par La rédaction

Affaire Anelka – OPINION: Et si on parlait foot au lieu de gastronomie?

Depuis qu’il a fêté l’un de ses buts avec WBA en effectuant le geste dit de « la quenelle » en soutien à son ami le sulfureux humoriste Dieudonné, Nicolas Anelka (34 ans) a déclenché une vive polémique en France.

Depuis qu’il a fêté l’un de ses buts avec WBA en effectuant le geste dit de « la quenelle » en soutien à son ami le sulfureux humoriste Dieudonné, Nicolas Anelka (34 ans) a déclenché une vive polémique en France. Malheureusement, son coup d’éclat chasse l’essentiel…

Il faudra sans doute, à un moment donné, définir le cadre de ce qu’est la « quenelle ». Dieudonné devra prochainement s’y atteler devant la justice, lui qui a lancé tout ce bazar qui agite la République et qui laisse planer sur lui une menace de censure. Geste antisystème ? Salut nazi inversé, symbole de l’antisémitisme aggravé comme le prétendent certains organismes comme la LICRA ? En attendant, à chaque fois qu’une personnalité fait ce mouvement d’appartenance à l’escouade du comique, cela fera forcément beaucoup de raffut dans l’Hexagone… Encore plus quand on a le CV d’Anelka : gifle à un journaliste, grève de l’entraînement, accrochage avec ses sélectionneurs Jacques Santini et Raymond Domenech, viré des Bleus, indirectement à l’origine du grand « drame » de Knysna, banni à vie… Et surtout incapable de faire le moindre acte de repentance après tout ça. Pour paraphraser l’un des spectacles de son ami Dieudo, Nico c’est un peu « Mes excuses… » dans ton postérieur (pour être poli !).

De l’art de faire de la politique populiste « à la française »

Comme le dit très bien son biographe et ami Arnaud Ramsay, Anelka n’a pas fait le geste «par dimension politique». Juste pour «défier la France» une nouvelle fois. Il n’est pas plus antisémite que vous et moi. Tout au plus rebelle. Oui, il s’agissait d’un soutien à son ami provocateur Dieudonné. Un homme qui, en 2009, a quand même lancé un parti politique «antisioniste» sans que l’on sache vraiment si c’était une blague de mauvais goût ou la réalité de son courant de pensée. Un homme que l’Etat «de droits» français veut censurer. Manuel Valls en tête de cortège. Mais le raccourci sur le dossier Anelka est dangereux. Médias et politiques, tous l’ont déjà jugé et condamné sans même l’avoir entendu, revenant aux heures les plus sombres de 2010 quand le lynchage était une mode « à la française » post-Knysna. Qui sont-ils ces « ronds de cuir » pour réclamer à la Fédération Anglaise – qui n’en a rien à faire de la « quenelle » de Dieudonné il faut bien le dire – qu’elle suspende le joueur ? La réponse ? Personne.

Les footeux sont avec lui

Anelka a au moins reçu le soutien de certains footeux. Le montpelliérain Mathieu Deplagne – qui avait célébré son premier but en janvier dernier en faisant la « quenelle » sans que ça ne provoque le tollé général – est monté au front sur RMC : « C’est un bras d’honneur, mais à la façon Dieudonné. Quand on regarde les spectacles, on comprend immédiatement (…) Pour moi, il n’y a vraiment aucune connotation raciste comme j’ai pu l’entendre. C’est un geste qui n’a aucun rapport avec l’antisémitisme. Les médias et les hommes politiques essayent de lui nuire et je trouve ce procédé dommageable. » Sur Twitter, l’ancien joueur Ousmane Dabo et le camerounais Benoit Assou-Ekotto lui ont emboité le pas. « C’est fou le lynchage de Nico Anelka et comment les politiques et les médias essaient de faire passer la quenelle pour un geste antisémite. C’est n’importe quoi ! », balance le premier. « Je te félicite man, belle quenelle d’épaule », twitte le second. Autour d’eux, le débat est vif.

Le « phénix », on en parle ?

Mais ce qui est dommage dans l’histoire, c’est qu’on en oublie l’essentiel : le doublé du Français et sa renaissance inespérée est cachée par sa quenelle. Relégué au simple rang d’anecdote. Or, hier face à West Ham (3-3), Anelka est revenu parmi les vivants. Tel le phénix qu’il est et a toujours été dans son histoire personnelle. Ses deux buts - les deux seuls qu’il aura inscrit en 2013 – mettent fin à une année noire pour l’enfant prodige du foot français. Une année qui l’aura vu résilier son bail avec le Shanghai Shenhua, transiter par la Juventus et WBA … Mais surtout passer tout proche de l’arrêt de carrière après la perte d’un être qui lui est cher. Dommage que la belle histoire footballistique de son come-back soit chassée par une autre qui ne mène qu’a des interprétations politiques.

Alexandre CORBOZ

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Depuis qu’il a fêté l’un de ses buts avec WBA en effectuant le geste dit de la quenelle, Nicolas Anelka (34 ans) a déclenché une vive polémique en France.

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