par La rédaction

RC Lens : les 3 dates clés du divorce Martel - Mammadov

S’ils forment toujours un couple d’investisseurs depuis l’été 2013, Gervais Martel et Hafiz Mammadov sont plus que jamais en instance de divorce.

Depuis plusieurs jours, l’emblématique dirigeant du RC Lens fait savoir que, « malgré tout le respect » qu’il porte à l’homme d’affaire azéri, il n’hésitera pas à prendre un nouvel investisseur. « J’espère qu’on va trouver des solutions avec ou sans lui », avait-il lâché lundi sur France Bleu. Propos confirmés ce matin dans L’Equipe. Plus que jamais la situation est tendue entre les deux patrons. Récit d’un divorce prévisible.

6 juillet : la déclaration de guerre d’Hafiz Mammadov

S’il avait jusqu’à présent toujours tenu ses engagements et versé les 18 M€ promis lors de la saison 2013-14, Hafiz Mammadov s’agace face au maintien en L2 de son club et publie un communiqué dans L’Equipe : «J’exprime ma déception et mes regrets que même après avoir fourni toutes les garanties réclamées par Gervais Martel, l’actuel président du club mandaté pour le diriger, une telle ait été prise. Au regard des événements survenus au RC Lens, je suis convaincu de procéder à des changements au sein du management, changements qui seront annoncés très prochainement. A ce stade, en qualité d’actionnaire majoritaire et de sponsor majeur du club, je ne ressens pas que mes intérêts soient bien préservés ou bien promus.»

Obligé de s’exprimer sur la question, Gervais Martel assure qu’il s’agit d’un quiproquo et que son coactionnaire comprend surtout très mal le fonctionnement des instances françaises. Reste à savoir si Hafiz Mammadov ne cherchait pas à faire diversion à ce moment-là, se sachant en difficulté financière ce que la presse ignorait à l’époque.

12 juillet : l’épisode Michel Coencas

Coup de tonnerre le 12 juillet ! Dans son émission « L’Equipe du Soir », Olivier Ménard annonce que Gervais Martel va être viré. Furieux, le dirigeant s’invite dans l’émission : « Vous avez fait l’amalgame avec le fait que je sois remplacé et quand vous faites des titres « Adieu Martel ! » dans votre émission, je prends ça pour un manque de respect. Ces derniers jours, beaucoup de gens me manquent de respect. Je réfléchis à un certain nombre d’action car c’est insupportable ! »

Quelques semaines plus tard, le 13 novembre pour être précis, Gervais Martel est cette fois-ci invité à L’Equipe 21 et le discours est apaisé. Il a enquêté sur la rumeur et balance le nom de l’homme qui œuvrait en coulisses à son remplacement : Michel Coencas. « J’ai entendu parler de lui. Je ne l’ai pas connu car, lorsqu’il a œuvré à Valenciennes, j’étais un jeune président. Il est logique que des gens essayent de prendre ma place mais le RC Lens ce n’est pas « tournez manège ». On aspire à garder une stabilité. Avec des erreurs de ma part parfois. Quand on prend des décisions, on peut se tromper mais, de mon côté, ça a toujours été de bonne foi et j’ai toujours œuvré dans l’intérêt de club. Après que Monsieur Coencas a brigué ma place», confie Gervais Martel. C’est donc bien confirmé : Hafiz Mammadov a bien tenté de l’évincer pensant qu’il complotait sur lui.

21 décembre : l’épisode Anar Mammadov

Le 16 décembre, Gervais Martel se présente à la DNCG avec les 4 M€ promis avant la trêve. Une somme qui provient bel et bien du Baghlan Group d’Hafiz Mammadov mais dont 2,5 M€ ont été payés par Anar Mammadov, fils du ministre des transports d’Azerbaïdjan. Voyant que son coactionnaire était en difficulté, Martel avait fait remonter l’affaire en haut lieu. Jusqu’au président de la République François Hollande et à son homologue azéri. Solution avait finalement été trouvée au niveau de l’Etat azéri pour sauver les Sang et Or… Sauf que le deal s’était fait en évinçant Hafiz Mammadov.

Le 21 décembre, il publie un communiqué cinglant sur le site azéri Haqqin : « Je déclare officiellement qu’aucun accord existe entre moi et cet investisseur au sujet d’un transfert de 2,5 millions dans le budget du RC Lens. Je n’ai pas signé d’accord, et il n’existe aucun accord juridique donnant la propriété du club à un autre investisseur. Tout le discours sur la faillite de mes entreprises est absolument sans fondement. C’est de la pure fiction. Il y a seulement un manque de liquidité des fonds, qui entraîne un retard sur le paiement de certains projets financiers. Il y a des difficultés en raison de circonstances imprévues, mais il n’est pas du tout question de faillite. Nous avons de grandes opportunités pour le financement du RC Lens, et nous avons une saine ambition pour le financement de ce club. Compte tenu des relations entre l’Azerbaïdjan et la France, ainsi que l’importance historique du RC Lens, nous accordons notre priorité aux problèmes financiers du club. Malheureusement, certaines personnes essaient de profiter de nos difficultés pour en tirer un avantage personnel. Je vous assure qu’ils devront rendre des comptes. »

Alexandre CORBOZ

Podcast Men's Up Life
 

Pour résumer

S’ils forment toujours un couple d’investisseurs depuis l’été 2013, Gervais Martel et Hafiz Mammadov sont plus que jamais en instance de divorce.

La rédaction
Rédacteur
La rédaction

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.