ASSE : « Je ne vois pas d’identité Puel dans notre jeu »
Anthony Perrel, journaliste à Radio Scoop, revient sur les dernières défaites de l’ASSE à Lorient (1-2) et face à Lens (2-3), le maintien et le projet de Claude Puel. Entretien.
But ! : Anthony, quelle analyse faites-vous après ces défaites à Lorient (1-2) et contre Lens (2-3) ?
Anthony PERREL : La meilleure équipe a gagné. La victoire de Lens est logique, celle de Lorient était méritée aussi.J'avais trouvé que Lorient en voulait plus que l'ASSE. J'avais trouvé que le coaching de Christophe Pélissier était fait pour gagner ce match, au contraire de celui de Claude Puel, qui était plutôt fait pour garder le score ou le remporter sur un coup en fin de rencontre… On avait la chance d'être devant. L'entame n'est pas mauvaise. On ouvre le score, on se dit que c'est plutôt bien parti, qu'on va pouvoir se projeter. Mais à partir de ce but, on a arrêté de jouer, on a reculé. Je n'arrive pas à voir quand est-ce que l'on a eu d'autres situations, hormis sur une frappe de Camara, sans pour autant inquiéter Dreyer. Lorient n'a pas été très dangereux en première période, mais alors en seconde, c'était la débandade. C'étaient des vagues lorientaises dans nos vingt, trente derniers mètres. Ils ont logiquement égalisé, puis marqué le deuxième but, grâce à Lauriente, entré en jeu. C'est donc aussi une victoire de Pélissier avec ce coaching payant.
Vous n'avez donc pas compris le coaching de Claude Puel…
Honnêtement, j'ai du mal à le suivre. Ce n'est pas uniquement sur ce match. Je trouve que dans la préparation des grands rendez-vous, il est bon. Par exemple, lors du derby aller, tactiquement c'était très bon. Face au PSG et Lille aussi. L'équipe était bien préparée et ça jouait bien. En revanche, face aux petits, il nous surprend à chaque fois, mais pas dans le bon sens du terme. Quand il faut enchaîner contre Reims, on s'attend tous à un 4-4-2, au final il nous sort trois milieux défensifs. Et là contre Lorient, l'un des symboles de son coaching, c'est ce qu'il fait au petit Moueffek à la fin.
Alors, il dit que ce n'est pas contre lui. Mais en fait c'est un pansement. On vient de prendre le deuxième but, et on fait sortir un joueur qui était entré à l'heure de jeu. Par ailleurs, ces changements sont entre guillemets peureux. Il n'a fait aucun changement pour gagner ce match. Uniquement du poste pour poste. Peut-être qu'il aurait fallu sortir Debuchy, qui était à la limite, et Bouanga, qui n'a pas su créer de différences. De l'autre côté, Pélissier a fait en sorte de revenir dans le match, et même de le gagner, en faisant rentrer des joueurs à vocation offensive. Ça a marché.
Êtes-vous inquiet pour le maintien ?
Tant que l'ASSE n'est pas mathématiquement sauvée, je suis inquiet. C'est certain que l'opération comptable n'est pas bonne. Avec une victoire, on avait l'opportunité de revenir finalement qu'à sept points du top 6. Ce qui aurait permis une fin de championnat intéressante. On sait que cette Ligue 1 est très bizarre cette année.
Tout le monde peut battre tout le monde. Il y a les quatre premiers qui sont loin devant. Derrière, rien n'est encore fait. Je pense que cette saison, il faudra avoir 38-39 points pour se maintenir. En fait, là où je suis le plus agacé, c'est que l'on ne bascule pas. Contre Reims, puis là contre Lorient et Lens, on avait l'occasion de se rapprocher du top 10. En plus, la série de cinq matches sans défaite s'est arrêtée. À Lorient, comme contre Nîmes, Nantes, Reims, on ne gagne pas face à un concurrent au maintien. C'est pénalisant.