Mercato - Satin : "Le PSG va lancer les hostilités"

But! : Bruno, le marché des transferts ouvre dans quelques jours (du 1er au 31 janvier). Comment le sentez-vous ? Est-ce que ça commence à bouger ?Bruno SATIN : On va dire que ça commence à frémir. De toute façon, comme chaque année, le marché est dépendant de l’impulsion des gros. On suppose par exemple que le PSG va être actif et va lancer les hostilités. Pourtant, depuis plusieurs semaines, Carlo Ancelotti assure que Lucas Moura sera le seul joueur à signer au PSG cet hiver.

Vous y croyez ?Bah non ! Mon feeling me dit que Lucas Moura ne sera pas le seul joueur recruté par le PSG cet hiver. On sait que le PSG va se séparer de plusieurs joueurs. On parle de Lugano, Tiéné, Luyindula, Nenê et peut-êtremême Hoarau. Vous pensez qu’ils vont laisser partir quatre ou cinq joueurs et n’en recruter qu’un seul ? Je n’y crois pas.

Plusieurs grands joueurs sont annoncés comme Sneijder ou De Rossi. Est-ce envisageable ?Oui, pourquoi pas. Ce sont des joueurs qui peuvent rejoindre le PSG. Et si le PSG recrute un autre joueur que Lucas Moura, je vois plutôt un très bon milieu de terrain signer.

L’agent de Clément Chantôme a récemment déclaré que si son joueur ne jouait pas plus souvent, il demanderait à partir. N’est-ce pas le risque pour le PSG, voir plusieurs joueurs souhaiter quitter le club ?C’est ce que je j’appelle un mouvement naturel. Les joueurs qui ne jouent pas pendant une période importante, ça veut simplement dire qu’ils ne se sont pas imposés et que leur avenir est ailleurs. Et du coup, s’ils souhaitent être libérés, ça ne posera pas forcément de problème.

“Vous pensez que les dirigeants parisiens vont laisser partir

quatre ou cinq joueurs et n’en recruter qu’un seul ? Je n’y crois pas. ”

Si le PSG va être actif, est-ce que les autres clubs français vont recruter ou doit-on s’attendre à un mercato d’hiver très calme en raison de soucis financiers ?Ça va être plutôt calme. Je pense qu’on va voir plus de sorties que d’entrées. Lyon ne s’est d’ailleurs pas caché qu’il devait vendre. Un club comme Valenciennes a réalisé une bonne première partie de saison. Leur objectif est le maintien et il est quasiment acquis. On peut supposer qu’ils vont écouter une ou deux offres pour certains joueurs.

Lille, qui n’a pas réalisé une bonne première partie de saison, va-t-il tenter quelque chose ?Le LOSC avait bâti un budget pour avoir une équipe compétitive en Ligue des champions. Mais le parcours ne s’est pas bien passé. Ils sont donc condamnés à se rattraper en Ligue 1 lors de la seconde partie de saison pour sauver les meubles. Et donc pourquoi pas recruter pour y parvenir.

Le départ de Kalou est évoqué, mais est-ce facile de revendre un Kalou qui n’a rien montré depuis six mois ?Avec des clubs qui le connaissent bien et qui ont un besoin urgent d’un attaquant, je dirai oui car on peut penser que Lille le libérera. Le problème, c’est qu’il va disputer la Coupe d’Afrique des Nations. Et ça, les clubs n’aiment pas recruter un joueur qui s’en va de suite.

Du côté de Marseille, qu’en est-il ? Peut-on s’attendre à une petite surprise ?Je ne sais pas. Je ne suis pas dans les petits papiers de José Anigo…

Plus globalement en Europe, quels sont les championnats qui pourraient faire bouger les choses ?Les Allemands ont une santé financière saine, mais ils ne s’emballent pas. Seuls les changements d’entraîneurs, notamment à Schalke, pourraient entraîner quelques achats. En Angleterre, ce sera actif, comme toujours. Et les clubs ont de l’argent. J’ai du mal à imaginer que les Queens Park Rangers ne vont pas essayer de faire quelques coups pour dynamiser l’équipe et se sauver. Newcastle sera aussi assez actif car ils ont des blessés et des joueurs qui vont partir à la CAN.

On entend parler pas mal de la Turquie, notamment comme destination possible pour Nenê, est-ce plausible ?Il y a trois grands clubs : Fenerbahçe, Galatasaray et Besiktas. Après, c’est un peu plus folklorique, mais la Turquie reste un grand pays de football avec des moyens, des droits TV et des supporters. La seule inquiétude reste le paiement des salaires avec souvent des retards.

Propos recueillis par Julien DELORS

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