L'équipe de France à la fin des années 60
L'équipe de France à la fin des années 60Credit Photo - Icon Sport
par Raphaël Nouet
IN MEMORIAM

Equipe de France - les histoires les plus désolantes : 1968, excès de confiance et coup de massue de Thor

Vous connaissez déjà tout des héros de la campagne de Suède en 1958, de Séville 1982, Guadalajara 1986, des triomphes de 1984, 1998, 2000 et 2018. Mais l'histoire de l'équipe de France, ça a longtemps été la lose incarnée, celle d'un mélange de manque de professionnalisme évident et de mauvais choix incroyables. Voici le sixième de dix exemples parlants.

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Mardi soir, l'équipe de France a réussi son entrée dans la Coupe du monde 2022 en surclassant l'Australie (4-1). Après vingt premières minutes compliquées, qui ont vu les Aussies ouvrir le score, les hommes de Didier Deschamps se sont bien ressaisis. Malgré la blessure de Lucas Hernandez ayant entraîné son forfait jusqu'à la fin de la compétition, la confiance est de nouveau au top et la perspective de décrocher une troisième étoile bien réelle. Les supporters nés après 1990 ne peuvent pas comprendre combien ce sentiment est des plus étranges pour ceux qui ont vécu les heures les plus noires de l'équipe de France. Car bien avant que la génération Platini puis celle de Zidane ne parachutent notre pays tout en haut du football de sélection, il y a eu huit décennies de vide interstellaire symbolisées par le France-Norvège du 6 novembre 1968.

Dugauguez pense à cartonner avant de gagner

Plantons le décor : ce match est le premier des éliminatoires de la Coupe du monde 1970, considérée par beaucoup comme la plus belle de toutes. Elle a eu lieu au Mexique et a vu le Roi Pelé survoler le tournoi au sein d'un Brésil magique. La France est placée dans le groupe 5 de la zone Europe avec la Suède et la Norvège. Il n'y aura que quatre matches pour valider son billet transatlantique. Le moindre faux pas est donc rédhibitoire. Surtout face à la Norvège dont l'intégralité des sélectionnés est amateur. La Fédération pense avoir concocté le calendrier idéal avec la réception des vikings à Strasbourg le 6 novembre 1968, un déplacement là-bas puis la Suède à l'extérieur et un final contre ces mêmes Suédois. En gros, on fait le plein face aux Norvégiens, on peut se permettre un faux pas en Suède, qu'il faudra absolument battre au retour.

Mais bien évidemment, rien ne se passe comme prévu. Le 6 novembre 1968 à la Meinau, le sélectionneur, Louis Dugauguez, veut soigner la différence de buts et aligne un onze offensif avec deux meneurs de jeu, Gilbert Gress et Henri Michel, derrière trois attaquants (Bernard Blanchet, André Guy, Georges Bereta). Et effectivement, les Bleus dominent largement un onze norvégien replié sur lui-même. Mais faute de réalisme, ils finissent par déjouer et par se prendre le contre qui tue à la 67e (but d'Odd Iversen). Les amateurs scandinaves, dans lesquels figurent un certain Thor (Spydevold, de son prénom), viennent d'assommer la France. Et de torpiller ses chances de qualification par la même occasion. Dans les médias, les jours suivants, il est question de tout changer, de la nullité de notre football, etc. Evidemment, rien ne changera, comme toujours. Il faudra attendre l'arrêt Bosman et l'exode de nos meilleurs joueurs à l'étranger pour que l'équipe de France prenne une autre dimension. Même si la Ligue 1, elle, demeure d'un niveau affligeant...

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Pour résumer

Vous connaissez déjà tout des héros de la campagne de Suède en 1958, de Séville 1982, Guadalajara 1986, des triomphes de 1984, 1998, 2000 et 2018. Mais l'histoire de l'équipe de France, ça a longtemps été la lose incarnée, celle d'un mélange de manque de professionnalisme évident et de mauvais choix incroyables. Voici le sixième de dix exemples parlants.

Raphaël Nouet
Rédacteur
Raphaël Nouet

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