FC Nantes - LOSC : sur les traces de René Girard à Lille
À l'occasion des retrouvailles entre René Girard et le LOSC, retour sur l'expérience nordiste de l'actuel coach du FC Nantes avec les témoins de l'époque.
À l'occasion des retrouvailles entre René Girard et le LOSC, retour sur l'expérience nordiste de l'actuel coach du FC Nantes avec les témoins de l'époque.
François Stock (les Dogues du Net, environ 100 membres) : “On a des souvenirs mitigés… C’est un peu fort, partagé. On a eu de très bons résultats avec lui, notamment sur la première partie de son passage. Mais on garde des souvenirs de résultats et d’un jeu sur la fin pas très plaisants. Mon souvenir est plutôt positif. Le beau jeu, s’il n’est pas là, quand il y a les résultats derrière, peu importe. J’ai souvenir d’un entraîneur efficace, brut de décoffrage Par rapport à Rudi Garcia, la comparaison était difficile d’autant que ce dernier avait un effectif exceptionnel donc elle n’a pas vraiment lieu d’être. Et puis avec les expériences suivantes, notamment Hervé Renard, on a vite regretté. Là, Antonetti, c’est un peu le même style de sentiment. Deux entraîneurs qui ont eu des résultats mais qui ont un peu de mal à créer un jeu flamboyant derrière lequel un public peu se rallier. C’est plutôt efficacité que fulgurance ! Deux caractères forts qui privilégient l’assise du groupe au détriment du spectacle et qui s’inscrivent rarement dans la durée d’un club… Girard a fait deux ans et Antonetti en est à sa deuxième année.”
Thierry Alsters (les Doggies, 400 membres à Lille et dans ses environs) : “Lors de sa venue en juin 2013, nous avons écrit un courrier de bienvenue à monsieur Girard. Ce dernier nous a répondu et a invité le président de l’associaton, accompagné de deux autres membres, à le rencontrer au domaine de Luchin. Une rencontre conviviale et pleine de bienveillance de la part de René Girard. Lors des entraînements ouverts au public, le coach avait toujours une attention, un mot pour montrer sa gratitude quant à notre soutien. En ce qui nous concerne, nos rapports avec lui furent très cordiaux. Ensuite, le jeu proposé par René Girard ne nous déplaisait pas, au contraire. Jugez par vous-même le bilan de ses deux saisons au LOSC et ce qu’il a fait avec l’effectif qu’il avait ! Enfin, René Girard, à part un ou deux écarts, s'est adapté à la culture du LOSC, c’est-à-dire véhiculer une image lisse et sans scandale. Nous gardons un très bon souvenir de son passage à Lille.”
Damien Février (les Dogues Pompon’s, une quinzaine de membres, dans les environs de Lille) : “Concrètement, il est difficile de passer derrière un gars comme Rudi Garcia qui, lui, avait un jeu très offensif, alors que René a toujours eu un style très défensif, que ce soit pendant sa période à Montpellier (où il a quand même été champion) ou quand il était sélectionneur des Espoirs. Nous avons le souvenir d’un coach assez réservé, qui était souriant mais n’allait pas forcément très souvent au devant des supporters. Pendant les matches, il n’était pas très expressif mais on sait qu’il n’hésitait pas à pousser ses gueulantes dans le vestiaire. C’est vrai que nous avions été habitués à avoir des coaches assez “dynamiques” (Garcia et Halilhodzic, pour ne citer qu’eux), et le contraste avec René a été assez surprenant. Nous nous souviendrons tous des déclarations fracassantes qu’il a faites devant la presse. C’est ça aussi René Girard !”
Yann Duploye (La Voix du Nord) : “Par rapport à son style de jeu, c’était très solide et, du coup, on s’est beaucoup ennuyé, surtout lors de sa deuxième saison. Mais, à sa décharge, après avoir fini 3e, ça ne faisait plus trop rêver le public ! D’une manière générale, quand il est arrivé, les gens étaient inquiets car il débarquait derrière Garcia, qui était très offensif, alors que lui avait la réputation d’être défensif. Mais il a réussi à retourner l’opinion car il a eu des résultats rapidement. La première saison, ça s’est donc bien passé. Mais ensuite, il a cru que tout le monde était contre lui, il est devenu très parano. Il trouvait qu’on était trop dur avec lui et pensait qu’il y avait une conspiration à son encontre ! En dehors du boulot, je reste persuadé qu’il est très bienhumainement.”
François Launay (20 Minutes – Lille) : “Ça se passe bien quand les résultats sont là, sinon ca se tend vite ! Il ne supporte pas la critique médiatique et il estime que la presse, notamment régionale, doit forcément être de son côté. Il ne comprend pas qu’elle ne soit pas systématiquement avec le club. Quand les résultats ne sont pas bons, il cherche des boucs émissaires, il est très parano ! Je pense qu’il est profondément sympa humainement mais il faut alors parler autre chose que de football. Après, il a toujours été apprécié par ses joueurs partout où il est passé. Il a son franc-parler, il dit ce qu’il pense mais il se trompe de cible, surtout avec la presse. Dans le jeu, ce n’était pas extraordinaire mais il a eu des résultats. De plus, il succédait à Garcia donc ce n’était pas évident. Il est arrivé alors qu’il fallait tout reconstruire et il a finalement terminé 3e, ce qui est un exploit. Après, il a fini 8e, ce n’était pas désastreux non plus. Pour moi, c’est quelqu’un qui souffre de ne pas être reconnu à sa juste valeur. Il a fait 1er avec Montpellier et 3e avec Lille, et ce avec des effectifs pas toujours extraordinaires, ce qui prouve qu’il sait tirer le meilleur de ses troupes. Il a aussi cette étiquette d’entraîneur très défensif qui lui colle à la peau mais n’oublions pas qu’avec Montpellier, il avait fini avec l’une des meilleures attaques…”
Propos recueillis par Charles GUYARD
À l'occasion des retrouvailles entre René Girard et le LOSC, retour sur l'expérience nordiste de l'actuel coach du FC Nantes avec les témoins de l'époque.
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