par Benjamin Danet

ASSE - Anderlecht (1-1) : Un miracle et des questions avant le derby

Hier soir, l'ASSE, décimée par les blessures, a une fois encore réalisé un petit exploit en parvenant à égaliser dans le temps additionnel face à Anderlecht (1-1).

Le miracle demeure, mais les questions s'accumulent.

Les supporters des Verts avaient eu droit jusqu'à maintenant au miracle Robert Beric, buteur dans les toutes dernières secondes à Paris et à Mayence (1-1). Ensuite, ce fut autour de Romain Hamouma, sauveur patenté contre Bastia sur penalty dans les arrêts de jeu. Hier soir, dans le chaudron, c'est Nolan Roux qui s'est distingué, profitant d'une immense boulette du gardien d'Anderlecht pour grappiller un point en Ligue Europa. Avec sa kyrielle de blessés, l'ASSE joue au courage et sur ses valeurs. Sans espérer quoi que ce soit de plus.

Doit-on remettre en cause le staff médical de l'ASSE ?

Si d'aventure, vous croisez Christophe Galtier, l'entraîneur des Verts, ne débutez (surtout) pas la conversation avec cette question. Sous peine de l'énerver d'entrée. Car le sujet est ô combien sensible. Comme, de notre côté, nous ne sommes pas médecins, et encore moins kinés, on se passera donc de tirer à boulets rouges (ou verts) sur ceux qui, au quotidien, s'occupent du physique des joueurs de l'ASSE. En revanche, il est tout de même urgent de se poser des questions, surtout quand l'on constate qu'au cours de son histoire, l'ASSE n'a jamais recensé autant de soucis. Débutons par les recrues. Henri Saivet ? Quelques centaines de minutes passées sur le terrain et 5 semaines d'indisponibilité. Problème musculaire. Cheikh M'Bengue ? Un claquage, contre Bordeaux, puis une entorse du genou au Parc des Princes. Bryan Dabo ? Déjà une blessure, un plâtre, et plusieurs jours d'indisponibilité. La poisse ? Peut-être. Une épidémie ? Plus sûrement, surtout quand on lit ce qui suit : Pierre-Yves Polomat : douleur musculaire. Loïc Perrin : alerte musculaire. Florentin Pogba : lésion au ischios. Fabien Lemoine : lésion au mollet. Robert Beric : douleur à la fesse . Kévin Malcuit : gêne musculaire. Ronaël Pierre-Gabriel ? Claquage. Ole Selnaes : douleur musculaire. Alexander Soderlund : 30 minutes dans les jambes, seulement, pour cause de douleurs aux tendons. Bref, la maladie à la mode, à l'Etrat, est donc d'ordre musculaire. Et si, une fois encore, nous ne sommes pas médecins, et que Galtier a raison de souligner que le staff médical "soigne les joueurs et ne les blesse pas", on en arrive nécessairement à se demander s'il n'y a pas eu un souci au cours de la préparation et/où à l'entraînement depuis. Et si le suivi médical, pourtant important au sein des clubs professionnels, est adapté. De toute façon, et les choses sont claires, autant de blessures, en si peu de temps, ne peuvent s'expliquer par la poisse ou le mauvais état des pelouses.

Le jeu des Verts est-il la conséquence de ces blessures ?

Nécessairement. La saison passée, et les consultants médiatiques du foot français ne se sont jamais privés de le dire, le jeu des Verts était ennuyeux. Dénué de la moindre créativité. Pour cet exercice 2016-2017, on ne peut pas dire que Galtier n'ait pas fait des choix pour faire évoluer son système de jeu. Saivet et Tannane sont des joueurs techniques. Devant, on recense tout de même Beric, Roux et Soderlund. Sur les ailes, de vrais joueurs de débordements avec Hamouma et Monnet-Paquet. Reste qu'à l'heure actuelle, il est impensable de demander aux Verts une quelconque qualité de jeu. La défense ne ressemble plus à grand-chose, privée de son leader, Loïc Perrin, capable de surcroît d'effectuer de bonnes relances. Pogba est également sur le flanc. Les Verts n'ont plus d'arrière latéral gauche de formation et les milieux de terrain (Monnet-Paquet, Pajot, Veretout, Hamouma, Clément) passent plus de temps à défendre qu'à se porter vers l'avant. Le jeu, et ça les consultants n'ont pas l'honnêteté de le dire, ne peut être mis au pilori avec autant de cadres absents. Les transmissions ne sont plus les mêmes, les automatismes n'existent plus et les rares joueurs aptes n'évoluent pas à leur poste habituel Lorsque l'ASSE récupèrera tous ses joueurs, en espérant que ce soit le cas, il ne faudra sans doute pas attendre les arrêts de jeu pour voir des buts. Et assister à du spectacle.

Le miracle peut-il durer ?

Non. De toute évidence, la trêve internationale qui se pointe est le plus beau cadeau fait à Christophe Galtier. D'ici une quinzaine de jours, il est (fort) probable de revoir Perrin, Pogba, Saivet, Polomat, Beric, Théophile-Catherine et pourquoi pas d'autres à 100%. A Nantes, les Verts ont pris un point grâce au courage, et à leurs valeurs, ainsi qu'en raison du talent de Stéphane Ruffier. Face au LOSC, ils ont signé un succès inespéré, dû une fois encore au courage et au manque de réussite criant des Lillois. Hier soir, contre Anderlecht, l'ASSE a affronté une équipe techniquement très moyenne qui a même eu bon nombre de possibilités de faire le break. Ce sera une toute autre histoire dimanche soir lors du traditionnel derby face à un OL certes privé de plusieurs éléments. Mais Fekir, Tolisso, Valbuena et on en passe, c'est autrement plus costaud qu'Anderlecht, Lille, Nantes et Bastia.

Est-il choquant de voir que les Verts ont deux jours de récupération en moins que les Lyonnais ?

Non. L'ASSE n'aura pas la même récupération que l'OL, c'est une évidence. Les Lyonnais soufflent depuis mardi soir 23 heures, les Verts, depuis hier soir à la même heure. Deux jours de moins, donc. Mais l'OL avait disputé son match de championnat samedi et non dimanche, comme l'ASSE. Le débat alimente surtout les discussions entre supporters qui, auraient plus de raison de s'interroger sur le bien-fondé du calendrier. Car organiser trois journées de championnat en une semaine, au moment-même ou nos clubs attaquant leurs compétitions européennes, ce n'est vraiment pas malin. Reste qu'en l'état actuel des choses, ça ne doit même pas exapérer Christophe Galtier qui, lui, cherche davantage des hommes valides que des jours de récupération.

B.D.

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Hier soir, l'ASSE, décimée par les blessures, a réalisé un petit exploit en parvenant à égaliser face à Anderlecht (1-1). Mais les questions s'accumulent.

Benjamin Danet
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