L'instant OM : moi, je t'aime bien, Jean-Michel !

“Aïe, elle commence bien mal cette rubrique, pensez-vous ! “Le gars se dit supporter de l'OM et il dit apprécier Jean-Michel Aulas, personnage honni s'il en est par le peuple marseillais.” Eh bien, oui, j'assume ! Et je vais même tenter de vous convaincre via trois arguments imparables.

Parce que c'est un exemple

On peut dire tout ce qu'on veut à propos de Jean-Michel Aulas, de ses tweets assassins, de sa mauvaise foi permanente, de ses provocations minables, mais force est de reconnaître que c'est un grand dirigeant. Sans doute le plus grand de l'histoire du football français, avec Roger Rocher. Parce qu'il a pris un club en D2 et en a fait une place forte du football français, parce qu'il lui a construit son propre stade, lui a donné le meilleur centre de formation français et l'a qualifié pendant vingt ans pour l'Europe. Aujourd'hui, les médias nous emmerdent avec le PSG, qui n'est qu'une baudruche gonflée aux dollars qataris. Leur projet ne vaut rien car il n'est basé que sur l'argent. Aulas, lui, a été intelligent, patient, méthodique. Jacques-Henri Eyraud ne cache pas qu'il compte s'inspirer de sa réussite et c'est bien normal. Espérons qu'il parviendra à tirer autant de l'OM qu'Aulas de l'OL. S'il y arrive, les trophées seront bientôt de retour du côté du Vélodrome !

Parce qu'il a créé une rivalité

Combien de présidents de clubs adverses ont eu droit à leur propre chanson ? En mai dernier, avant que l'Atlético ne nous cloue le bec, le chant sur Jean-Michel Aulas a rythmé la journée lyonnaise. En ville, dans le tram, aux abords du stade, dans les tribunes… “JMA” n'a pas son pareil pour attirer l'antipathie de ses adversaires mais reconnaissons-lui le mérite de le faire avec maestria. A tel point qu'aujourd'hui, l'OL est le rival numéro un de l'OM, étant donné que le PSG dopé est hors de portée. Qui détesterions-nous si Aulas n'avait pas réalisé un travail remarquable de minage du terrain ? Ces dernières années, les OL-OM ont trop souvent tourné à l'avantage des Gones mais quand le vent aura tourné, comme en 2010 quand Taiwo avait balancé son missile dans les filets lyonnais sur la route du titre ou en 2012 en finale de la Coupe de la Ligue, la chanson de “JMA” reprendra de plus belle. Et cette rivalité perdurera…

Parce qu'on était faits pour s'entendre

Allez, reconnaissez-le : Jean-Michel Aulas aurait fait un excellent président de l'OM. Si, en 1987, Bernard Tapie l'avait approché pour en faire son successeur plutôt que de l'expédier à l'OL, ça fait belle lurette qu'on aurait une deuxième étoile (celle pour les dix titres de champion) sur le maillot ! Reprenez la liste des présidents qui se sont succédé à l'OM depuis trente ans et demandez-vous comment les choses se seraient déroulées avec un tel personnage. Un type capable de tout pour défendre son institution, ça aurait sans doute plu aux supporters. “JMA” est là depuis tellement longtemps qu'il s'est acoquiné avec toutes les instances : Boy de la Tour à la Ligue est une ancienne d'OL Fondation, Noël Le Graët (FFF) est un ami à lui… Cela lui permet d'influencer la commission de discipline, les arbitres (même s'il s'en défend dans les deux cas), de rôder en permanence près de l'équipe de France, ce qui doit favoriser les contacts avec des joueurs… Son influence est tentaculaire. S'il l'avait mise au service du plus grand club de France, cela aurait donné un OM surpuissant. Alors oui, merci Jean-Michel pour l'exemple que tu donnes, pour nous offrir des Olympicos chauds et dommage que nos routes ne se soient pas croisées autrement qu'en adversaires !”

R.N.