ASSE : Liverpool, l'épopée, les anciens Verts, Dominique Bathenay raconte
par Benjamin Danet
TEMOIGNAGE

ASSE : Liverpool, l'épopée, les anciens Verts, Dominique Bathenay raconte

L'ancien milieu de terrain de l'ASSE, et du PSG, Dominique Bathenay, s'est longuement confié à But! Sainté, l'hebdomadaire entièrement consacré au club du Forez. Il y a été question du passé, glorieux, et de la popularité marquante des Verts de 76.

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Si on vous dit que votre but à Anfield Road contre Liverpool est le plus beau, le plus marquant, vous confirmez ?

D.B. C'est surtout celui dont on me parle sans arrêt. Comme je vous l'ai déjà dit il y a quelques temps, ce n'est pourtant pas mon meilleur souvenir. Car ce que je retiens de cette époque, de ces si belles années, c'est le retour à Eindhoven. Là, on partagé, c'était un moment intense de joie collective. Anfield Road, et le but contre Liverpool, c'est un but générationnel. Il a marqué plein de gens, je le sais et ça fait bien entendu plaisir, mais on avait perdu. Ce but reste donc un souvenir personnel, mais je ne l'ai pas partagé, je n'ai pas pu le faire. 

Toujours à cause de cette défaite ?
D.B. Déjà, oui. Puis comme je le dis souvent, ce match à Liverpool marque pour beaucoup d'entre-nous la fin d'une époque. La fin d'une ère. Beaucoup de choses ont changé par la suite, on a été un grand nombre à quitter le club et la politique de recrutement n'était plus la même. Liverpool, c'est aussi la fin de quelque chose.

Ne croyez-vous pas que c'était en 1976-1977 que vous auriez vraiment pu remporter la C1 ? Et que si vous aviez éliminé Liverpool, il y avait de vraies possibilités derrière avec des équipes plus faibles qui restaient en lice ?D.B. Facile de refaire l'histoire 45 ans après. En tous cas, et pour répondre à cette question, on a en effet eu des regrets sur cette élimination parce que c'était jouable derrière. Le Bayern Munich avait été éliminé, et il ne restait plus trop de cadors, même si les équipes qualifiées n'étaient pas là par hasard. Il est certains que cette saison-là, c'était jouable. Alors oui, des regrets, forcément.

Si vous en aviez la possibilité, échangeriez-vous votre but à Anfield contre un but face au Bayern Munich en finale de la Coupe d'Europe. Avec cette balle arrivée sur le maudit poteau carré ?D.B. (Rires). Non, je garde tout. Vous savez, il s'est passé ce qu'il s'est passé et je ne changerai rien. A Anfield, je marque, mais on perd. Et qui vous dit que contre le Bayern Munich, que si je marque, on gagne la finale ? Personne ne peut savoir. On a vécu une aventure exceptionnelle avec des hauts et des bas. Tout ça a été le marquer de nos vies. Il ne faut pas y toucher.

 

"Le vrai regret de cette finale, au-delà de la défaite bien entendu, c'est de ne pas avoir marqué contre le Bayern. Point barre. Pas d'avoir joué avec des poteaux carrés."


Cette légende des poteaux carrés, n'a-t-elle pas fini par vous agacer ?D.B. On en a beaucoup, beaucoup entendu parler, en effet (Rires). Et pourtant ça n'allait pas changer le score, ni l'issue de cette finale. Je vais vous dire, le vrai regret de cette finale, au-delà de la défaite bien entendu, c'est de ne pas avoir marqué contre le Bayern. Point barre. Pas d'avoir joué avec des poteaux carrés.


Le lendemain de la finale, avez-vous apprécié, tous, la descente des Champs-Elysées ? Il s'est dit que certains n'avaient pas trop aimé ?
D.B. On va dire qu'on a surtout aimé le retour à Saint-Etienne avec nos supporters à Geoffroy-Guichard. On partageait vraiment quelque chose avec eux. On avait la sensation d'être revenus à la maison. Mais attention, on avait tout de même été très touchés par la ferveur populaire à Paris. On ne s'y attendait tellement pas. 

Pour revenir sur la saison 1977-1978, comment expliquer que vous ayez été nombreux à avoir quitté le club ? Vous souhaitiez passer à autre chose ? Les propositions que vous aviez étaient intéressantes sur le plan financier ?D.B. Je vais parler pour moi, et pas pour les autres. Si j'ai quitté l'ASSE, c'est aussi parce que j'étais en fin de contrat et que les dirigeants de l'époque ne m'avaient pas fait une proposition susceptible de me faire rester. C'est surtout pour ça. Après, je n'étais pas contre une autre expérience. Paris, c'était déjà Paris, ça donnait envie. Mais peut-être aurais-je poursuivi à l'ASSE si le président Rocher avait fait en sorte que je reste. On avait plutôt senti, avec d'autres joueurs, qu'on souhaitait nous remplacer. Qu'il fallait tourner la page. 

Plus de 45 ans après la finale de Glasgow, les anciens Verts continuent de susciter l'admiration et de déplacer les foules. Chacun d'entre-vous est reconnu et souvent apostrophé dans la rue. Cela vous surprend-il ?
D.B. Je vous mentirai si je vous disais le contraire. Car que cela ait existé dans les années 80, à la limite, OK. Mais là, 45 ans après, c'est fou. Je vais vous raconter une anecdote à ce sujet. Il y a trois ans, je crois, je participais à un tournoi de golf près de Paris avec des chefs d'entreprise. J'avais échangé normalement avec eux mais lorsqu'ils sont su qui j'étais, ils se sont tous mis à chanter la chanson de Monty : "Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts." J'ai été scotché ! Mais voilà, on a marqué la vie de ce gens, marqué leur enfance, leur adolescence ou le début de leur vis d'homme. Ca fait plaisir et c'est comme ça.

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L'ancien milieu de terrain de l'ASSE, et du PSG, Dominique Bathenay, s'est longuement confié à But! Sainté, l'hebdomadaire entièrement consacré au club du Forez. Il y a été question du passé, glorieux, et de la popularité marquante des Verts de 76.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

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