Ses premières impressions
« Elles sont plus que positives. Ici, il y a de superbes outils pour travailler et en plus, ils nous appartiennent. Je suis très ami et depuis longtemps avec Ludo Giuly. J'ai eu le privilège de le suivre dans son évolution européenne. J'ai pu voyager dans quelques beaux stades, que ce soit durant son épopée européenne à Monaco ou au Barça. Ici, c'est l'un des plus beaux que j'ai vu. Je pense qu'il y a tout pour réussir avec un actionnaire passionné de football, Vincent Ponsot qui est très compétent et Laurent Blanc qui est, pour moi, l'un des meilleurs entraîneurs français (…) Je me sens bien ici. J'ai déjà pris un appartement à Lyon. Ce projet m'éclate ! Je suis ultra-content de représenter l'ensemble des salariés. Mais je ne l'aurais pas fait n'importe comment et n'importe où. Est-ce que je l'aurais fait dans d'autres clubs en France ? Non. L'OL et ses valeurs, c'est quelque chose dont j'entends parler depuis plus de 20 ans ».
Sur la pression de passer derrière Jean-Michel Aulas
« Je ne suis pas Jean-Michel Aulas, je n'ai pas parlé avec lui mais j'ai beaucoup de respect pour ce qu'il a fait pour le club. Vous ne m'entendrez pas en dire du mal. Moi, je suis Santiago avec ses qualités, ses défauts, sa connaissance du monde des affaires, sa connaissance de la manière dont on fait des affaires en France... et sa passion pour le sujet du football. Si j'avais la pression au point d'avoir les jambes qui tremblent sous la table, je n'aurais pas accepté ce poste (…) Travailler dans le foot, ça n'a jamais été un objectif mais je crois beaucoup au destin. Cela s'est présenté comme ça. Je ne serais pas venu si je pensais que je n'avais pas un rôle à jouer ici ».
Sur les contours exacts de sa mission
« C'est le champ de l'activité OL Groupe. Cela englobe l'activité footballistique mais aussi l'activité « entertainment » : le stade, l'Arena qui arrive... En arrivant ici, je peux faire le pont entre un actionnaire américain compétent, passionné par le club, et l'exécution avec l'équipe sur place. Ici, j'ai trouvé beaucoup de qualités parmi les 600 salariés. Est-ce que j'interviendrais sur tout ? Non. Le rôle d'un CEO c'est d'avoir une bonne équipe et assumer son exécution mais ce n'est pas à moi de dire qui on doit avoir comme arrière droit ou si on doit jouer en 4-3-3 ou dans un autre système... En tout cas, moi, dans ma conception des choses, ce n'est pas mon rôle. Mon rôle, c'est de définir une stratégie. La feuille de route est tracée : c'est un projet de connexion. Connexion avec l'équipe première, avec les fans, avec les salariés et avec une réalité financière qui nous oblige à être malin. Il faut qu'on remette le club à sa place. »
« Devant la DNCG, on a fait un travail qui, pour moi, était très professionnel »
Sur les moyens
« On a des gros moyens ! Quand je dis qu'il faut être malin, cela ne veut pas dire faire des économies à tout prix. Cela veut dire acheter au meilleur prix et vendre au plus haut... Mais comme tout le monde en fait ! Est-ce qu'il y a des ventes prévues ? Vincent (Ponsot) répondra à ma place. Ce qui est sûr c'est qu'on a de l'ambition et qu'on gardera un effectif compétitif. Si on reçoit des offres intéressantes, on les regardera. On a l'ambition de construire une équipe compétitive et qui jouera le haut du tableau ».
Sur la DNCG
« Devant la DNCG, on a fait un travail qui, pour moi, était très professionnel. On a montré de manière très factuel toutes les ressources qu'on avait et on constate qu'on n'en a pas tenu compte. Je respecte la DNCG, ils tiennent leur rôle et je le comprends mais j'ai aussi envie qu'on respecte le travail fourni. Aujourd'hui, il y a deux manières de voir les choses : comme on a rien à cacher on peut se décider à travailler avec eux – je serais ravi de leur montrer qu'on est très professionnel – mais, par respect pour les gens qui ont travaillé sur le projet, on regarde sérieusement l'option de faire appel. On pense que ça peut valoir le coup d'aller se battre... Mais la décision n'est pas encore prise ».
« J'ai un grand respect pour l'intimité du vestiaire »
Sur le passage du monde de la mode au football
« C'est deux mondes différents mais ce n'est pas forcément si différent. C'est la même chose pour moi. Il y a un cœur d'activités où il faut avoir des résultats positifs tout en bâtissant un budget équilibré. Tout ça a une ambition : donner le maximum de moyens à l'équipe première pour réussir. Toutes les industries ont l'impression qu'elles évoluent dans un milieu spécifique. Bien sûr qu'il y a une spécificité liée au football, c'est indéniable. Mais je suis aussi très bien entouré. Vincent (Ponsot) est très qualifié pour bien me briefer et Thierry (Sauvage) aussi. J'ai surtout vu l'aventure humaine. Si on réussit, ça sera la réussite d'une équipe. L'équipe première dirigée par Laurent Blanc mais aussi l'équipe qui encadre et j'inclus notre actionnaire John (Textor) ».
Sur son rôle d'intérimaire
« On est tous intérimaire. D'ailleurs, je ne suis pas intérimaire chez Eagle Football (il est déjà directeur des revenus du Eagle Football, NDLR) mais si je prends les mauvaises décisions, je serais assez vite intérimaire... Donc aujourd'hui, c'est comme ça qu'on me présente et ça me va très bien ! »
Sur sa présence au quotidien
« Je peux d'ores et déjà dire que je serais au premier déplacement à Strasbourg avec Vincent Ponsot... C'est important que le club soit représenté en déplacement (…) En revanche, je n'assisterai pas aux causeries. J'ai un grand respect pour l'intimité du vestiaire ».
Pour résumer
Pendant près d'une heure, nous avons eu l'occasion d'échanger avec Santiago Cucci, le futur président exécutif de l'OL. Les contours de son projet, sa manière d'envisager le club, sa relation avec Textor, la difficile succession de JMA mais également la DNCG sont évoqués.