L'instant OM : Faut qu'on t'explique, Rudi…

“Je ne sais pas vous mais moi, j'ai zappé à 22h dimanche dernier. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler dans une précédente chronique mais quand l'équipe adverse marque un troisième but, ça devient trop dur et je préfère arrêter le massacre. Ce qui - notez-le bien - ne change rien à mon état parce que je reste énervé pendant plusieurs jours.

Donc voilà, une fois encore, on s'est fait marcher dessus par Lyon. Une vilaine habitude depuis la fin des années 90, qui a pris une autre ampleur avec l'arrivée de Rudi Garcia à l'OM. Tout le monde le souligne : avec lui, on ne gagne pas un match contre les gros. Parce que oui, Monaco n'est pas un gros cette saison. Je me dis : peut-être que personne n'a expliqué à notre coach l'un des grands fondamentaux du club ?

Ils sont où les bad boys de Marseille ?

Si c'est le cas, Rudi, il faut que tu saches qu'à Marseille, il faut que ça se tape. Surtout contre les gros, surtout contre les ennemis historiques. J'ai bien noté que partout où tu es passé, tu as pris quelques dérouillées sévères : 1-6 avec Lille à Munich, 1-6 avec la Roma à Barcelone. D'ailleurs, tu as également pris un 1-6 avec l'OM à Monaco la saison dernière. Et un 1-5 au Vélodrome contre Paris. Et un 0-4 à Louis-II, un 1-4 au Vél contre l'ASM, etc. OK, le style débridé que tu insuffles à tes équipes fait qu'elles penchent en avant et, face à une formation plus costaude ou en veine, ça se traduit par une déroute.

Mais ce n'est pas parce qu'on le sait qu'il faut l'accepter. Moi, comme j'imagine la plupart des supporters marseillais, ça ne me fait pas le même effet de perdre 0-1 ou 1-5 face au QSG. Surtout si c'est parce que tu as préféré tenter de gagner par le jeu plutôt que de perdre en mettant des coups. Le combat figure dans l'ADN de l'OM depuis toujours. C'est comme ça que ton équipe a réussi à bousculer Paris la saison passée au Vélodrome ou à battre l'OL en Coupe il y a deux ans.

Quand ton collectif est moins fort ou tes individualités bien prises, il ne faut pas s'entêter. Il faut faire appel à l'esprit “Mozer-Boli-Di Méco” (ou “Bouygues-Zvunka” pour les plus anciens) et fracasser le premier adversaire qui se prend pour une star. Traoré était chaud dimanche soir ? Une bonne semelle l'aurait refroidi. J'espère qu'à l'avenir, tes équipes sauront ajouter cette corde à leur arc. En attendant, bon match ce soir contre Strasbourg, un adversaire contre qui, normalement, il n'est pas nécessaire d'élever le ton et les crampons !”

R.N.