par julien.perez

ASSE - OL (0-5) : les Verts, tous coupables de ce fiasco !

Le 115e derby de l’histoire a été celui de la honte pour les Verts.

Une humiliation qui marquera les esprits et qui est la conséquence d’une somme d’erreurs en tous genres. Tour d’horizon.

Romain Hamouma

C’est à cause de lui que tout a commencé, bien malgré lui évidemment. L’ancien Caennais s’est claqué en tirant le corner qui a entraîné l’ouverture du score de Depay. Et quel corner ! Une passe en retrait aussi improbable, qui avait déjà vu ça ? Prolongé jusqu’en 2021 cet été, à 30 ans, le n°21 n’a inscrit qu’un but depuis le début de la saison. Son rendement déçoit énormément. Après son tir au but raté à Strasbourg avec une étrange prise d’élan et ses déclarations polémiques contre Montpellier et à Strasbourg, ce corner ne va pas redorer son blason. C’est même sûrement l’image forte que l’on gardera de lui quand il raccrochera les crampons.

Léo Lacroix

Que s’est-il passé dans la tête du Suisse pour qu’il se jette comme ça sur Nabil Fékir, les deux pieds en avant ? Voulait-il casser la jambe du Lyonnais pour venger Robert Beric ? Sa faute grossière méritait bien évidemment le rouge et l’ASSE n’avait pas besoin de ça, à 2-0 pour l’OL. Dès le début de la deuxième mi-temps, cette expulsion a définitivement tué le match.

Oscar Garcia

L’Espagnol peut aller prendre des cours de coaching offensif chez Bruno Genesio. Quand l’entraîneur de l’OL a décidé d’aligner Aouar aux côtés de Tousart dimanche soir derrière le quatuor Fékir-Traoré-Depay-Mariano, le successeur de Christophe Galtier a une fois de plus opté pour la prudence avec un 4-3-3 et le trio Selnaes-Maïga-Pajot au milieu. L’idéal pour produire du jeu ! En se privant de l’impact de Dabo mais aussi de la technique de Hernani et de sa qualité sur coups de pied arrêtés, Garcia a surpris, une fois de plus. Et le match ne lui a pas donné raison, une fois de plus. Vu l’ampleur des dégâts, il pouvait s’excuser. C’était la moindre des choses.

Le staff

Les saisons passent et les problèmes demeurent. Après l’hécatombe de l’an dernier, on se posait des questions, et voilà que ça recommence. Depuis quelques semaines, les Verts tombent comme des mouches. Des blessures musculaires à la pelle, aux mollets pour la plupart. Lors du derby, quatre joueurs se sont blessés : Gabriel Silva avant la rencontre, puis Romain Hamouma, Ronaël Pierre-Gabriel et Cheikh M’Bengue en cours de match. Difficile de cerner les responsabilités, entre les préparateurs physiques, le staff médical et le staff technique. Ce que l’on constate, c’est que Silva et Hamouma, déjà blessés le mois dernier, ont rechuté. Que Pierre-Gabriel, éloigné des terrains pendant trois semaines, n’était manifestement pas encore apte à rejouer, surtout qu’il s’agissait d’un match à haute intensité. Quant à M’Bengue, comment s’étonner de sa blessure alors qu’il enchaînait un troisième match en huit jours, alors qu’il n’en avait pas joué un seul depuis le début de la saison ?

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La cellule de recrutement

Combien de recrues ont débuté le derby dimanche soir ? La réponse est… zéro ! Entré en jeu à la 67e minute, Saidy Janko est le seul “nouveau” à avoir participé au naufrage. Rémy Cabella, Loïs Diony et Gabriel Silva étaient blessés. Hernani et Assana Diousse sont restés sur le banc. Et Alexandros Katranis a joué en réserve. On notera que, côté lyonnais, sept recrues ont participé à la rencontre.

Dominique Rocheteau

L’Ange Vert a changé de casquette pendant l’intersaison. Il est aujourd’hui directeur sportif du club. Et c’est lui qui a piloté le recrutement, qui a poussé pour les arrivées d’Oscar Garcia ou de Loïs Diony. Alors forcément…

Les présidents

Bernard Caiazzo et Roland Romeyer sont eux aussi ciblés par la critique, surtout le second qui a été l’objet d’attaques personnelles de la part de quelques anciens Verts (Patrick Revelli, Jean-Louis Zanon, Pierre Repellini). De plus en plus de supporters considèrent que le duo a fait son temps et que l’ASSE a besoin de passer à autre chose. Une vindicte populaire que Caiazzo et Romeyer vont sans doute tenter de calmer en prenant certaines décisions, en accélérant le processus d’ouverture du capital par exemple. Ou alors en “coupant” certaines têtes, comme il est coutume de le faire dans le foot en période de crise.

Les supporters

Il n’y a pas que Léo Lacroix qui a pété un plomb dimanche soir. Les ultras stéphanois aussi. En envahissant le terrain à la 86e minute, les supporters n’ont pas servi le club, qui s’expose à de lourdes sanctions.

La sécurité

Un envahissement du terrain, de nombreux fumigènes craqués dans le kop sud au coup d’envoi : il y a eu du laisser aller du côté de la sécurité dimanche soir, même si les forces de l’ordre ont eu le mérite d’intervenir très rapidement quand les ultras ont pénétré sur la pelouse, aucun blessé n’ayant été à déplorer.

L’équipe

Il y avait onze joueurs dans chaque équipe dimanche soir, jusqu’à l’expulsion de Lacroix en tout cas. Mais la différence technique était telle qu’il n’y a pas vraiment eu de match, Nabil Fékir pliant celui-ci assez rapidement en inscrivant le deuxième but lyonnais. Les joueurs stéphanois ont forcément leur part de responsabilités dans cette défaite, mais celle-ci est moindre, car la plupart d’entre eux sont très limités. Est-ce leur faute s’ils ne sont pas bons ?

Christophe Galtier

Le Marseillais est resté près d’une décennie à l’ASSE et il a laissé le club en piteux état à son départ au printemps. C’est sur un champ de ruines, ou presque, que les dirigeants ont dû reconstruire. Entre les bannis, les “cramés”, les erreurs de casting, il a fallu faire partir bon nombre de joueurs et en recruter d’autres avec de faibles moyens, malgré la vente de Malcuit (9 M€ à Lille). Ce n’était pas gagné. Mais si Galtier a si longtemps tenu le club à bouts de bras, c’est aussi parce que les dirigeants lui avaient donné beaucoup de responsabilités, sans doute trop. La gestion du cas Bamba en est une illustration. Du 0-5 encaissé l’an dernier face à Paris pour la “der” de “Galette” au 0-5 infligé par l’OL dimanche pour le premier derby de Garcia, il n’y avait qu’un pas. Deux cauchemars pour le prix d’un en à peine six mois, qui montrent bien l’état désastreux du club aujourd’hui.

Laurent Hess, à Saint-Étienne

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Pour résumer

Le 115e derby de l’histoire a été celui de la honte pour les Verts. Une humiliation qui est la conséquence d’une somme d’erreurs en tous genres.

julien.perez
Rédacteur
julien.perez

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