par Alexandre Corboz

Bastia, Canal Plus, image du foot français : que penser du discours du président de la LFP ?

Hier, il était l'invité de France Bleu.

Répondant, forcément, à quelques dossiers chauds du football français. Au cours du week-end, Frédéric Thiriez, le patron de la Ligue de Football Professionnel, a en effet nourri l'actualité sans rien demander à personne. En refusant d'aller serrer la main des joueurs bastiais, lors de la finale de la Coupe de la Ligue, et en condamnant, à nouveau, l'attitude de Canal Plus. Explications.

A-t-il eu raison de ne pas aller sur la pelouse du Stade de France ? Samedi soir, surprise, le président de la Ligue, ne descend pas sur la pelouse afin, comme le veut la règle, de saluer les joueurs des deux équipes, du PSG et de Bastia. Curieux, tout de même, de ne pas respecter le protocole. Etrange, même, pour un président, dont la Coupe est assurément la plus belle vitrine. Et pourtant, il ne faudrait s'étonner de rien. Car Frédéric Thiriez, dans cette affaire, se serait "sacrifié". Extrait de ses propos : "Mon souci, samedi soir, c'était de préserver une ambiance de fête. Si j'allais sur la pelouse, et je le savais, il y avait nécessairement des incidents. Je me suis donc sacrifié dans l'intérêt général." Le discours ne tient pas. On ne refuse pas d'aller sur une pelouse en raison d'éventuels sifflets. Les Présidents de la République, depuis des lustres, vont toujours saluer les deux formations et peu importe qu'ils soient sifflés ou non. Une tradition se respecte, elle ne se bafoue pas. Surtout avec des joueurs qui, eux, ne sont concernés en rien par un tel débat.

Pourquoi une telle tension entre La LFP et Le club corse ? L'antagonisme existant entre le club bastiais et la Ligue date de plusieurs années. Ce qui pousse même Frédéric Thiriez a rajouter : "J'ai toujours eu un immense respect pour Bastia. Mais Bastia en veut à Paris, à la Ligue et à son président. Pourquoi ? Parce que chaque sanction est considérée comme du racisme anti-corse. Existe également un contentieux pour l'affaire du 5 mai (date du drame de Furiani) alors que le le débat a été tranché. Oui, il y a un devoir de mémoire. Mais il y a aussi un devoir de vie." Oui, et il faut accorder à Frédéric Thiriez cette vérité, le club corse a souvent tendance à se considérer comme une victime. Et les (nombreux) débordements connus et répétés à Furiani doivent logiquement être sanctionnés. Le drame de Furiani, lui, est encore un autre débat. Qui divise les gens. Seule certitude, lorsqu'on veut calmer les esprits, et tenter de repartir sur de nouvelles bases, on ne remet pas en cause le protocole. Car cela ne fait qu'accentuer le sentiment de victimes des dirigeants corses. Qui, désormais, peuvent dire : regardez, nous sommes mal-aimés.

Pourquoi condamne-t-il l'attitude de Canal Plus ? En toute honnêteté, on ne comprend toujours pas. Tellement, c'est ahurissant. Les propos de Frédéric Thiriez, déjà, toujours sur France Bleu : "Les images de coulisses que nous autorisons posent un problème d'équité. Pour Ibrahimovic et Payet, qui sont des vedettes, ils ont été suspendus et, oui, ça peut fausser le championnat. Ce que je demande à Canal Plus, c'est d'utiliser ces images avec tact et discernement. Dans notre contrat, les choses sont claires : pas d'images inappropriées. Canal a un peu dérapé et doit revenir a du tact et du discernement." Concrètement, les joueurs dérapent et insultent à tout bout-de-champ ? C'est de la faute du diffuseur. Un comble. Les caméras de Canal montent ce qu'elles ne devraient pas montrer ? Une blague. Cela fait 30 ans que Canal diffuse les coulisses et tout le monde s'en portait (très) bien. Les joueurs le savent, les présidents également. Une caméra, ça se voit. L'attitude du PSG et de l'OM qui, depuis, ont décidé de boycotter les journalistes de Canal est aussi démagogique que honteuse. Le seul scandale dans cette affaire, c'est le jugement de la commission de discipline qui, une fois encore, a manqué de discernement et n'aurait jamais du mettre 2 matches à Payet.

Et pendant ce temps-là, l'arbitrage français se porte bien...On aimerait bien, et vite, qu'un véritable débat se porte sur le niveau des arbitres français. Hier soir, et pour rejoindre les propos de Frédéric Thiriez, il y a eu un manque évident d'équité. L'OM a tout simplement été volé de deux penaltys par la seule incompétence de Monsieur Varela. Alors, oui, le club olympien a toutes les raisons de l'avoir mauvaise. On rappellera juste à l'OM que ce sont les caméras de Canal qui permettent de constater ce scandale. Mais chut, il ne faut dire que du bien de notre si belle Ligue 1...

B.D.

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Hier, il était l'invité de France Bleu.

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