Le kop nord de Geoffroy-Guichard
Le kop nord de Geoffroy-GuichardCredit Photo - Icon Sport
par Laurent HESS
CRISE

ASSE - Le rendez-vous de Didier Bigard : « Suffisance ou insuffisances, ça suffit ! »

Cette semaine, Didier Bigard évoque la situation catastrophique de l'ASSE et pointe la responsabilité des uns et des autres, de la direction aux joueurs en passant par le staff et Claude Puel...

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« Direction démission, Puel démission ». Ils ne pouvaient pas s’attendre à d’autres refrains. On peut même dire qu’ils s’en sortent bien. Le public stéphanois s’est fait tendre. Il a attendu huit rencontres soldées par trois nuls et cinq victoires, trois petits points, une première, la honte. Au moins les deux kops et latérales ont-ils été dignes. Alors que d’autres prennent la pelouse pour un terrain de jeu, les Stéphanois ont choisi la meilleure voix pour se faire entendre, une même et seule voix d’une colère qui ne peut plus se taire. Eux ont fait le job. Ce n’est pas le cas d’un groupe qu’ils supportent, dans les deux sens du terme, ni de dirigeants trop absents mais encore présents.

Une équipe qui perd ses deux meilleurs défenseurs s’affaiblit et l’absence du club sur le marché des transferts devra être expliquée. Bernard Caïazzo et Roland Romeyer ont-ils fermé les vannes, histoire ne pas mettre plus au pot avant d’en tirer quelques bénéfices ? Jean-Luc Buisine a-t-il proposé plus de solutions que David Wantier ? Claude Puel a-t-il réellement eu le désir de recruter? Dans le cas contraire il se serait sabordé. Il savait avoir besoin d’un latéral droit, un double plus qu’une doublure pour Maçon après son opération et la fin de contrat de Debuchy, d’un défenseur central pour remplacer Cisse qui avait stabilisé l’axe. Il fallait aussi un avant-centre... Ramirez est arrivé pour renforcer le banc. C’est déjà mieux que la saison dernière. Anthony Modeste avait surtout été une bonne recrue pour le corps médical stéphanois tout comme Retsos.

Le constat des responsabilités reste non assumé dans ces coulisses où Jean-François Soucasse aura besoin de sa boussole toulousaine. Il a déjà connu les affres d’une descente et d’une politique d’austérité. Les propriétaires du club seraient prêts à cautionner un prêt pour recruter cet hiver. Pourquoi ne pas l’avoir fait cet été ?

 

Le public ne réclame pas des stars couvertes d’or noir, mais des joueurs recouverts des vertus vertes.

 

Le chapitre têtes pensantes fermé, il est temps d’ouvrir celui des jambes qui n’avancent pas. Si « face à Bordeaux, le sort du match s’est joué à peu de choses » tempère Christophe Galtier, si « à Monaco il y a eu du jeu », ajoute-t-il, difficile d’être indulgent après la catastrophe niçoise. Alors que le coach des Aiglons cite son ami Alain Blachon « les jeunes, ça coûte des points ». Geoffroy-Guichard, de plus en plus clairsemé, n’en peut plus des excuses. Il «veut une équipe digne de son public », pas des stars couvertes d’or noir, mais des joueurs recouverts des vertus vertes.

Ce ne sont pas que des mots. On entend Claude Puel lorsque, loin d’accabler ses hommes, il emploie la même formule que Galtier dans la même salle de presse quelques années en arrière « Je n’ai pas de tricheurs dans mon équipe ». Mais cela ne suffit pas. Il ne peut pas détailler son analyse, sans doute plus corrosive dans le vestiaire. Nous si. Il n’y a pas que la malchance pour expliquer le manque de réussite. Passons sur les erreurs des gamins gardiens qui réduisent à néant leurs parades, mais il y a trop de failles en défense, des fautes techniques, une faiblesse chronique qui laisse penser qu’aucun des centraux n’aurait aujourd’hui une place dans un onze visant le milieu de tableau. Et ne parlons pas de l’absence d’arrière droit qui oblige à adopter un 3-4-3 en manque d’intelligence tactique. Un confrère toujours avisé, se demande comment Neyou peut être international. Nous, on a questionné Puel, sûr de son fait pour le capitanat. N’aurait-il pas été plus sage d’enlever ce poids à Camara, en perte de lucidité et de régularité? On pourrait évoquer les ratés de Bouanga, les sifflets l’ont fait. S’il y en a un auquel son entraîneur ne devrait pas dire qu’il doit être relâché, c’est lui! Que penser aussi des insuffisances d’Hamouma qui n’a pas donné de regrets aux dirigeants niçois? On s’interroge également sur la réponse que donne la balance à Nordin, mais ses frappes ne sont pas plus lourdes qu’il n’est léger dans ses courses. Aouchiche, lui, laisse toujours espérer qu’il se persuadera un jour que l’ASSE n’a pas recruté un petit rat de l’opéra et qu’il délaissera ses ballerines. Enfin si on le dit en progrès, Krasso part de si loin qu’il n’a vraiment que son initiale pour se rapprocher de Khazri. On entend les cris révoltés, on voit les dents serrées de ces pros de la com qui disent ne pas lire les journaux mais devraient entendre ceux qui paient pour les soutenir. Ils ont les poings rageurs? Tant mieux! Qu’ils fassent preuve de cette rage dimanche dans « ce match à part qui tombe bien », si on en croit Puel. Appelé à être plus entraîneur que procureur, il est réduit au rôle de défenseur de ses joueurs... Ce qui ne l’exempte pas.

Didier BIGARD

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Pour résumer

Cette semaine, Didier Bigard évoque la situation catastrophique de l'ASSE et pointe la responsabilité des uns et des autres, de la direction aux joueurs en passant par le staff et Claude Puel. Lesquels sont tous dans le viseur des supporters.

Laurent HESS
Rédacteur
Laurent HESS

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