par julien.demets

FC Nantes - Bedoya : "Les attentats à Paris, ça m'a rappelé le 11 septembre"

C’est en français que l’international américain a accepté de répondre sur les attentats de Paris qui lui ont rappelé ceux qu’il a vécus, plus jeune, aux Etats-Unis.

But! Nantes : Alejandro, est-ce compliqué de jouer au football dans un tel contexte ?Alejandro BEDOYA : C’est compliqué. On pense à toutes les victimes, à leur famille. A moi, en tant qu’américain, ça me rappelle tout ce qui s’est passé le 11 septembre 2001. C’est grave, c’est incroyable même ! Le président Hollande a dit : “La vie continue”. Donc on continue de jouer, on continue le sport, on continue de vivre comme on vivait avant, du mieux possible.

Où étiez-vous le 11 septembre ?J’étais aux Etats-Unis. J’ai fait comme tout le monde, j’ai suivi tout ça en direct à la télévision. J’avais 14 ans, j’étais à l’école, en classe de biologie. Quand le premier avion s’est écrasé dans la tour, on s’est mis à regarder à la télévision et on a vu en direct le second. C’était une tragédie. Je n’ai pas été touché directement mais je connais beaucoup de monde ayant un proche qui a été touché à New York, Washington, dans le New Jersey… Lorsque j’ai vu ce qui s’est passé à Paris vendredi 13 novembre, ça m’a rappelé tout ça. Ça a été un choc. Tout le monde sort dans les bars, écoute de la musique, connaît le Bataclan. D’ailleurs, le groupe qui se produisait, Eagles of Death Metal, est américain… C’est incroyable qu’en 2015, quand on sort avec sa famille, on se met à penser dans sa tête que tout peut arriver. Jouer le week-end des 22 et 23 novembre, c’était bien pour la France, pour nous aussi. On a envoyé le message à tout le monde qu’on continue de vivre normalement. C’est la liberté qui va gagner.

Vos proches, aux Etats-Unis, se sont inquiétés pour vous ?Oui, j’ai reçu de nombreux messages sur Facebook d’amis me demandant si j’allais bien, et me disant d’être très vigilant. J’avais d’ailleurs planifié un week-end avec ma famille à Paris mais on a finalement décidé de rester à Nantes, c’est mieux.

“C’est incroyable qu’en 2015, quand on sort avec sa famille, on se met à penser dans sa tête que tout peut arriver.”

C’est difficile de jouer avec ces images-là en tête ?C’est difficile. Samedi 14 novembre, j’ai joué avec l’équipe réserve et c’était difficile car j’ai suivi les événements de Paris toute la nuit à la télévision. J’étais fatigué. Mais on joue tous ensemble, on démontre que le sport est beau, c’est la liberté. Le football, tout le monde aime beaucoup. On va continuer avec le même état d’esprit.

Il faut jouer pour montrer qu’on n’a pas peur ?Oui, car c’est le sport, c’est la liberté. On n’a pas peur, on continue à vivre.

Pensez-vous, en tant que joueur, avoir un rôle à jouer dans ce contexte ?Oui, bien sûr. Il est certain que quand une telle tragédie arrive, c’est important que tout le monde reste uni, sans avoir peur. Tout le monde aime le foot, le regarde à la télévision, joue entre amis. C’est important que ça continue.

“Quand on voit les images du match Angleterre-France à Wembley, c’est ce qu’il faut retenir. Le sport, c’est l’unité, la solidarité. C’est notre culture aussi.”

Le foot était visé aussi puisque des kamikazes se sont fait exploser aux abords du Stade de France…Oui, j’ai d’ailleurs vu que des matches ont été annulés en Allemagne et en Belgique. C’est important que tout le monde reste vigilant. Mais quand on voit les images du match Angleterre-France à Wembley, c’est ce qu’il faut retenir. Le sport, c’est l’unité, la solidarité. C’est notre culture aussi.

Vous n’avez pas eu peur d’aller à Monaco en avion ?Non, je n’ai pas eu peur. Si on regarde les statistiques, quand on prend l’avion, on est davantage en sécurité.

Etiez-vous prêt à chanter la Marseillaise ?Je ne la connaissais pas mais on a au moins pu l’écouter tous ensemble, comme les joueurs l’avaient fait à Wembley le mardi précédent. C’était une belle image.

Propos recueillis par Charles GUYARD

Retrouvez cet entretien en intégralité dans le dernier numéro de But! Nantes, en kiosques ou sur notre boutique.

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Pour résumer

C’est en français que l’international américain a accepté de répondre sur les attentats de Paris qui lui ont rappelé ceux qu’il a vécus aux Etats-Unis.

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