FC Nantes : le début de saison en dix questions (2e partie)

Mais les Canaris peuvent-ils faire mieux ? Qui a marqué des points ? La Beaujoire se remplit-elle correctement ? “But! Nantes” pose les questions et propose les réponses. Après une première salve, voici les cinq dernières questions.

Les recrues de cet été ont-elles apporté satisfaction ?

Globalement oui, même si cela a mis du temps à fonctionner à l’image de la plus illustre et attendue des recrues, Kolbeinn Sigthorsson, qui a enfin débloqué son compteur à Nice. Mais la première réalisation de l’ex-attaquant de l’Ajax d’Amsterdam, recruté à prix d’or cet été, ne doit toutefois pas éclipser que, jusqu’à présent, c’est finalement Yacine Bammou qui fait parler la poudre alors que l’international marocain ne partait pas spécialement favori après les arrivées d’Emiliano Sala et Adryan en total manque d’efficacité.

Pour autant, les autres nouveaux n’ont pas démérité, à l’image d’Adrien Thomasson même si l’ex-joueur d’Evian, après une préparation estivale convaincante, a mis du temps à s’illustrer (un but face à Caen). De la même manière, les deux latéraux Wilfried Moimbé et Youssouf Sabaly (un but contre Troyes) sont à créditer d’une vraie plus-value dans l’effectif tout comme Lorik Cana, véritable taulier en défense centrale et, de manière générale, du vestiaire. Son homologue en sélection, Ermir Lenjani, en revanche, reste une énigme : son but inscrit face à Reims en août pour sa toute première apparition sous la tunique nantaise reste l’unique fait d’arme de ce joueur prêté par Rennes.

Quel est le meilleur joueur pour l’instant ?

Avant sa blessure, Valentin Rongier pouvait prétendre au titre de meilleur élément de l’effectif. Du coup, cette distinction est à partager entre deux, voire trois autres joueurs. Lorik Cana, d’abord, pour sa clairvoyance derrière. Mais si l’international albanais brille à son poste, il le doit aussi beaucoup à Rémy Riou, qui a sauvé la baraque à maintes reprises, notamment face à Troyes. Dans la foulée de ce qu’il propose depuis son arrivée à Nantes, le gardien reste une valeur sûre, aussi bien dans ses interventions que dans sa faculté à diriger sa défense.

A l’autre bout du terrain, la forme olympique de Yacine Bammou est, évidemment, à mettre en lumière. Alors qu’il avait toutes les raisons de douter cet été en voyant Sigthorsson, Sala ou encore Adryan empiéter sur ses plates-bandes offensives, l’attaquant a su démontrer son sens du but. Une faculté, qu’il vient également de mettre au service de sa sélection nationale face à la Guinée, récompensée par une prolongation de contrat d’une année supplémentaire (2019) !

Où en est Ismaël Bangoura ?

Cet été, le FC Nantes a de nouveau pu se montrer actif sur le marché des transferts. Une nouveauté, après un an d’interdiction dû à l’affaire Bangoura. Une affaire qui, malgré lui, a sérieusement écorné l’image de l’attaquant. Celui-ci est désormais hors du coup et s’il se tient à disposition du groupe, il est surtout dans les petits papiers du coach… de la réserve, avec laquelle il passe la majorité de ses week-ends. Un joli gâchis en somme, car si Bangoura est certes moins bon qu’il ne l’a été sur une pelouse avec Le Mans, Rennes ou le Dynamo Kiev à ses meilleures heures, il ne s’est jamais économisé en efforts avec Nantes lorsqu’il a été appelé à rejoindre le groupe pro, notamment la saison dernière comme cela s’est produit à une quinzaine de reprises en L1 (pour un but face à Reims).

Depuis, c’est le néant. A 30 ans, l’attaquant est tombé aux oubliettes. “Il est en pleine possession de ses moyens physiques car il a fait la préparation avec le groupe pro et a participé à plusieurs matches amicaux, racontait en octobre pour le site de “So Foot” son agent, Christophe Hutteau. Michel Der Zakarian a toujours été clair, aussi bien avec le joueur qu’avec moi-même, à savoir qu’il ne comptait pas sur Ismaël."

