FC Nantes - EXCLU : pourquoi Nantes cartonne en Ligue 1

Pierre Ménès le soulignait il y a peu chez nos confrères de Radio Côte d’Amour. Les matchs de préparation estivaux du FC Nantes ne l’avait pas franchement rassuré sur la saison que pouvaient réaliser les Canaris en Ligue 1. Montés de Ligue 2 avec l’AS Monaco et l’En Avant Guingamp, les hommes de Michel Der Zakarian prônaient un jeu solide mais souvent dénué d’envolées lyriques. La peur de rester à la porte de l’élite en faisant trop de jeu, sans doute. Aujourd’hui, cet état esprit d’esthète est pourtant loué ici et là et il est même devenu la référence de la patte MDZ. Efficacité, sobriété et intensité sont le triptyque adopté par Filip Djordjevic et sa bande. Cela fonctionne, les Canaris tutoyant les sommets de la Ligue 1, pourquoi s’en priver ? Justement, faire partie de l’élite a complètement transfiguré ce FC Nantes.

Carotti : « C’est mieux qu’en Ligue 2 mais cela ne me surprend pas »

Et ce n’est finalement pas un hasard pour Bruno Carotti, que But Football Club a questionné sur le sujet. « Ce début de saison est plus qu’intéressant. On voit que l’équipe a gardé sa dynamique de Ligue 2 en y ajoutant du plaisir et de la cohésion, nous a confié le directeur sportif de Montpellier passé par le FCN entre 1995 et 1998. C’est même mieux qu’en Ligue 2 mais cela ne me surprend pas plus que ça. Dans l’élite, il y a plus de zones de construction, l’impact physique est moindre, le jeu en mouvement peut se développer. La discipline et la concentration sont accrues, il y a plus de distance entre les lignes. Pour joueur au foot, c’est mieux ».

La légende urbaine n’en est donc pas une : l’antichambre de l’élite est un vrai terrain miné où les artistes rasent les murs pour exister. Un peu comme dans le monde du rugby, où la Pro D2 requiert bien plus de qualités physiques et morales que le Top 14.

Der Zakarian, Deroff et les deuxièmes ballons

Yves Deroff, passé par le SCO d’Angers ou le RC Strasbourg et actuellement joueur de Blois (DH), connaît bien l’âpreté des joutes de seconde zone. Le champion de France 2001 dans le couloir nantais peut aisément juger la nouvelle aisance de ses successeurs à imposer leur style dans l’élite. « On les sent mieux en Ligue 1, c’est clair, nous répond-il franchement. Bon, les résultats suivent aussi donc c’est plus simple pour la confiance mais globalement, cela n’est pas étonnant. En Ligue 2, souvent l’équipe qui joue bien au ballon n’est pas récompensée. La différence se fait plus sur les deuxièmes ballons, à la retombée. Il y a aussi beaucoup plus de duels, c’est plus âpre, moins léché. En Ligue 1, on demande plus de jeu dans les 30 mètres adverses, les joueurs ont plus de temps de préparation. Ca convient mieux à la philosophie de Michel Der Zakarian ».

Der Zakarian, défenseur dur au mal qui sait trop ce que bien jouer au foot veut dire pour s’être coltiné des attaquants racés pendant sa carrière professionnelle étirée sur 17 ans.  Des qualités que l’on retrouve d’ailleurs chez un certain Laurent Blanc...

JP