, ont mis leur fierté de côté. N'ont pas bronché et continué de travailler en silence. Normal me direz-vous. Mais ils ont également eu le mérite de faire comprendre aux supporters qu'ils devaient encore compter sur eux. Et qu'ils ne trahiraient jamais le maillot qu'ils portent.

C'est déjà ça. Et c'est presque beaucoup en ces temps si difficiles. Pas géniaux, les deux hommes, mais exemplaires.

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Chaque jeudi soir, Benjamin Danet, directeur général de But! Editions et supporter acharné des Verts, revient sur l'actualité récente de l'ASSE.

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Rédacteur
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