Pourtant, l’intéressé a tout fait pour refaire parler de lui. A l’hiver 2014, après l’ultime match de l’année qu’il avait disputé à Lorient, il annonçait renoncer à la sélection guinéenne au moment de la Coupe d’Afrique des Nations, espérant que cette retraite internationale lui rouvrirait les portes du groupe. En vain… Et cet été, il fut tout proche de parapher un nouveau contrat en Chypre ou en Israël, mais ces offres, pourtant intéressantes aux dires de Franck Kita, ont été rejetées par l’intéressé et sa famille. Enfin, un prêt en L2 à Créteil a bien failli être entériné dans les toutes dernières heures du mercato mais le fanion francilien a décliné alors que le clan Bangoura avait répondu favorablement. Il était trop tard, ensuite, pour trouver une nouvelle porte de sortie.

Le FC Nantes peut-il finir dans le Top 10 ?

A priori, oui, voire même au-delà… à condition que les Canaris poursuivent sur ce rythme ! A raison de 1,4 point en moyenne récolté par rencontre, le capital final serait alors de 53 unités, un total qui, au printemps 2014, suffisait pour prendre la 9e place. Mais l’an dernier, justement, les Jaune et Vert, qui étaient partis sur des bases encore plus élevées avec 23 longueurs au compteur après 13 journées disputées et une belle 5e place au tableau (soit une moyenne de plus de 1,7 point), n’avaient pas tenu la distance. Au lieu de boucler l’exercice sur au moins 67 points dans le panier, le FCN avait sombré en phase retour, ne grappillant que 15 petits points entre janvier et mai, soit une moyenne famélique de 0,8 unité par match !

Au-delà de ces comptes d’apothicaire, il faut toutefois intégrer une nouvelle donnée : la faculté de pouvoir se renforcer cet hiver, ce qui n’avait pas été le cas il y a un an alors que la Coupe d’Afrique des Nations avait privé le club des bords de l’Erdre d’un pilier en défense centrale, Papy Djilobodji, sélectionné par le Sénégal. Par ailleurs, la perspective de disputer l’Euro 2016 devrait susciter une surmotivation pour certains internationaux concernés par cette échéance : Lorik Cana et Ermir Lenjani avec l’Albanie ou Kolbeinn Sigthorsson avec l’Islande.

Le centre de formation joue-t-il son rôle ?

C’est l’un des gros postes de dépense du président Kita, lequel l’a encore récemment rappelé, déclarant devant les partenaires avoir déjà investi plus de 6 M€ dans sa pépinière à champions. Les fruits de cet effort commencent enfin à se faire sentir alors que la nécessité de monter en L1 puis de s’y maintenir avait longtemps écarté les promotions maison, au profit de joueurs plus expérimentés. Le plus emblématique de ce retour sur investissement reste à ce jour Jordan Veretout, pur produit de la Jonelière vendu cet été au club anglais d’Aston Villa pour un bénéfice net de 10 M€ !

Depuis la saison dernière, de nombreux jeunes sortis de ce même centre ont à leur tour pointé leur nez dans le groupe pro, avec plus ou moins de discrétion. Anthony Walongwa n’a certes toujours pas foulé de pelouse de L1 mais a parfois pris place sur le banc de touche. Adama Niane ne s’est pas encore montré cette saison mais l’a fait à trois reprises l’an dernier. Enock Kwateng, lui, a disputé une poignée de minutes contre Angers au mois d’août. Koffi Djidji (photo) et Léo Dubois comptent chacun déjà 8 apparitions en L1 et Coupe de la Ligue depuis le mois d’août, tout comme Jules Iloki, qui a même étoffé ce tableau d’un but inscrit à Lille et d’une passe décisive à Montpellier !

Plus efficace encore, Alexis Alegué : une titularisation plus une autre apparition, et un but face à Nice ! On l’a dit, Abdoulaye Touré a vécu sa première titularisation à Monaco au retour de la trêve internationale. Enfin Valentin Rongier : avant sa blessure, le milieu de terrain était devenu un élément essentiel de l’effectif et comptabilisait 10 apparitions (pour 9 titularisations), une passe décisive face au PSG et un but, splendide, inscrit face à Troyes. Bilan des courses, les joueurs formés au club sont, collectivement, à créditer de trois buts et de deux passes décisives cette saison !

Charles GUYARD

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