ASSE – Exclu BUT : Philippe Gastal raconte Robert Herbin (3eme partie)
Pour But! Sainté, le conservateur du Musée des Verts Philippe Gastal, a accepté de revenir sur les années Robert Herbin à l’ASSE. Extrait.
But ASSE : Philippe, avec le recul, qu’est-ce que Robert Herbin gardait des années fastes, lorsqu’il était l’entraà®neur des Piazza, Larqué, Curkovic et consorts ? A-t-il vraiment aimé cette folie verte qui gagna tout le pays ?
Philippe GASTAL : Je ne vous apprends rien en disant que Roby était discret, pudique. Un exemple : après les grandes victoires des Verts, et on peut évoquer le match retour contre Kiev, il remplissait son devoir avec les journalistes, puis filait assez vitre chez lui, à l’abri des regards. Son équilibre, ce n’était pas l’effusion. Encore moins le strass, les paillettes. Autre exemple : la descente des Champs-Elysées au lendemain de la finale perdue contre le Bayern Munich. Il n’avait pas aimé ce moment. Cette épopée, vous savez, l’a marquée en tant qu’homme, en tant qu’entraà®neur. C’est tout. Le reste, à§a ne l’intéressait pas.
‘Il ne se considérait pas comme une légende, il avait la modestie des grands.’
Se rendait-il tout de màªme compte de ce que générait cette équipe ?
P.G J’ai envie de vous dire qu’il n’en avait màªme pas besoin. Dans le football, il est extràªmement rare d’àªtre un grand joueur. Il l’a été. C’est encore plus rare de devenir un grand entraà®neur et il l’a été également. Il a été les deux, il faut bien s’en rendre compte. Il suffit également de voir son palmarès et de regarder le nombre de titres obtenus avec Herbin à l’ASSE, en tant que joueur ou entraà®neur. Roby était au sommet.
Robert Herbin, 1939-2020.
Une légende éternelle. pic.twitter.com/BGTUtEPEaj
— AS Saint-à‰tienne (@ASSEofficiel) April 27, 2020
Se considérait-il au sommet comme vous dites ?
P.G. Ca, non. Il ne se considérait pas comme une légende, il avait la modestie des grands.
Juste après son décès, de nombreux joueurs ont réagi au travers de témoignages très touchants. On pense à ceux de Jean-Franà§ois Larios, Laurent Paganelli et màªme d’Yvan Curkovic…
P.G. Avec Curko, on peut tout de màªme parler d’une relation particulière. D’abord parce que Roby passait beaucoup de temps avec Yvan lors des entraà®nements, ils faisaient tous les deux un spécifique gardiens. Et croyez-moi, il faut avoir vu à§a une fois pour comprendre le niveau d’Yvan dans ces années là . C’était incroyable d’intensité et de dépassement de soi. De toute faà§on, les deux avaient la màªme vision du ballon rond : la rigueur, le sérieux, le collectif. Ils avaient fondamentalement les màªmes valeurs.