par Alexandre Corboz

Incidents OL - Besiktas : Aulas livre sa version et réclame des sanctions !

Jeudi soir, des incidents graves en tribune ont perturbé le bon déroulement du match OL - Besiktas (2-1).

Jean-Michel Aulas a développé sa version des faits.

Les supporters turcs d’Allemagne accusés

“J’espère que des sanctions graves seront prises par l’UEFA pour ne pas que ce genre d’incidents se renouvellent. Le club de Besiktas a accepté dans son environnement des supporters venus d’Allemagne qui étaient interdits (Carsi Berlin, NDLR) et dont nous étions informés. Ce que je crains, c’est que le football y perde au change. Dans notre stade ultramoderne, on a tous les moyens de montrer les choses et de démontrer la responsabilité des supporters turcs. Heureusement que le Parc OL avait une fonction d’ouverture de la tribune Sud car les supporters étaient en danger. Ils se sont faits bombarder avec des engins pyrotechniques, des bombes agricoles… On a de nombreux blessés.”

Son passage en Virage Sud

“Durant toute la première mi-temps, j’ai vu des supporters ensanglantés mais qui avaient la fierté de rester quand même. En regardant le match avec eux, dans la tribune, j’ai voulu montrer que les jets de projectiles allaient prendre fin. Je voudrais remercier les services de la préfecture qui ont repris en main le troisième niveau. Je suis le responsable pénal de ce qui se passe dans le stade et c’est pour ça que j’ai donné le meilleur de moi-même pour que les supporters rejoignent leur tribune et que le match puisse se dérouler. Si le match ne se tenait pas, la responsabilité de l’Olympique Lyonnais aurait pu être engagée.”

Les failles de la sécurité

“Avant le match, il y a eu une attaque de supporters venus d’Allemagne qui sont rentrés dans le stade sans contrôle et même sans billet. C’est un sujet que nous n’avons jamais eu à traiter au Parc OL. Par ailleurs, concernant les engins pyrotechniques, sans faire de dessins, ils peuvent se loger dans les parties les plus intimes. Compte-tenu du nombre, ils (les Turcs) avaient bien préparé leurs affaires (...) On a les images et les éléments de la préfecture de police pour démontrer notre bonne foi.”

La vente de place excessive aux supporters turcs

“En France, la législation est très particulière. En vente sur internet, il est impossible de faire de refus de vente. La seule limite que nous pouvions mettre était de ne pas prendre d’achat de tickets de l’étranger car on savait que les supporters de Besiktas venant d’Allemagne étaient les plus dangereux. On a réagi en moins de 48 heures mais ils ont acheté les billets après une deuxième vente. Une organisation s’est mise en place et cela explique ce qui s’est passé. Même s’il y avait six compagnies de CRS et 1500 stadiers, on n’a pas pu couvrir cette attaque qui était prémédité.”

Les sanctions attendues

“J’ai une confiance absolue en l’UEFA. Un observeur spécialiste de la sécurité a vu ce qui s’est passé. Il a pris beaucoup de notes. On va lui remettre toutes les vidéos et les photos tournées. L’UEFA ne mettra pas en péril une organisation aussi professionnelle que l’Europa League. Est-ce que je souhaite un huis-clos ? Un match délocalisé ? L’UEFA fera son travail. Je dis simplement qu’il s’est passé des choses inadmissibles et, avec le référendum de dimanche en Turquie, ce ne serait pas responsable d’envoyer l’équipe de Lyon en Turquie. Si l’UEFA décide, on sera bien obligé de le faire maintenant on a déjà eu un avant-goût de ce qu’il se passait puisque nous étions en Turquie lors du premier coup d’Etat en août. Les joueurs ont été ramenés à leur avion avec des chars…”  

Sa soirée à titre personnel

“Personnellement, j’ai très mal vécu cette soirée. J’ai la responsabilité de 60 000 personnes. Au stade, il y avait des enfants, des femmes, des personnes sans défense… On a tout fait pour que ce stade soit irréprochable. Il a été sacré “stade le plus sécurisé de l’Euro”. Ce soir, on s’est dit que quelque chose ne marchait pas dans la société. Il y a eu une immense déception. Une immense série de questions que je me suis posé quand j’ai vu ce genre de choses. C’est pour ça que j’ai essayé d’apporter ce que je pouvais apporter : une certaine crédibilité pour permettre au match de se jouer. C’était l’essentiel pour ceux qui aiment le football. Demain, je ferais quand même un mot à l’UEFA pour leur faire savoir ce que j’ai enduré.”

Alexandre CORBOZ, au Parc OL.

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Pour résumer

Jeudi soir, des incidents graves en tribune ont perturbé le bon déroulement du match OL - Besiktas (2-1).

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