Comment le LOSC a cadré Sofiane Boufal

Explications.

Avec 1 but et 2 passes décisives, Sofiane Boufal est impliqué dans 3 buts lors des 4 derniers matchs du LOSC. Cela résume parfaitement la situation du milieu offensif lillois mais ce constat ne doit pas faire oublier que ce dernier est également un joueur plus difficile à gérer que le quidam. Renato Civelli, qui s’est un peu pris la tête avec Boufal en début de saison, peut en témoigner. « Il a une énorme motivation, explique-t-il dans L’Équipe. Peut-être n'arrive-t-il pas à bien canaliser cette envie, mais le jour où il y parviendra, il ne sera plus à Lille ».

Carte blanche... juste dans les 30 derniers mètres

Pour justement parvenir à canaliser le feu-follet Boufal, Frédéric Antonetti adopte sa propre stratégie : il lui laisse carte blanche dans les 30 derniers mètres mais le cadre à chaque session d'entraînement. Histoire que rien ne déborde du vase. « S'il nous fait gagner les matchs, ses arabesques ne me dérangent pas, confirme Éric Bauthéac. Mais seulement dans les trente derniers mètres, où il a carte blanche. Sofiane a parfois besoin d'être titillé pour être meilleur. Le travail du coach paye. Celui de ne pas lui laisser faire ce qu'il veut aux entraînements. De lui faire prendre conscience qu'on a besoin de lui comme il a besoin de nous. »

« Il a un bon fond mais il sort parfois du cadre »

L’entraîneur du LOSC, pour le piquer encore un peu plus et décupler sa faculté à se montrer décisif, n’hésite même plus à le laisser sur le banc afin de s’en servir comme « impact player » en cours de match. Là aussi, l'astuce a déjà payé mais Stéphane Moulin, son ancien entraîneur au SCO d'Angers, aurait-il pris ce risque ? « Il a un bon fond. Il sort parfois du cadre, mais ses comportements ne sont jamais empreints de méchanceté. Tout le monde n'est pas toujours bien entouré, au sens de ‘recadré par de bons conseils’, poursuit-il. Il a eu des manques. Il ne se rend pas compte. Il a du mal à analyser ce qui pour lui est une faute bénigne. Il en est le premier déçu et désolé. Mais il essaye de progresser et, surtout, il a besoin d'être aimé. »