par Raphaël Nouet

Opinion : pourquoi Aulas (OL) a raison de vouloir envoyer Riolo et Ménès à la retraite

Une nouvelle polémique a opposé sur les réseaux sociaux Jean-Michel Aulas (OL) d'un côté et Pierre Ménès puis Daniel Riolo, deux supporters parisiens déclarés, de l'autre.

C'est reparti pour un tour ! Jean-Michel Aulas, Pierre Ménès et Daniel Riolo sont à nouveau en train de se crêper le chignon sur les réseaux sociaux au sujet du dopage financier des Qataris au PSG. Le président de l'OL le pointe du doigt alors que les deux journalistes, supporters parisiens revendiqués (mais promis, ça n'a aucune influence sur leur jugement !), expliquent que la différence de budgets entre Paris et le reste de la L1 n'est pas à l'origine de l'archi-domination du club de la capitale.

Le plus navrant dans tout ça, c'est que ce sont les deux faiseurs d'opinion qui vont être écoutés. Aulas, lui, sera moqué, rejoindra le camp des "rageux" qui ne supportent pas les triomphes du PSG. Quel beau pays que le nôtre ! Il n'y a que chez nous que le plus grand président de club français de l'histoire (et c'est un supporter marseillais qui l'écrit), un homme qui a pris un club en L2 pour en faire un multi-champion propriétaire de son stade, est dénigré à ce point ! Il n'y a qu'en France qu'on pourrait superbement ignorer le reste de l'Europe, qui condamne unanimement le QSG !

Il serait peut-être temps de rétablir certaines vérités, notamment auprès de messieurs Riolo et Ménès. La première, c'est que la L1 ne fait pas partie du Big 5 européen. Elle n'a pas le palmarès pour prétendre à ça (la Suède et le Dynamo Kiev ont gagné autant de Coupes d'Europe que nous !), elle n'a pas le public (deux fois moins de monde au stade qu'en Allemagne ou en Angleterre), elle n'a pas la passion, elle n'a pas l'histoire, elle n'a pas les sponsors (Conforama, vraiment ?), elle n'a rien... Si la L1 fait partie du Big 5, alors le FC Metz est le 21e club de L1. Vous saisissez la nuance ?

Nier le dopage financier, c'est mentir aux gens

Une fois que ce principe a été accepté, le dopage financier au PSG devient une évidence. Comment Paris, club sans histoire, sans grand soutien populaire ni palmarès européen, peut-il avoir un budget supérieur au Bayern Munich et à la Juventus Turin, écuries les plus populaires d'immenses pays de football, qui plus est soutenus par des grandes sociétés (Deutsche Telekom, Adidas, Allianz ; Fiat) ? Comment en vouloir au Real Madrid, au FC Barcelone ou au Bayern Munich de pointer du doigt une grandeur artificielle alors qu'eux ont mis des décennies à construire de vrais clubs ? Et arrêtons de parler des dettes des géants espagnols : le roi n'est jamais intervenu à ce niveau, ce ne sont que des mensonges colportés par des journalistes mal informés ou désireux de défendre l'indéfendable. Le Real a vendu sa Ciudad Deportivo pour combler son déficit, le Barça a passé vingt ans dans le dur (années 60-70) pour avoir trop flambé.

Le PSG est dopé, c'est clair. Et parce que nous ne sommes pas un grand championnat, tous nos clubs, même l'OL ou l'OM, sont obligés de vendre leurs meilleurs joueurs à l'intersaison pour équilibrer les comptes. Tous sauf Paris. Depuis huit ans, donc, on a d'un côté un club qui peut se payer des remplaçants à 40 M€ et de l'autre des équipes obligées de vendre leurs stars chaque année. Nier qu'il y a un déséquilibre sportif total (2 trophées sur 20 ont échappé au PSG depuis 2014 !) consécutif à un budget gonflé artificiellement, c'est se mentir à soi-même et surtout mentir à une opinion publique qui, hélas, ne cherche pas plus loin que ce qu'on lui glisse à l'oreille. Dire que les autres clubs feraient mieux de travailler plus dur, c'est se moquer du monde. Aulas a travaillé dur, a augmenté son budget autant que possible, et il doit s'incliner devant un Emir aux poches sans fond. Et devant deux journalistes incapables de la moindre objectivité. Donc, effectivement, ça mérite un départ à la retraite, messieurs Riolo et Ménès.

R.N.

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Une nouvelle polémique a opposé sur les réseaux sociaux Jean-Michel Aulas (OL) d'un côté et Pierre Ménès puis Daniel Riolo de l'autre.

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Rédacteur
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